Le 10e article de l’enfant terrible du Bad Crew

Déjà le 10^e article de l’enfant terrible du Bad Crew. Le démon woke dévoreur d’âmes de droitards en tout genre ne laisse personne indifférent. Dix articles à me faire traiter de sale gauchiste, de woke ou de communiste. Ça fait de moi quelqu’un de marginal ou marginalisé ? Un quidam, appelons-le Pat ou Rodrigue, a déjà demandé ce qui suit : « Qui a dit qu’un punk devait être woke ? » Tout d’abord, laissez-moi vous rediriger vers la page Wikipédia de l’idéologie punk.

Philosophie du punk

« La “philosophie punk” se caractérise par l’esprit de subversion, le do it yourself, le détournement des codes, la dérision, la mise en place de structures “alternatives”, l’anticapitalisme […] le mouvement punk reste généralement présenté comme étant, par nature, plutôt de gauche et libertaire. » 

Qui l’a dit ? Craig O’hara et Wikipédia. Entendons-nous sur une chose, être conservateur ou de droite n’est ni edgy ni subversif. Vous ne faites que coopérer à dénaturer et marchander ce qui reste du punk. Parlant de subversion, il y a un festival subversif qui en est à sa 9^e édition, et qui fait l’apologie de l’extrême gauche. J’entends déjà Rodrigue faire un caca nerveux à la lecture de la précédente phrase. 

Laissez-moi apporter une précision. Ce n’est pas vrai que tous les extrêmes se rencontrent. L’extrême droite vise à assujettir autrui à sa volonté par la répression et l’oppression violente, alors que la gauche souhaite que tous soient égaux et puissent jouir des mêmes privilèges. Si la réaction à cette phrase, c’est de te dire que c’est les antifascistes qui sont les vrais fascistes, tu as sûrement déjà arrêté de lire, mais avant de partir, attends, j’ai une surprise pour toi… Félicitations, tu fais partie du problème ! Tu peux partir maintenant. 

À l’occasion du 9^e Revolution Fest, qui aura lieu du 10 au 13 octobre prochain, voici une entrevue, qui brosse le portrait de la 9^e édition du festival subversif.

C’est quoi le Revolution Fest ?

C’est un festival de musique organisé par le RASH MTL et Dure Réalité depuis 2013. Ce sera notre 9^e édition cette année. On joue surtout du punk et ses variantes, sous la bannière de l’antifascisme, du féminisme et de l’anticapitalisme. Nous organisons aussi une programmation d’ateliers politiques pour accompagner les shows, et ce, pour toute la durée du festival.

Comment est né le Rev fest ? 

Le Revolution Fest est né du désir de rassembler les gens ayant des idées progressistes dans un cadre festif. C’est aussi l’idée de promouvoir les contre-cultures en général, bref, la lutte et la fête.

Comment a évolué le festival, au cours des neuf dernières années ?

Malgré qu’on en soit à la 9^e édition, le festival existe depuis 2012, merci à la pandémie pour les trois années manquantes. Le Revolution Fest a surtout évolué au rythme de nos goûts musicaux, qui évoluaient eux aussi, à travers les années et les groupes que l’on écoutait. Ça reste toujours avec les mêmes ambitions qu’on l’organise, année après année.

Est-ce que Dure réalité est une extension du RASH ou du IWW ?

Bien que certains membres puissent s’impliquer dans plusieurs de ces organisations, Dure Réalité en reste une à part entière qui a des moyens d’organisation et des buts différents. Dure Réalité est un label qui organise des spectacles et produit des artistes locaux et internationaux. À travers les années, on y retrouve des groupes comme Syndrome 81, Action Sédition, Bull Brigade, Brigada Flores Magon, Brixton Cats, Asbestos, Rancœur et les Union Thugs.

Fenêtre sur les contre-cultures de gauche, comment être conséquent entre les paroles et les actions ?

Mettre les paroles en action, c’est simple ! Aussi, savoir reconnaître des situations problématiques et être capable d’avoir du recul sur soi-même. Le but, ce n’est pas d’être des militants et des militantes parfaits, des individus sans contradiction, mais bien de donner le meilleur de soi-même pour essayer de changer le monde !

En quoi cette année, le Rev Fest se distingue-t-il des autres années (thématique, conférence, etc.) ?

Pour le meilleur et pour le pire, on ne divulgue pas ces informations tout de suite, mais il y aura peut-être le retour d’un groupe au Québec après une très longue absence.

Avez-vous l’ambition de promener le Rev Fest ailleurs au Québec ?

On y pense beaucoup, c’est déjà arrivé qu’il y ait des tournées reliées au Revolution Fest et parfois organisées par celui-ci. C’est certain que ça va réarriver, probablement cette année !

Le festival « la fête de l’humanité » en France s’inscrit dans la culture populaire. C’est un moment où culture populaire rencontre militance. Tout type d’art est le bienvenue : humour, musique, conférence, presse, etc. Est-ce que le Revolution Fest a pour ambition de se rendre à un événement grand public ? 

À toutes les éditions, le Revolution Fest a toujours tenu des activités politiques, des conférences ; parfois des points de presse et des lancements de zines/livres. Mais le festival reste dans l’underground, c’est ça qui nous intéresse, et c’est ça qui nous passionne !

À quoi s’attendre cette année ? (Styles musicaux, band, SCOOP, etc.)

Il est encore trop tôt pour un scoop, mais il va y avoir des annonces qui vont bientôt arriver !

Rédacteur : Charles Loco

Correctrice : Val Girard

Révision : Marie-Eve Landry