Home Scène Découverte Jess Peach: 10 albums ayant eu une influence majeure sur ma vie

Jess Peach: 10 albums ayant eu une influence majeure sur ma vie

Publié le 04 Jan 2025 par

Y’a longtemps que nous n’avons pas eu la chance de lire un petit top dix d’albums qui ont changé la vie d’un/une punk rockcoeur ! Pour ce retour en force, nous avons la chance de recevoir mon amie Jess, aussi connue pour chanter au sein de l’excellente formation PACE, mais également traductrice pour nous, ici, au Bad Crew !

Sans plus tarder, voici ce qu’elle avait à nous dire.

-Antonio Geraldo

(Ce texte est rédigé au masculin pour en faciliter la lecture, mais ne se veut nullement discriminatoire)

C’est en étant taguée sur la publication d’Antonio par Phil Vai du Clash Podcast, s’étant déjà lui-même prêté au jeu du « top 10 albums », que j’ai décidé de faire l’exercice moi aussi.

Photo : Dominic Gendron


Le mot « exercice » n’est pas laissé au hasard, parce que ça en a été un. La musique prend une place très importante dans ma vie et en fonction de l’époque, des gens que je côtoyais, des démons que je chassais ou de l’activité que je faisais, j’aurais pu faire un top 10 pour chacune de mes phases. Mais j’ai décidé de m’en tenir aux albums que j’appelle mes « go to » : ceux auprès desquels je retourne encore et encore, et dont toutes les chansons sont bonnes, du début à la fin.

J’ai acheté mon premier CD de Marilyn MansonAntichrist Superstar en 1996. Mon frère écoutait du métal (Rob Zombie, KoЯn, White Zombie, Powerman 5000, etc.) et j’aimais vraiment le son brutal. Tranquillement, au début des années 2000, on m’a introduite à la scène hardcore dans laquelle j’ai été solidement ancrée jusqu’au début de mes 30 ans (j’en ai aujourd’hui presque 38, pour les curieux !).

Je me suis privée de découvrir des bands punk rock ou indie, que j’aurais pu voir en show, parce que je snobais tout ce qui n’était pas hardcore. Ça fait que je vais me permettre un petit message, à toi qui lit cet article : 

  • Ouvre tes horizons. Ne reste pas encarcané dans un style musical. Décline tes passions.
  • Va voir les premières parties des shows.
  • Tu vois un band que tu ne connais pas sur le Spotify Wrapped de tes amis ? Vite, à tes écouteurs !

C’est ça qui fait la beauté de notre petite scène culturelle : la diversité, l’effervescence, le talent. Bon, à ce stade-ci, tu dois chercher le bouton « Skip to recipe » (IYKYK), alors sans plus tarder voici mon top 10, sans ordre précis.

Comeback Kid – Turn It Around

Cet album-là réussit à me donner des frissons, plus de 20 ans après l’avoir découvert, même juste en regardant la pochette. Ça ravive en moi des souvenirs de pile on au Rainbow. D’ailleurs, c’est un des artworks que j’avais choisis lors de mon passage à l’Îlot Punk Rock avec Cynthia et Stéphanie.

Dans le temps, c’était Scott Wade le chanteur, mais maintenant c’est Andrew Neufield. Andrew est un des membres fondateurs de Comeback Kid, jouant de la guit aux débuts du band. Il chantait aussi dans Figure Four, qui est un excellent band aussi.

Toune pref : All In a Year

Poison the Well – The Opposite of December

Je me rappelle du jour où l’une de mes chums de l’époque m’a fait découvrir ce band-là dans sa Kia Rio dans laquelle on parcourait les rues entre Terrebonne et Montréal, en attendant d’avoir l’âge légal pour aller boire nos paies aux Foufs.

C’est spécifiquement cet album-là qui m’a donné envie de screamer, mais aussi de jouer du drum. On remercie mes parents qui ont été assez chill pour me permettre de tapocher sur des tambours avec une pédale double dans une phase où j’étais très fâchée, ce qui a duré plusieurs années.

Je me rappelle aussi qu’on jammait Nerdy, moi, Charlie Pouliche (La Faute des Autres, Ultramarine) et Julien Chartrand (Crimson Red, Gunshot Me, Dirt Cannon).

Je pense que cet album-là a encore sa place dans ce qui a marqué la scène hardcore pour les gens de mon âge, même si on le catégorise plus emo. Mais je ne rentrerai pas dans un débat de ce qui est hardcore, punk, ou ce qui ne l’est pas. C’est juste bon.

Toune pref : Slice Paper Wrists

A Perfect Murder – Cease to Suffer

Il y a eu un temps à l’adolescence et dans ma vie de jeune adulte qu’APM a été le band que j’ai le plus souvent vu en show. Les gars avaient une solide énergie sur scène. C’était local, brutal, j’aimais ça.

J’ai aussi joué beaucoup de tounes de cet album-là au drum.

