Home Scène Découverte Grand Chef Bandit, saloon à visiter

Grand Chef Bandit, saloon à visiter

Publié le 24 Mai 2024 par
Grand Chef Bandit

Dans le cadre de la sortie de leur nouvel album, j’ai écrit un article sur le groupe Grand Chef Bandit. Ce sont, pour la plupart, des amis de longue date ou, pour certains, de nouvelles connaissances. J’ai eu la chance et le privilège d’être invité à assister à l’une de leur pratique. Avant le jour J pour jeudi, leur habituel rendez-vous hebdomadaire auquel j’étais convié, j’ai mis tout mon sérieux dans ce processus en écoutant ce fameux Saloon, titre de leur offrande, via leur page bandcamp. Ce n’est pas dans mes habitudes, préférant vous le savez bien, les formats physiques priorisant le vinyle et ensuite le CD ou la cassette. Je pourrai le savourer une deuxième fois lors de sa prochaine disponibilité.

Saloon

GCB

Dès les premières minutes, j’ai été charmé par leur style. On a affaire, oui, à un groupe folk bluegrass country rock, mais non. À vrai dire, ils dégagent une personnalité et un son qui leur sont propres. Ils se qualifient eux-mêmes comme un groupe festif. Vous aurez droit, tout comme moi, à un cours 101 peu commun en matière d’instruments de musique. Ce qui se pointe à l’horizon, c’est le livrable d’un projet de longue haleine qui mijote depuis trois ans en attendant de charger à toute vitesse avec leur bagage musical mis à profit. 

Deux membres proviennent du band St-Paul, les autres membres ne voulaient pas suivre la nouvelle tournure des évènements menant à Grand Chef Bandit. Leur prochaine mission s’avérait plus périlleuse, soit de recruter d’autres amoureux de la musique tout comme eux concordant dans leur concept. Le processus d’auditions et d’essais s’est entamé comme un chemin sinueux. Les prolifiques musiciens qui vous seront présentés n’ont pas été sélectionnés et satisfaisants aux premières expérimentations auxquelles ils ont été confrontés.

Groupe festif

Une mélodie quoi ?

Charles-Maxime est l’un des deux fondateurs des assises de la formation actuelle qui est une chimère à deux têtes dirigeantes. Pendant ses voyages, il a rapporté avec lui comme souvenirs, les notes qui parcourent nos oreilles présentement. S’entendant à merveille sur cet aspect avec son partenaire de longue date : Éric. Il est également l’un des deux chanteurs principaux et simultanément il joue soit de la mandoline, du mélodica, du gazou ou de l’harmonica, selon le morceau sélectionné. Les textes, ça sort de son crâne et de celui d’Éric.

Un ukulélé, non une guitalélé

Éric, c’est le deuxième père initiateur de ce bébé qui vient de naître pour nous, le public. Un rassemblement de toutes les idées qui explosent dans sa cervelle depuis trop longtemps. Tout est pensé au moindre détail, même la pochette étant l’œuvre d’un dessinateur saguenéen de BD représentant un tableau pour chaque titre offert. Il assure le contrôle de la guitalélé en détenant la tâche du chanteur principal, le leader.

Ah oui… un bouzouki

Simon est celui à qui l’on peut attribuer le rôle du barde. Armé de son bouzouki, il peut en faire surgir un son tout autant country par moments et comme une harpe divine à d’autres. Il sait nous déstabiliser avec la forme et la puissance de ce qu’il a entre ses mains habiles. Vous serez conquis et envoûtés par cet homme qui incarne la guitare électrique au sein de la formation Les Névrosés.

Joue du drum, mais pas vraiment

Il y a comme drummer J-F, dit « lefty », dans le milieu dans lequel il baigne depuis son tout jeune âge. Ayant été à la batterie pour de nombreux groupes comme Les Névrosés et Les Crapules pour ne nommer que ceux-ci. À son arrivée, il a eu droit à sa propre période d’adaptation. Pour cet exercice, ses baguettes devant d’ordinaire sonner le plus fort possible, doivent être plus discrètes, se fondre dans la masse. Il a trouvé une espèce de petit balai à poils rigides. Il m’a dit que c’était entre celle utilisée pour le jazz et les standards qu’il utilise la plupart du temps, un juste milieu.

La touche féminine

Marylène a rejoint le band plus tard. Elle assistait assidûment aux pratiques tout en fredonnant les tunes. Elle est aussi dans le groupe Les Râleuses en tant que bassiste. Avec Grand Chef Bandit, elle prend en charge les percussions et réinvente le güiro pendant qu’elle complète le trio au chant.

Faut que ça sonne bas

Un des défis a été de trouver un bon bassiste qui s’intégrerait bien avec le reste des ingrédients en place afin de conserver la chimie recherchée. Le bassiste, qui n’en est en fait pas un, se prénomme Pat. Je vous explique le tout… Après de nombreux candidats non conservés, une évidence finit par émerger. Le son souhaité ne pouvait provenir d’une basse conventionnelle. C’est alors que l’idée germa d’essayer un contrebassiste, voici ce qu’il est !

