Envol et Macadam : Mission réussie!

J’ai participé à plusieurs festivals dans ma vie, mais Envol et Macadam manquait solidement à ma liste. C’est un peu loin de chez nous, mais avoir su que c’était « sua coche » comme ça, j’y serais allée bien avant. La 26^e édition se déroulait exceptionnellement à l’Agora de Québec, plutôt que sous « les bretelles » habituelles. Constat : excellent choix puisqu’on peut bien voir de partout où l’on est, autant sur le large parterre que dans les estrades, et quand t’es une petite personne de 5’4 pi, c’est bien plaisant. T’as juste à bouger un peu s’il y a un grand monsieur devant toi (d’ailleurs ça messieurs, ça arrive trop souvent, si vous preniez l’habitude de regarder derrière quand vous vous installez quelque part, la vie de toutes les petites personnes de moins de 5’8 pi s’en porterait tellement mieux haha).

Un des gros plus de ce festival c’est qu’il y avait des toilettes chimiques, mais aussi de vraies toilettes avec lavabos pis toute la patente… Quand t’es rendue à 40 ans, caline que c’est plaisant ça. D’après les commentaires entendus, il manquait de food trucks ou de kiosques avec de la nourriture, mais c’est un détail facile à corriger. À l’inverse, plusieurs bars étaient accessibles, ce qui évitait une attente interminable comme j’ai souvent vu ailleurs. Envol et Macadam est un festival qui donne place à la relève métal et punk rock à Québec tout en invitant des bands internationaux pour le plus grand plaisir des mélomanes.

Innovations

Cette année, Envol et Macadam a mis l’accent sur le côté vert en ayant de belles canettes réutilisables, avec leur super logo de cette année, pour vous désaltérer (je parle d’eau pétillante ici, on m’a dit que la bière en fait ça déshydrate plus qu’autre chose, j’aurais bien aimé savoir ça quand j’étais ado…bref!). Et que dire de ce que mère nature nous a offert pour le week-end, la température idéale pour un festival. On a été vraiment choyés, pas trop chaud, pas trop froid et surtout, zéro pluie.

Le festival s’est aussi mis à jour avec son appli super bien faite, un update nécessaire de nos jours. Mais assez parlé de tout ça, maintenant, place à la musique.

Jeudi à L’Anti

L’ambiance était de feu ce jeudi 14 septembre à l’Anti. La place a été réchauffée en masse avec The TV Dead, Try Again, Drunk Tank et nul autre que Ten Foot Pole. Il n’était pas encore 20 h que ça affichait déjà complet. Quoique je n’ai pas pu y assister (mais j’aurais tellement aimé), j’avais quand même eu le plaisir de voir The TV Dead quelques jours avant. Des gars super sympathiques de la Colombie-Britannique et d’excellents musiciens. Ils font un punk rapide et c’est excellent pour aller dans le pit. Quant à Ten Foot Pole… un band qui a une notoriété incontestable! Pas besoin de vous dire que les commentaires ne sont que positifs!!

Le vendredi à L’Agora

No Face No Case

Le vendredi a commencé avec No Face No Case, un band tchèque avec un métal assez profond. Et ils ont un screamer qui a clairement de l’expérience! D’ailleurs je me suis toujours demandé comment ils font pour faire ça, j’essaie à peine 2 secondes pis j’ai l’air de mourir sur place! En plus du screamer, 1 bassiste, 2 guitaristes et 1 drummer complètent ce groupe. Ils sont jeunes et ont de l’énergie à revendre. Si vous aimez le métal hardcore, vous devriez adorer No Face No Case. Malheureusement pour eux, ils étaient le premier groupe à jouer à Envol et Macadam donc il n’y avait pas foule. Cependant, je suis persuadée que lorsque les fans de métal les connaîtront mieux, ils attireront pas mal plus de monde.

Hate It Too

Wow, quelle surprise, je ne les connaissais pas et shame on me… j’aurais dû écouter ça bien avant. Du bon punk rock qui brasse en masse. Hate It Too c’est des gars de Trois-Pistoles qui ont réchauffé la scène avant la grosse soirée. Fondé en 2008, Hate It Too était un simple projet de jeunes du secondaire, jusqu’à ce que ça devienne un peu plus sérieux en 2010. Depuis 2012, ils sont situés dans la belle ville de Québec. En plus, ils ont de la prestance, un public fidèle mais surtout du talent. On peut dire qu’ils ont bien fait leur boulot, la foule commençait à être réveillée.