Un jour de party bien arrosé, Math Berthiaume (ex-Round II) a échappé du vin rouge sur mon case à CD, pis il s’est dit que c’était une bonne idée de mettre plein de sel et de frotter pour réparer son dégât. Je n’ai plus jamais pu réécouter mon CD tout grafigné, et depuis ce jour, je cherche désespérément une copie digitale (parce que je n’ai pas de lecteur CD dans ma voiture) si jamais quelqu’un a ça en stock

Bref, un album pionnier pour la scène locale hardcore québécoise.

Toune pref : Dead and Gone

Alexisonfire – Crisis

C’est probablement un choix qui va faire jaser parce que ceux qui ont commencé à suivre AOF dès leurs débuts vont probablement préférer leur album éponyme ou encore Watch Out ! Mais pas moi. C’est la parfaite dose d’émotions, de punk rock, de Georges Pettit et de voix angélique à la Dallas Green. Et oui, je suis aussi fan de City and Colour.

C’est principalement un album que j’écoute quand je marche.

Toune pref : Boiled Frogs

Terror – Lowest Of The Low

Souvenez-vous plus tôt, je vous disais qu’à une époque, APM a été le band que j’ai vu le plus souvent en show. Et bien maintenant, c’est Terror. Parce que ça existe encore, et parce que Scott Vogel est mon idole, rien de moins.

Sa voix, sa fougue sur un stage, la façon dont il connecte avec le crowd.

Mais revenons à cet album spécifiquement. Neuf tounes, 17 minutes. BANG ! Si t’as besoin de te primer, c’est clairement ton meilleur ami.

Toune pref : Better Off Without You

Mundy’s Bay – Lonesome Valley

Mon chum m’a fait découvrir ce band-là à nos débuts. Ce qu’il m’a dit à propos de cet album est vrai : tu peux l’écouter en roadtrip, par une journée ensoleillée, une journée grise, quand t’es heureux ou triste, ça passe le test.

Ce qui est étonnant, c’est que les membres sont connus aussi dans la scène punk et hardcore (on salue John Donnelly entre autres de Bruiserweight et Seed Toss, ainsi que Victor Beaudoin entre autres de Puffer, à découvrir si ce n’est pas déjà fait) !

Je regrette de ne pas avoir connu ce band dans le temps qu’il était actif… C’est un album que je réécoute souvent maintenant quand j’ai besoin de douceur, et non pas de me rouler en petite boule dans un coin.

À découvrir, absolument !

Toune pref : Visions of You

Spite House – Spite House

Un autre band que j’ai découvert sur le tard (genre, il y a un an), mais dont je suis immédiatement devenue fan. Même assez pour aller les voir à Vancouver en avril 2024 avec Fiddlehead.

C’est probablement le trio le plus efficace que j’ai vu sur scène de toute ma vie. C’est comme frapper un mur de briques et ressentir une chaleur apaisante à la fois.

Si vous ne connaissez pas Spite House, garrochez-vous immédiatement. En plus, les gars sont tellement gentils, ça rajoute à mon amour pour le band.

Toune pref : Hope

Rancid – …And Out Come the Wolves

J’entendais souvent parler de Rancid, mais j’ai réellement commencé à apprécier le band au début de ma trentaine. Ça me rend immédiatement de bonne humeur. Je suis incapable de ne pas danser quand j’en entends.

C’est rare de nos jours qu’on voit des albums avec autant de tounes (19) et qu’elles sont, en plus, toutes bonnes.

Cet album se passe de présentation pour les amoureux de punk rock, alors j’irai droit au but avec ma toune pref : Old Friend.

A Tribe Called Quest – Midnight Maurauders

Ceux qui me connaissent bien savent que j’écoute beaucoup de rap oldschool. Cet album vieillit tellement bien, que j’aime particulièrement l’écouter quand je travaille. Musique d’ambiance par excellence.

Je le classe dans la même catégorie que Rancid, …And Out Come the Wolves : cet album se passe de présentation pour les amoureux de vieux rap.

Si vous ne connaissez pas, je trouve que ça introduit bien à ce genre musical. On s’entend, y’a autant de déclinaisons de rap que y’a de déclinaisons de punk et ça peut facilement devenir mauvais ou agressant.

Bonne découverte toute en douceur !

Toune pref : We Can Get Down

Deftones – White Pony

Les probabilités qu’une toune de Deftones se glisse dans ma playlist lors d’une soirée bien arrosée sont assez grandes.

J’aime l’écouter en travaillant, mais aussi en joggant. C’est assez smooth pour que je puisse courir en aisance respiratoire (mon entraîneur serait fier de moi), mais assez brutal pour me donner l’énergie de courir pendant une heure.

C’est un des rares bands qui me fait ressentir beaucoup d’émotions, à m’en faire vibrer le diaphragme quand j’en écoute. Peut-être parce que j’en ai beaucoup écouté dans des moments où je vivais des choses intenses et pas nécessairement jolies.

Mais aujourd’hui, ça m’apaise et me fait planer à tout coup.

Toune pref : Knife Party

Rédaction : Jess Peach et Antonio Geraldo

Correction : Valérie Lapierre

Révision : Julie Fortin