Il était une fois, au Piranha Bar

Il était une fois, au Piranha Bar, plusieurs bands punk qui décidèrent de s’unir pour donner à leurs spectateurs une frénésie hors du commun. MPS Production organisa donc un show, le 14 octobre, avec les fameux Maverick, Faxin, Nothing Serious et Kingfisher. Ils vécurent heureux et eurent plusieurs enfants… euh, bon!

J’ai eu l’occasion d’assister à ce show et wow!! J’ai adoré découvrir Nothing Serious de Toronto et Kingfisher d’Ottawa. Pas que je n’aie pas aimé Maverick et Faxin, au contraire, mais je les connaissais déjà. D’ailleurs, vous pouvez voir ce que j’avais écrit sur eux en cliquant ici. L’ambiance était de feu, le crowd était fébrile et attendait avec impatience le début des hostilités. C’est Maverick qui a solidement réchauffé la salle pour faire place à Faxin, à Nothing Serious et ensuite à Kingfisher. Ils ont tous un point commun : l’amour de la musique, de la scène et ils réussissent à nous entraîner dans leur mood.

J’ai fait une petite entrevue avec chaque band et voici ce qu’ils avaient à dire.

Maverick (Montréal)

Il était une fois, au Piranha Bar, Maverick.

Maverick est un band que j’admire beaucoup. Premièrement pour son style et sa musique, mais aussi parce que les musiciens s’échangent les instruments comme s’ils étaient nés avec ça dans les mains. Deux des membres sont dans un autre groupe, soit Les Sarcastiques, et ils jouent une ou deux de leurs tunes pendant le show de Maverick. C’est à ce moment qu’ils prennent un autre instrument. Ils ont une forte chimie qui est palpable (petit inside sur le fait qu’eux aussi ils se palpent). Bref, je vous conseille fortement d’aller admirer ce talent inné au moins une fois. Vous ne serez pas déçus c’est garanti.

Je leur ai d’abord demandé « Pourquoi Maverick? D’où sort ce nom? »

Maverick est le meilleur terme pour représenter le punk en regardant la définition et l’histoire du nom. À une certaine époque, aux États-Unis, un personnage qui portait le nom de Maverick vivait la vie à sa manière, en défiant l’autorité et en faisant ce qu’il lui plaisait de faire, sans demander à personne. Dans ce village, les gens commencèrent à dire à quelqu’un qui faisait la même chose qu’il était un « Maverick ». Peut-être un peu fan de Tom Cruise aussi… comme son partenaire nous a mentionné?

Ensuite, j’ai évoqué ce qui était écrit sur leur Bandcamp : Havin’ some punk rawk fun since 2017, pour en venir à : « Donc vous êtes ensemble depuis 2017 ? »

Le projet du fondateur date de beaucoup plus longtemps, mais il a officiellement parti son band en 2017 avec d’autres musiciens super. Mais la pandémie et plusieurs autres raisons ont fait que ça n’a pas marché. Il a donc fait un EP pour recruter et pouvoir faire entendre Maverick. Depuis 2023, ils sont un groupe à part entière, ce qui est très étonnant vu la fluidité avec laquelle ils jouent.

J’ai aussi demandé « Quelle est la signification des têtes de chevaux ? » parce que sur leur photo principale, ils ont tous un masque en tête de cheval.

Premièrement, on revient sur l’histoire du fameux Maverick. Ce monsieur-là ne voulait pas marquer ses chevaux au fer chaud. Et, deuxièmement, pour le fait que le beat des tunes donne l’impression d’un troupeau de chevaux qui arrive en courant. Et un peu pour le Parrain aussi.

Si vous vous demandiez s’il y a une sortie d’album qui s’en vient, voici la réponse.

Ils travaillent sur un EP en ayant des compositions de plusieurs membres du groupe pour qu’ils puissent tous se reconnaître dans Maverick.

Pour la dernière question, j’ai cherché à savoir comment ils s’arrangent en ayant deux sociétaires du band qui sont aussi avec Les Sarcastiques ?

Étrangement, pour l’instant, il n’y a pas eu vraiment de problème de coordination, sauf peut-être une ou deux fois où ils ont dû dire non à un concert parce que l’autre groupe jouait déjà. Ils partagent même leur local de musique. Ils s’arrangent vraiment bien. Même que ce soir-là, leur bassiste ne pouvait y être, donc le bassiste des Sarcastiques l’a remplacé, apprenant les chansons en seulement une semaine.

Faxin (Montréal)

Il était une fois, au Piranha Bar, Faxin.

