La tournée 2023

The Interrupters, enfin de retour au Québec. J’attendais l’annonce d’une tournée avec impatience.  Je savais que ça s’en venait, il me restait juste à savoir où et quand? Ce sera finalement une tournée conjointe avec Frank Turner and The Sleeping Souls (auteur-compositeur folk punk… d’Angleterre), principalement aux États-Unis, avec quelques dates au Canada, dont une à Montréal. Je ne suis pas une fan de folk à la base, mais pourquoi pas? En fait, je le connaissais que pour une seule chanson qui me rappellait de bons souvenirs, mais rien de plus.  Ce sera une totale découverte. 

Chuck Ragan

Chaque segment de la tournée a son invité. Pour Montréal, c’est Chuck Ragan, guitariste et vocaliste du band Hot water music. Il a également une prolifique carrière solo, de style folk punk. Ce sera une autre découverte pour moi n’étant pas familière avec sa musique.

Prix et disponibilité des billets

Comme la popularité d’Interrupters a augmenté de façon exponentielle dans les dernières années, j’ai eu une petite frousse sur le prix et la disponibilité des billets. Depuis les histoires avec Tickermaster https://lebadcrew.ca/scene_internationale/le-retour-de-blink-182/ et leur vol systémique (oups…), que dis-je, leur vente dynamique, on ne sait plus trop à quoi s’attendre. Je n’ai pas l’habitude d’avoir à me battre pour des billets de spectacle. Heureusement, un simple lien, posté sur leur page Facebook, nous amène directement à la prévente. Je mets la main sur deux (2) billets pour un peu moins de 100,00$, ce qui demeure raisonnable. Il ne reste plus qu’à attendre impatiemment le 5 mai.

Le Grand jour, vendredi 05 mai 2023

Enfin c’est le Grand jour! Je suis excitée comme un petit enfant. Je suis une fan finie d‘Interrupters depuis leur début. Après les avoir vus tous les ans, ou presque, depuis 2014 (je n’ai manqué qu’une date au Québec), je me suis créée une habitude, voir même une tradition. Après trois (3) ans de supplice, je suis plus que due pour une petite visite de ce band qui, à mon avis, donne les meilleures prestations LIVE du genre.

J’ai pris congé de l’usine pour me focusser exclusivement sur le spectacle.  Je ne veux que du positif aujourd’hui, les shows d’Interrupters, c’est sacré! Malheureusement, cette fois ils « skippent » la ville de Québec, ma ville.  Ils sont « big » maintenant, pas le temps pour la banlieue. Donc pour nous, les incorruptibles, ce sera un voyage forcé, direction Montréal. Ça tombe bien, j’adore les « roadtrips ». C’est une belle façon de faire durer le plaisir.  En effet, le party commence dès qu’on quitte la maison.

C’est parti pour un petit 2h40 de route.

L’Olympia

Mission accomplie sans embuche. On arrive à destination, vers 18h00. Le parking de l’UQAM, 11,00$ bien investi. C’est devenu mon spot préféré pour me garer, puisqu’il est situé à quelques minutes de toutes les salles de spectacle que je fréquente. Ce soir, ça lieu à l’Olympia. Une grande salle d’une capacité d’environ 2400 places, située au 1004, rue Sainte-Catherine Est. Je n’ai pas l’habitude ni un grand amour pour les grandes salles. Je m’attendais à patienter dehors puisque c’est « sold-out », mais non, l’entrée se fait rapidement.

L’inflation de la « merch »

On regarde tout de même la « merch » ,mais depuis plusieurs shows, je me suis rendue à l’évidence que je n’ai malheureusement plus les moyens de les encourager. Un T-shirt: 50,00$, un « long sleeve »: 65,00$ , un « hoodie »: 80,00$ et j’en passe. L’inflation, proportionnelle à la popularité du band, le pourcentage, souvent élevé, que les salles prennent et sûrement d’autres facteurs, ont rendu les prix insensés. Je comprends très bien les fans (j’ai fait bien pire pour des bands), mais j’avoue avoir un malaise à payer ce prix.