Pat, c’est le seul de la bande qui n’est pas un ami de longue date. Il a été trouvé par le biais d’une annonce, leurs étoiles se sont alignées scellant leur destinée. Il provient de groupes de cover métal et de rock ainsi qu’un projet sur le répertoire de Plume Latraverse. Le mariage de son instrument avec l’amalgame des autres a été instantané, quoiqu’il a dû changer son modèle à maintes reprises. Des ajustements et modifications de pédales ont aussi aidé la cause. Le résultat a été à la hauteur des efforts investis. Pat se déchaîne sur ses immenses cordes tendues pour apporter sa touche indispensable au rendu final.

Franchir les portes battantes du saloon

Je les remercie de m’avoir permis de m’inclure dans leur intimité où j’ai pu constater une solidarité accompagnée d’une rigueur sans faille, quitte à recommencer du début la manœuvre d’un morceau pas au goût de tous ou surtout d’Éric, le perfectionniste. Sans oublier deux autres membres à part entière, les chiens, fidèles au poste et très attachants. Pendant mon immersion à l’intérieur de leur groupe tout en étant installé dans un fauteuil, j’ai particulièrement aimé la composition SavardSavard c’est un chummey, un ami que tout le monde a.

J’ai pu profiter de plusieurs chansons se retrouvant sur leur album, mais aussi de nombreuses nouvelles compositions déjà prêtes pour la suite de leur épopée. Nous ressentons toujours leur influence punk perceptible dans leur entrain musical. J’ai bien saisi ce qu’ils m’avaient expliqué en entrée de jeu en affirmant que leur musique avait dû être remaniée à maintes reprises pour chaque nouveau membre ou nouvel instrument apparu. C’est un cheminement adaptatif, en progression et amélioration continue constante.

Une belle galette

Ils livreront, dans un avenir rapproché, leur marchandise musicale composée de 16 chansons. Parution en vinyle à surveiller prochainement, à mon grand bonheur. Il sera limité à 100 copies, tapé par Charles-Maxime et le mastering assuré par LEE Amps Studio. Ils ont quelques spectacles planifiés à leur horaire pour cet été dont le Festival Saint-Honoré dans l’Vent et quatre autres qu’ils ne peuvent dévoiler, car leur annonce officielle est à venir. Probablement comme vous, ce sera mon baptême avec eux en show que je vivrai bientôt une, deux, trois, quatre ou même cinq fois. Qui sait ? Allez les écouter, ça va faire votre été !

Entrevue

Je vous laisse poursuivre votre lecture afin d’en apprendre encore davantage sur Grand Chef Bandit qui a eu la gentillesse de répondre à mes questions :

Quelles sont vos principales influences musicales, pas vos groupes préférés, mais ceux qui se reflètent dans votre son ?

Je dirais que la scène folk un peu sale est bien vivante au Saguenay, cette vibe nous influence.

C’est sûr qu’on a, pour la plupart, écouté un peu de QRBP, on fait des covers de Cayouche, de Poli et les méchants moinô, c’est aussi une influence. Sinon quelques bands country/folk viennent aussi agrémenter notre son.

Racontez-nous une anecdote survenue en tournée, avant, pendant ou après un show ?

Pas une grosse anecdote, mais lors de notre premier show au FBM de Saguenay, on était supposé jouer sur une toute petite scène. Il n’y avait même pas assez de place pour les six membres. À cause de la pluie, un spectacle sur une plus grosse scène a été déplacé et nous avons pu jouer sur une grande scène puis la pluie a cessé, nous avons eu un très beau moment.

Quel est le meilleur groupe à avoir fait la première partie de l’un de vos spectacles ?

Aucun groupe n’a fait de première partie pour nous. Nous avons un seul spectacle parce qu’après celui-ci, notre drummer nous a quittés et nous avons dû le remplacer puis on s’est concentrés sur notre album en attendant la saison des festivals.

Quels sont les noms des bands dont chacun des membres a déjà fait partie ?

Au fil du temps, les membres ont fait partie de plusieurs projets musicaux : Les Névrosés, le Volvo Band, MRFQ, Treizeseize, Les Râleuses, Les Faux Sceptiques, Les Crapules, Sagart, Point Final, Poils de Plume, St-Paul, Malam et Sweetheart Sebastian.

Quels groupes plus méconnus vous conseillez nous d’écouter, des émergents si possible ?

Population 2,  Budos Band, Angine de Poitrine, Saints Martyrs, L’Orchestre Tysonnier, JesuslesfillesMotherhood, Chou, Crabe, Barrdo, Fuudge (pu tant émergeant mais j’en écoute beaucoup), Ellemetue et bien sûr Chevrotine et Electric Freaks.

Rédacteur : Patrice Belley

Correction : Val Girard

Révision : Julie Fortin

Grand Chef Bandit