Dance Laury Dance

J’ai souvent entendu parler de Dance Laury Dance, un band qui a vu le jour en 2007, mais je n’avais jamais pris le temps de l’écouter. Et je n’ai que du bon à dire, les membres déplacent de l’air sur le stage, ont de bonnes mélodies et des paroles sensées. La chanson Hot Girl a été mon coup de cœur. Malheureusement, c’était leur dernière prestation. Ils ont bouclé la boucle comme on dit, et ce avec brio! Après une nomination à l’ADISQ en 2021, ils peuvent quitter avec un sentiment du devoir accompli. Mais ce n’est pas parce qu’ils quittent la scène que vous ne pouvez plus les écouter.

Groovy Aadvark

C’est depuis 1986 (avec une pause de 2005 à 2011) que ce groupe légendaire fait vibrer le Québec avec ses chansons. Ces gars-là ont fait leurs preuves depuis longtemps, mais c’est toujours un plaisir de les revoir. Beaucoup semblaient nostalgiques du bon vieux temps en se remémorant les vieux souvenirs que ces tunes leur rappelaient. On dirait que ces musiciens (et leurs chansons) ne vieillissent pas : toujours autant d’entrain sur scène et le crowd connaissait toutes les chansons. Groovy Aardvark est un band de Longueuil qui nous donne un sentiment d’appartenance avec leurs paroles parfois absurdes parfois engagées. En jouant quelques classiques, tels que Boisson d’avril ou Le p’tit bonheur, le groupe a su conquérir la foule.

Voivod

Voivod est un vieux band de trash métal depuis 1982 (je dis vieux juste parce que je n’étais pas encore née t’sais, bon, à quelques mois près seulement vous allez dire mais quand même) de Jonquière. Connu internationalement, le band a joué avec de gros noms comme Soundgarden, Faith No More ou Rush. Il semblait y avoir pas mal de monde qui était là pour eux et ils leur ont joué un classique de 1986 Trashing Rage.

Mononc’ Serge et Anonymus

Les têtes d’affiche du vendredi soir nous en ont carrément donné pour notre argent. Mononc’ Serge et Anonymus célébraient les 20 ans de l’album L’Académie du massacre et nous ont fait toute une mise en scène théâtrale. Juste pour ça, le détour en valait la peine. Une autre brique dans ta face, une traduction libre de Another Brick in the Wall de Pink Floyd, nous a bien fait rire avec le fameux cochon qui flottait au-dessus du stage. Ils avaient même préparé d’immenses cartons avec les paroles pour que la foule puisse les accompagner en chantant en chœur. On a aussi eu droit à Les Patates avec des mascottes de patates se promenant partout autour des musiciens pour closer la soirée. La foule était complètement séduite par cette comédie musicale. Père Mononc’ et ses acolytes ont été vraiment super, autant comme comédiens que musiciens. Ils ont livré la marchandise.

Le samedi (Rancid s’en vient)

Crachat

Le samedi, c’est Crachat, un band composé uniquement de femmes qui a mis le feu dans l’Agora. Elles sont 3, mais ont l’air d’être 6 tellement elles rockent. Je vais citer leur Bandcamp parce que ce sont vraiment les mots parfaits pour les décrire : « Formé de trois femmes basse-vilaines, Crachat est né d’une envie poignante de complicité et de pratique purgatoire. En mode garage et punk-rock, sa musique est un clam de bruit dérangeant et de powerchords tranchants, de simplicité naïve et de paroles choquantes. » Elles sont belles, d’excellentes musiciennes et extravagantes. Elles ont tout pour percer dans le milieu. Crachat était le premier groupe à jouer samedi et ça partait très bien la journée.