Chuck Ragan

Le spectacle commence par la prestation de Chuck Ragan. Il partage la scène avec un autre musicien qui l’accompagne à la « pedal steel guitar » et à la voix.  Il a un très beau timbre de voix et le son rend bien l’émotion. Bref, une solide prestation. J’apprécie sa voix, sa musique. Il a du talent et une belle présence sur scène. Par contre, j’ai un petit doute sur la pertinence de ce son, en première partie d’un show festif ska. J’aurais préféré une prestation, comme celle-ci, dans un contexte plus intime à la fin d’une soirée bien arrosée. La chaleur et la mélancolie qui se dégagent de la performance contraste avec l’énergie festive du ska d’Interrupters.

Frank Turner and The Sleeping Souls

On augmente l’énergie d’un cran. Beaucoup de gens sont venus pour le chanteur. C’est un pro de l’animation, un homme charismatique. Il sait comment conquérir une foule sans même jouer une note. Il parle très bien français et il en est fier.  Je l’aurais bien écouté encore et encore parler, mais il est venu avec son band pour jouer et chanter.  Le son est excellent.  Sa musique a une énergie positive qui se reflète sur la foule qui chante en chœur partout dans la salle, j’adore. Je n’ai pas besoin d’attendre longtemps avant qu’il joue ma toune, Get Better. Je peux enfin chanter aussi.  Définitivement, les meilleures « premières parties » que j’ai vu lors d’un spectacle d’Interrupters. 

Le band quitte la scène.  Et comme si une heure n’était pas assez, la foule continue à chanter la chanson de l’entracte.  Bon Jovi, Living On a Prayer! Ouf!  Ça ne nous rajeunit pas.  Un moment cocasse dont je ne me souviens pas avoir déjà vécu.

The Interrupters

La perfection

Les lumières se ferment, la musique de Ghost town des Specials commence. Ils nous font languir, l’excitation monte. Ils font leur entrée et le party commence avec Take back the power et Title holder. Deux chansons aux refrains entrainants et aux paroles réconfortantes. Je peux déjà utiliser tous les superlatifs de la langue pour décrire leur performance. Ils sont tout simplement parfaits.   

Aimee

Aimee, la chanteuse, est toujours aussi impressionnante. Elle a une belle voix, voir même puissante, qu’elle maitrise bien en show. Elle nous le démontre, entre autres, lors des tonalités de la fin de In The Mirror.  Wow ! Elle interagit beaucoup avec les fans, de par ses gestes et ses regards, et prend la pose pour les photos de ceux-ci. Aujourd’hui, je suis loin derrière, mais j’ai souvent profité de sa générosité.  Je sais ce que d’autres sont en train de vivre en ce moment.  Cette petite seconde de connexion avec une artiste, une idole, où deux humains s’expriment mutuellement leur gratitude. 

Des classiques et des nouveautés

Le « set » est composé de plusieurs classiques et nouveautés. Ils jouent encore beaucoup de mes chansons préférées, Turntable, White Noise, By My Side, mais, celle que j’attendais le plus ce soir, le gros hit de leur dernier album « In The Wild », Raised by Wolves. Cette chanson a tous les critères requis pour un ska-punk hit. Un petit chef d’œuvre musical et que dire du texte! Je n’ai jamais rien vécu de tel, j’ai eu une enfance heureuse, mais les paroles viennent tout de même me chercher.  Entendre chanter le refrain par toute une foule, c’est des frissons garantis. Ils ont une belle complicité entre eux qui se communique à la foule. Une famille unie dont on a la chance de faire partie pour quelques instants. J’avoue que je m’ennuie de leur look, leur ancien « costume » de scène. Il me semble que ça amenait un côté « quétaine » que j’aimais beaucoup.

