Review : Bruise Control – Useless for Something
Publié le 15 Juin 2023 par Maxime Isabelle
Un heureux hasard
Pour moi, le plus grand plaisir avec la musique, c’est de faire des découvertes et d’avoir un coup de foudre. Bruise Control fait partie de cette catégorie. Tous les vendredis, une plateforme dont je tairai le nom, nous présente des nouvelles sorties de singles ou d’albums. Un certain vendredi, Bruise Control m’est apparu et est devenu mon jam pour le weekend et les semaines à venir. C’est en décembre 2022 que je suis tombé sur le premier extrait, Taxman. Après plusieurs mois, je suis toujours autant impressionné par ce groupe !
Le premier extrait nous rentre dedans comme une tonne de briques. À la suite de cette découverte, j’ai voulu propager la bonne nouvelle. J’ai donc parler de Bruise Control au plus grand nombre de personnes possible. Quand j’ai appris la date de sortie de Useless For Something, j’ai sauvegardé la date à mon calendrier. J’ai ensuite passé ma précommande pour obtenir un premier pressing de l’album chez TNS Records.
Qui sont Bruise Control
Originaire de Manchester au Royaume-Uni, Bruise Control s’est formé en 2008 et est issu de la scène punk DIY locale. Au départ, le groupe était un trio composé de Jim Taylor (voix), Tommy Victor Morris (batterie et voix) et Devon Cryer (guitare). Ils ont ensuite accueilli Niall Griffin (guitare, basse, voix et producteur) pour compléter le quatuor actuel. Le son du groupe se trouve quelque part entre la musique indie des années 2000 et le hardcore des années 1980. On ressent bien les influences des groupes comme IDLES, Amyl & The Sniffers, Pissed Jeans. On sent aussi l’influence de Black Flag dans la pièce intitulée Bruise Control, qui rappelle des chansons comme Six Pack et TV Party. Cette pièce est la première qui a été écrite par le groupe. Elle parle de leur désir d’expérimenter tout en y incorporant leurs influences.
Un groupe engagé
L’album ouvre avec la pièce Useless. Cette chanson donne envie de se mettre à courir et si je suis honnête avec vous, je déteste courir, mais si je devais le faire ce serait au son de cette chanson. On y parle du parti conservateur britannique et y questionne la nécessité et l’apport de son gouvernement. Spoiler alert, la réponse est dans le titre de la chanson. La critique sociale, la rage la passion sont des thèmes présents dans cette chanson et récurrents tout au long de l’album.
Ensuite, la chanson Bottom Feader qui est une ode au Tanguy moderne qui habite toujours chez ses parents à quarante ans. Une personne sans but précis dans la vie autre que celui de faire la fête et qui possède une voiture, mais qui a perdu son permis. Une personne qui se radicalise avec les idées de la droite politique défendue par l’English Defence League. Cela nous rappelle que ce n’est pas qu’ici que certains groupes se radicalisent de plus en plus depuis la pandémie.
Les pièces HMRC et Taxman quant à elles, nous parlent de la pression constante et grandissante qu’exercent les gouvernements sur leur population. Elle parle des gens souffrant de la pauvreté et des gens de la classe moyenne. HMRC est l’institution britannique du même nom responsable des taxes et des douanes et qui, selon Bruise Control, nous mèneront à notre perte. Ces deux chansons sont d’actualité et il est facile de s’y retrouver. La situation actuelle n’est pas bien différente ici.
De la politique à la détresse psychologique
En ce qui concerne les titres Dead on Arrival et Close to Come, ceux-ci revêtent un ton plus personnel. Elles parlent de burn-out émotionnel, de manque de motivation, d’un sentiment de vide, de misère et d’un désir de reprise en main difficile. La chanson Dead on Arrival est le second single du groupe. Une chanson qui rappelle un son indie rock du début des années 2000 comme celui de The Hives.
L’album se termine avec les chansons Disco Fury et Never Again. Disco Fury critique ce qu’est devenu la ville de Manchester qui a laissé place aux soirées « spécial étudiants » dans les pubs et au café avec des chats, tout en détruisant le sentiment de communauté. Sur Never Again, il n’y a pas de confusion à avoir, on y parle de patronat, de quitter son emploi et ne plus vouloir travailler pour autrui. Ces deux pièces nous rappellent le côté DIY que prône le groupe Bruise Control. Pas besoin d’un patron, nous n’avons qu’à faire comme bon nous semble et mettre de l’avant la scène punk de Manchester.
En conclusion
Un son rafraîchissant qui donne envie de se retrouver dans un pub anglais et de partir sur une dérape. Il est encore tôt, beaucoup d’albums restent à sortir, mais Useless for Something risque de trôner au sommet de mon top d’albums de 2023. N’hésitez pas à me donner des nouvelles suite à votre écoute. Enfin, je vous invite à découvrir les autres groupes du label TNS Records. Vous pouvez suivre le groupe sur Facebook ou Instagram et écouter Useless for Something sur Bandcamp.
Rédaction : Maxime Isabelle
Correction : Julie Fortin
Révision : Marie-Eve Landry