J’ai aussi eu l’occasion de m’entretenir avec Faxin, un band que je suis depuis quelques mois et que je n’ai jamais été déçue de voir en show. Les membres sont de plus en plus à l’aise devant la foule, de plus en plus fluides et c’est beau à voir. Leurs chansons sont accrochantes et je les adore. Un punk original, qui bouge en masse et qui nous reste en tête. À mettre dans votre To listen to list.

L’entretien a commencé comme suit : « Depuis quand Faxin existe ? »

Le projet Faxin existe depuis 2021, alors que les deux guitaristes s’amusaient en composant un peu. Ensuite, ils ont sorti un EP pour trouver les deux personnes qui compléteraient la clique. Mais, officiellement, c’est depuis septembre 2022 que les quatre membres jouent ensemble.

Ma prochaine question allait du côté féminin, puisque Faxin est l’un des rares groupes punk composé d’une femme. « Une demoiselle dans le groupe, est-ce que ça apporte une dynamique différente ? »

Geneviève est une artiste pure, elle dessine, elle tatoue, elle joue de la musique et heureusement, elle est avec nous. Elle est one of the boys. Donc, le fait qu’elle soit une femme ne change pas vraiment la dynamique, mais la personne en tant que telle change beaucoup de choses. Le fait qu’elle soit aussi talentueuse et qu’elle ait autant de bonnes idées est vraiment un atout pour le groupe.

Ensuite je m’interrogeais, puisqu’il y a un des membres du groupe qui habite près de Québec. « Comment vous vous arrangez avec la distance ? »

Malheureusement le principal intéressé n’était pas à l’entrevue. Cependant, Francis est tellement motivé que, dès qu’il peut, il vient pratiquer, sinon il travaille quand même de sa maison. Donc, quand il est là, il est prêt et au même stade que tout le monde.

J’ai aussi demandé « D’où ça vient Faxin ? »

Le fondateur du band était en dépression quand il a parti le groupe. Et Faxin est le début du nom d’un antidépresseur. Considérant qu’une très grande partie de la population prend des antidépresseurs, ça avait bien du sens pour un nom de band.

J’ai alors demandé si ça avait un lien avec le fait que la musique sert aussi souvent d’antidépresseur ?

Oui, d’un certain côté ça a un lien, parce que pour eux, comme pour presque tout le monde, la musique est en soi une manière de se sortir de la dépression.

Et la fameuse question « Avez-vous quelque chose en cours ? Album, EP ? »

Quelques chansons ont été enregistrées dernièrement. Ils en sont à l’étape du mixage. Pour l’instant, ils ne sont pas sûrs exactement de combien ils en sortiront, mais il y a quelque chose qui s’en vient et ils ont très hâte. Présentement, il y a cinq tunes disponibles sur Spotify, mais elles ne sont pas full band. Elles datent d’avant que tous les membres soient de la partie. Les nouveautés qui s’en viennent sont complètes, avec tous les membres, exactement comme Faxin doit être. La fébrilité est dans le tapis. En ce moment, le band est en rodage. Ils font pas mal de shows. Alors c’est le moment d’aller les encourager !

Nothing Serious (Toronto)

Il était une fois, au Piranha Bar, Nothing Serious.

Nothing Serious est un jeune band torontois qui a tout pour plaire. J’adore ce qu’ils font. C’est frais, ils jouent bien et chantent bien. On aime ça. Des gars super sympathiques en plus avec qui il est intéressant de jaser. Considérant qu’ils sont uniquement anglophones, l’entrevue s’est faite en anglais. Je vous ai traduit leurs réponses au mieux de ma connaissance.

Ça a commencé comme suit : « Votre musique me fait penser à du punk californien et j’adore ça. Est-ce que votre inspiration vient de là ? »

Green Day est principalement l’inspiration du groupe. Le bassiste est nouveau dans le band et lui était plus un gars de métal, mais il écoutait aussi beaucoup Green Day étant jeune.

Comme ils arrivent de 5-6 heures de route, je me demandais si c’était leur première visite au Québec.

En fait, ils sont venus faire quelques villes comme Sherbrooke, Québec, Rimouski et Montréal en avril dernier. Mais c’était la première fois qu’ils restaient aussi longtemps dans notre belle province.

J’ai trouvé, sur leur Bandcamp, ce qui ressemblait à un album et j’ai posé la question suivante : « Black Lives Matter est-ce que c’est votre premier album ? » La réponse m’a agréablement surprise.

Ce n’est pas vraiment un album. On a juste rassemblé les tunes pour pouvoir donner des fonds au NAACP (National Association for the Advancement of Colored People). Un geste tout à fait remarquable. Y’a encore du bon monde, comme on dit !