Afterthought et Alien

Par contre, certains choix douteux dans le « setlist » ont eu pour effet d’en endormir quelques-uns et d’en faire quitter d’autres. Afterthought et Alien sont, d’après moi, deux chansons beaucoup trop douces. Des textes émotifs et bouleversants, certes, mais qui font baisser le niveau d’énergie de la foule. Aimee, solo sur scène, les cheveux dans le vent, j’ai trouvé ça plus malaisant que touchant. J’aurais préféré qu’ils jouent Jailbird ou Let ‘em go.

She’s Kerosene

Ils gardent She’s Kerosene pour la fin. Le hit des hits, quelle chanson!  Une fin à la hauteur de leur talent.  J’ai attendu un band comme celui-là depuis ma découverte du ska-punk (Operation Ivy) en 1994! J’ai suivi leur carrière et assisté à leur montée fulgurante et je suis très fière de leur parcours.  Ils en ont fait du chemin depuis Montebello; leur spectacle restera pour moi, des moments inoubliables.

Crédit photos: Dominic Gendron https://www.facebook.com/gendrondominic

Correction: Marie-Ève Brunet

Révision: Marie-Eve Landry

English version:

The Interrupters: Back in Quebec at last!

The Interrupters, finally back in Quebec. I was looking forward to the announcement of a tour.  I knew it was coming, I just had to know where and when? It will finally be a joint tour with Frank Turner and The Sleeping Souls (folk punk songwriter from England), mainly in the US, with a few dates in Canada, including one in Montreal. I’m not a fan of folk music, but why not? In fact, I only knew him for one song that brought back good memories, but nothing more.  It will be a total discovery.

Chuck Ragan

Each segment of the tour has a guest. For Montreal, it is Chuck Ragan, guitarist, and vocalist of the band Hot water music. He also has a prolific solo career in folk punk. This will be another discovery for me as I am not familiar with his music.

Price and availability of tickets

As the popularity of Interrupters has grown exponentially in the last few years, I’ve had a bit of a scare about the price and availability of tickets. Ever since the stories with Tickermaster and their systemic (oops…), what do I say, dynamic selling, it has been a little confusing what to expect. I’m not used to having to fight for tickets to shows. Fortunately, a simple link, posted on their Facebook page, brings us directly to the presale. I got my hands on two (2) tickets for a little less than $100.00, which is still reasonable. Now we just have to wait impatiently for May 5th.

The Big Day, Friday May 05, 2023

Finally, it’s the Big Day! I’m as excited as a little kid. I am a fan of Interrupters since their beginning. After seeing them every year, or almost every year, since 2014 (I only missed one date in Quebec), I have created a habit, even a tradition. After three (3) years of torment, I am more than due for a little visit from this band that, in my opinion, gives the best LIVE performances of the genre.

I took time off from the factory to focus exclusively on the show.  I only want the positive today, Interrupters shows are sacred! Unfortunately, this time they « skipped » Quebec City, my city.  They are « big » now, no time for the suburbs. So, for us, the incorruptibles, it will be a forced trip to Montreal. It’s a good thing, I love roadtrips. It’s a great way to keep the fun going.  Indeed, the party starts as soon as we leave the house.

The Olympia

Mission accomplished without hitch. We arrive at our destination, around 18h00. The parking of the UQAM, an amount of 11,00$ well invested. It became my favorite spot, since it is situated in some minutes of all the rooms of spectacle which I frequent. Tonight, it’s at the Olympia. A big hall with a capacity of about 2400 seats, located at 1004 Sainte-Catherine Street East. I’m not used to and don’t have a great love for big halls. I was expecting to wait outside since it was sold out, but no, the entrance was quick.