Don’t Try

Don’t Try est un band de métal hardcore de Québec. Leur style me fait penser un peu à des bands comme Parkway Drive ou August Burns Red. Encore une fois très agréablement surprise de ces artistes. Une musique juste, une voix littéralement incroyable et des berceuses à une cadence parfaite (vous avez compris ici le sarcasme du mot berceuse j’espère?). Le band nous en fait voir de toutes les couleurs. C’est à ce moment que de plus en plus de monde arrivait. Le crowd avait besoin de ça. Je me sens gâtée d’avoir assisté à ce show tant il y avait de talent.

MAP

MAP est une formation qui malheureusement repose en paix (pour ne pas faire un mauvais jeu de mots avec le titre de leur dernier album). Ses membres ont arrêté de composer en 2008, quoiqu’ils ont quand même fait quelques spectacles depuis et, avec grand bonheur pour nous, ils sont venus à Envol et Macadam. Du bon vieux punk rock québécois, avec des instruments de cuivre, qui s’écoute vraiment bien. Une formation avec 2 chanteurs cette fois. Ces gars-là ont même été dans 123 Punk avec l’animateur de la soirée Rej Laplanche qui, soit dit en passant, a fait une super job. Mais ce n’est pas complètement fini parce qu’Achigan, un band formé de 4 des membres du groupe, continue de nous impressionner. Ils nous ont joué La foudre ou la crue pour nous faire découvrir leur groupe.

Big D and the Kids Table

Un groupe Ska de Boston qui a déjà fait ses preuves dans le milieu de la musique. Actif depuis 1995, le band se démarque par son style polyvalent : la plupart du temps ska mais quelques tunes tournent plus vers le punk et d’autres vont plus vers le reggae. Par contre, à Envol et Macadam, les Bostonnais nous ont joué des morceaux qui bougent plus. Rancid arrivait bientôt, il fallait bien performer mais surtout tenir le public échauffé. Et ils ont assuré. L’armée de punk rocker qui était sur place chantait haut et fort les refrains. Big D and the Kids Table était clairement un band de premier choix pour cette soirée mémorable.

Agnostic Front

Agnostic Front a été un des premier bands à jouer du punk hardcore à New York en 1980. Des vétérans de la scène juste pour nous à Envol et Macadam… quoi demander de mieux pour nous faire patienter avant le grand moment? Des gars qui maîtrisent leur art à la quasi-perfection (je dis quasi seulement parce qu’on n’entendait pas bien le chanteur). Ils ont élevé d’un cran l’animosité de la place. La foule était très nombreuse et de plus en plus fébrile. Tout le monde sautait et tripait.

Rancid, ben oui, enfin

Ouf! mais quelle performance de MALADE!!! Tout le monde les attendaient avec impatience. C’est pas compliqué je pense que le 3/4 des gens présents avaient une patch, une casquette ou un chandail de Rancid. Un des bands pionniers du punk rock était là, juste devant nous. Ils nous ont comblés avec de gros hits tels que Roots Radical, Maxwell Murder, Salvation, I Wanna Riot et, bien évidemment, Time Bomb et Ruby Soho. Un setlist plus que parfait pour un crowd complètement hystérique.

Ils arrivaient tout juste de Ste-Thérèse, où ils avaient participé à l’événement Music 4 Cancer la veille, mais ils ont quand même livré la camelote comme on dit. Tim Armstrong, Lars Fredericksen, Matt Freeman et Branden Steineckert se sont donnés corps et âme pour cette séance musicale féerique. C’est depuis 1991 en Californie, que Rancid nous envoûte avec ses paroles et ses mélodies entraînantes. Ils ont joué des tunes de Let’s Go et And Out Come the Wolves, mais aucune de leur nouvel album Tomorrow Never Comes, j’aurais bien aimé mais d’un autre côté, toute la populace d’Envol et Macadam connaissait les paroles. La soirée s’est terminée avec un gros sourire dans le visage des gens sur place.

De magnifiques souvenirs resteront gravés dans nos mémoires. Merci Envol et Macadam de nous avoir fait vivre ces moments. Merci à tous ceux qui sont derrière ce travail acharné, les employés, les bénévoles et les organisateurs. On se revoit l’an prochain.

Pour les détails du festival :

http://envoletmacadam.com/fr/festival-envol-et-macadam/

Rédaction : Mélissa Magne

Correction : Céline Montminy

Révision : Marie-Eve Landry