J’ai ensuite demandé, pour ma curiosité personnelle, mais aussi pour Tyler, leur nouveau membre qui a mentionné vouloir lui aussi connaître la réponse, « pourquoi Nothing Serious ? »

Les deux plus anciens membres étaient auparavant dans un autre band. Ils sont allés voir l’autre membre du groupe en lui demandant s’il voulait jouer de la musique avec eux, mais « rien de sérieux ? ». En fait, comme pas mal tous les bands qui débutent, bah on joue ensemble, c’est pas vraiment sérieux, on s’amuse.

Pour terminer ça en beauté, « Avez-vous quelque chose à dire aux lecteurs du Bad Crew ? »

Ils aimeraient beaucoup revenir à Montréal parce qu’ils adorent l’expérience qu’ils vivent en venant ici. L’énergie que la foule leur apporte est différente de celle de leur ville. Une des plus belles soirées qu’ils ont eue a été celle au TraXide en avril dernier. Ils ont spécifié que c’est une place spéciale avec un des meilleurs crowd. Ils ont aussi adoré le Piranha Bar. Et, évidemment, ils aiment beaucoup dire des gros mots en français, comme la plupart des anglophones.

Kingfisher (Ottawa)

Il était une fois, au Piranha bar, Kingfisher.

Honnêtement Kingfisher est dans les meilleures découvertes punkrock que j’ai faites. Leurs chansons sont accrochantes et ils ont beaucoup de talent et de prestance. Ottawa n’est pas si loin pour aller voir un band comme ça. Et comme ils sont voisins de pas très loin, un des gars parle un peu français, mais en général, l’entrevue s’est déroulée en anglais comme avec Nothing Serious.

J’ai d’abord parlé de ce que j’ai lu sur leur Bandcamp : « Authentic 100% DIY anti-punk like a proper 80’s and 90’s underground mixtape filled with your favourite songs that you haven’t heard yet’ (“pop-punk” has been co-opted by marketing teams) ».
« Vous considérez-vous comme un groupe de punk underground ? »

Ils essaient de reproduire ce qu’ils entendaient quand ils étaient enfants ou ados, skate punk, agressive punk, hardcore punk. Et ce band essaie le plus possible de représenter avec respect tous ces styles différents de punkrock.

Par la suite, j’ai mentionné qu’avant de les avoir vus au Piranha Bar ce soir-là, parce qu’ils ont interprété avec brio un cover de Face to Face que tout le monde connaît (Disconnect), j’avais justement remarqué un peu de Face to Face, Less Than Jake et Lagwagon dans leur manière de jouer. On a donc un peu continué sur la lancée de la première question. « Quelle est leur inspiration ? »

Les années 90, le punk californien. Un de leur band favori est Propagandhi. Ils s’y reconnaissent beaucoup. C’est pourquoi ils décrivent leur groupe comme étant mixty, un mélange de plusieurs styles punk.

Et la fameuse question qu’on veut tous savoir pour chaque groupe : « Ça fait combien de temps que vous êtes ensemble ? »

Officiellement, depuis novembre 2021. C’est donc un band assez récent aussi. Mais chaque membre joue depuis longtemps et ils étaient tous dans d’autres bands avant.

Pendant leur performance, j’ai aussi remarqué qu’ils ont trois guitares, ce qui est plutôt rare. Donc je leur en ai glissé un mot pour avoir leur réaction.

Un des gars a déjà joué dans un band qui avait trois guitares et qui s’appelait Pulley Down. Jouer avec autant de cordes c’est très technique. Au départ, il y avait deux guitares, mais un de leurs meilleurs amis en jouait aussi et ils voulaient lui faire une place avec eux. Et laissez-moi vous dire que ça sonne vraiment bien.

« Avez-vous un album en préparation ? » était aussi une question indispensable à mon avis.

Oui il y a un album en cours ! Ils ont pris une pause pour l’instant et font quelques shows, mais probablement qu’au printemps, ou au début de l’été 2024, ils sortiront leur troisième album. On l’attend avec impatience!

Ma dernière question était assez simple et la réponse l’était tout autant : « Pourquoi un oiseau, pourquoi Kingfisher comme nom de band ? »

Tout le monde aime ce nom. Cette sorte d’oiseau ayant un mohawk sur la tête, ils trouvaient ça représentatif du punkrock. C’est super logique quand tu regardes ledit oiseau.

Pour finir

En conclusion, j’ai tripé sur ma soirée au Piranha Bar, du staff professionnel, au gars de son qui prend sa job à cœur, parce qu’honnêtement le son était très bon, mais surtout des bands qui se sont donnés à fond pour leur public. Si l’un de ces quatre bands rejoue sous peu dans le coin, j’irai à coup sûr. D’ailleurs, Faxin joue le 10 novembre prochain. Voici le lien de l’événement.

Rédaction : Mélissa Magne

Correction : Céline Montminy

Révision : Marie-Eve Landry et Julie Fortin