The inflation of the merch

We still look at the merch but, for several shows, I realized that I unfortunately can not afford to support them. A T-shirt: 50,00$, a long sleeve: 65,00$, a hoodie: 80,00$ and so on. Inflation, proportional to the popularity of the band, the percentage, often high, that the venues take and surely other factors, have made the prices insane. I understand the fans (I’ve done much worse for bands), but I have to admit that I’m uncomfortable paying these prices.

Chuck Ragan

The show starts with Chuck Ragan’s performance. He shares the stage with another musician who accompanies him on pedal steel guitar and voice.  He has a very nice voice, and the sound captures the emotion well. In short, a solid performance. I appreciate his voice, his music. He has talent and a nice presence on stage. On the other hand, I have a small doubt on the relevance of this sound, in first part of a festive ska show. I would have preferred a performance, like this one, in a more intimate context at the end of a drunken evening. The warmth and melancholy of the performance contrasts with the festive ska energy of Interrupters.

Frank Turner and The Sleeping Souls

We turn the energy up a notch. Many people came for the singer. He’s a professional entertainer, a charismatic man. He knows how to conquer a crowd without even playing a note. He speaks French very well and he is proud of it.  I would have listened to him speak again and again, but he came with his band to play and sing.  The sound is excellent.  His music has a positive energy that reflects on the crowd that sings in chorus all over the room, I love it. I don’t have to wait long for him to play my song, Get Better. I can finally sing too.  Definitely the best opening act I’ve seen at an Interrupters show.

The band leaves the stage.  And as if an hour wasn’t enough, the crowd continues to sing the intermission song.  Bon Jovi, Living On a Prayer! Whew!  That’s not getting any younger.  A funny moment that I don’t remember ever having experienced.

The Interrupters

Perfection

The lights close, the music of Ghost town of the Specials begins. They make us wait, the excitement rises. They make their entrance, and the party starts with Take back the power and Title holder. Two songs with catchy choruses and heartwarming lyrics. I can already use all the superlatives of the language to describe their performance. They are perfect.  

Aimee

Aimee, the singer, is as impressive as ever. She has a beautiful voice, even powerful, which she masters well in show. She shows it to us, among other things, during the tones at the end of In The Mirror.  She interacts a lot with the fans, with her gestures and her looks, and poses for their pictures. Today, I am far behind, but I have often taken advantage of her generosity.  I know what others are going through right now.  That little second of connection with an artist, an idol, where two humans express their gratitude to each other.

Classics and novelties

The « set » consists of many classics and new material. They still play many of my favorite songs, Turntable, White Noise, By My Side, but, the one I was looking forward to the most tonight, the big

hit from their latest album « In The Wild », Raised by Wolves. This song has all the criteria required for a ska-punk hit. A little musical masterpiece and what about the lyrics! I never experienced anything like this, I had a happy childhood, but the lyrics still get me.  To hear the chorus sung by a whole crowd, it’s guaranteed thrills. They have a beautiful complicity between them which is communicated to the crowd. A united family of which we have the chance to be part for a few moments. I admit that I miss their look, their old « costume » of stage. It seems to me that it brought a « quaint » side that I liked a lot.

Afterthought and Alien

On the other hand, some questionable choices in the setlist had the effect of putting some to sleep and making others leave. Afterthought and Alien are, in my opinion, two songs that are far too soft. Emotional and moving lyrics, sure, but they bring down the energy level of the crowd. Aimee soloing on stage with her hair blowing in the wind, I found it more uncomfortable than touching. I would have preferred them to play Jailbird or Let ’em go.

She’s Kerosene

They save She’s Kerosene for last. The hit of hits, what a song!  A fitting end to their talent.  I’ve been waiting for a band like this since I discovered ska-punk (Operation Ivy) in 1994! I have followed their career and witnessed their rise, and I am very proud of their journey.  They have come a long way since Montebello; their show will remain for me, unforgettable moments.

Crédit photos: Dominic Gendron https://www.facebook.com/gendrondominic

Correction: Marie-Ève Brunet

Révision: Marie-Ève Landry