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B.A.R.F. au Clocher = Du fun en tabarnac

Publié le 27 Oct 2023 par

Ce vendredi 20 octobre, mes pas me conduisent une fois de plus au Café du Clocher pour une soirée en beauté au son de B.A.R.F.. Depuis le début de l’année, le Clocher ne cesse d’épater ses gens avec sa programmation-anniversaire. Ce soir n’y fera pas exception.

Vantablack Warship

Crédit-photo : Jay-Cherry

Quelques heures avant le début du spectacle, le Café du Clocher annonce l’ajout d’un groupe en ouverture, Vantablack Warship. Mon seul souhait à la lecture de ce nom calqué sur cet ultra-noir carbone, c’est que leur musique ne soit pas aussi “black” au niveau du vocal que cet enduit absorbant presque 100% de toute lumière…

Aucune déception pour cette portion du spectacle; qu’une agréable découverte. Vantablack Warship, de Montréal, est là pour mettre la table et agiter le public suffisamment pour l’entrée en scène de B.A.R.F.. Et ça marche. Yannick Pil (Voix), Pat et Thierry (guitares), Kurt (basse) et Pierre (drums) envoient leur métal aux accords gras et lourds dans la face du public. C’est excellent. Pil greete la foule “cheers motherfuckers” avant que le groupe ne poursuive. 

La musique change de beat souvent – du plus lent au plus rapide – et le pit se calme ou se déchaîne en fonction des accords. Quel talent musical ! On entend toute l’expérience de Vantablack au sein des riffs, ainsi que la voix puissante de Pil dans Laughing in Anger. Puis, “êtes-vous toujours là? […] Nah vous êtes capables de faire mieux que ça… ÊTES-VOUS toujours là” stimule la foule avant la dernière portion du set

Tout le long, j’me garde une gêne de danser : le mosh pit est violent et imprévisible. Peu dansent, et les courageux de la fosse restent longtemps par terre lorsqu’ils en viennent à tomber d’une quelconque poussée (!). J’ai jamais vu ça. En moi-même, je souhaite plus de “civisme” pour B.A.R.F.. Le groupe s’en aperçoit, puisque l’avertissement “faites attention à votre prochain pour qu’il puisse voir le show d’après” fuse juste avant les dernières chansons, Choose your Ride et The Pit

Source : YouTube, page de Vantablack Warship

B.A.R.F. – Blasting All Rotten Fuckers

J’me souviens pas de la dernière fois où j’ai vu B.A.R.F. en show. C’était probablement horizon 2010’s, dans le temps de la salle 4-Barils au Saglac. En revanche, j’me rappelle très bien de ma première fois en compagnie de B.A.R.F. C’était à Jonquière, au Polliwog, en ‘97 ou en ‘98. Ça remonte à loin.

Ce soir-là, c’est comme si j’y retournais. L’assistance a certainement doublé depuis l’entracte. C’est dire à quel point B.A.R.F. attise encore les passions de tous et chacun. Les premières notes sont égrenées après l’introduction plutôt calme, composée de bruits de nature préenregistrés. C’est comme le jour confrontant la nuit.

D’abord, F*ck the world vibre dans tout le Clocher, et la température monte immédiatement de 10 degrés. De ce fait, la fosse devient folle, les poings se lèvent, et les cris résonnent. Excellente entrée en matière. Marc (voix) salue chaleureusement tous ceux présents. “Alma ! Comment ça va ma gang de tabarnac !? Là, ya un gros trou en avant. Faites tous un pas […] Ça va bien ? Nous autres non; on est parti su’a brosse hier”. À l’hilarité globale s’ajoute la hâte de ce qui viendra. Tout de suite, le Café en entier s’emporte aux notes de B.A.R.F., répondant à l’énergie caractéristique du band. C’est beau.

B.A.R.F. expurge la rage

Un gilet qui dit tout dans une foule grouillante – Crédit-photo : Jay-Cherry

Évidemment, les chansons sont truffées de belles paroles d’église, répétées en chœur, chantées en écho. Le pit n’est que marée grondante durant Wo Wo Tabarnac ou Intoxicated. B.A.R.F., c’est comme une thérapie de défoulement. On y descend tellement de saints du ciel, qu’il est impossible d’être encore en crisse après un de leurs shows. Clairement, B.A.R.F. écrase les raisins de la colère humaine pour les purger du méchant.

Enfin, la chanson Le p’tit poisson est annoncée. Je l’attendais, comme bien des gens dans la place. De loin, je vois une fille proche du stage, semblant raconter quelque chose au band. Je suis curieuse, on l’est tous… Puis, le chat sort du sac : “Ça fait 37 ans qu’on fait ça […] Pis elle vient nous dire que son poisson yé mort ce matin. C’est la première fois […] On la dédie à un vrai poisson c’te fois-là”. Évidemment, tout le monde rit, à la fois surpris et charmé par cette “première”. On vit un moment, là.

L’ouragan qui s’ensuit dans le pit ne se calme que plusieurs secondes après la fin de la chanson. Sans Cœur, de l’album Catharsis, est jouée avant une autre tune pendant le rappel. Pourtant, je suis déjà dehors, suintante et fatiguée. C’était toute une soirée, une soirée vite passée. Merci, Café du Clocher.

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Rédaction : Julie Fortin

Crédit-photo : Jay-Cherry

Correction et révision : Marie-Eve Landry

J'aime la musique punk depuis que je suis "floune" : ça me permet d'évacuer ce trop-plein d'énergie et d'agressivité en les canalisant dans de quoi de cool. Correctrice et chroniqueuse pour Le Bad Crew, j'ai pour objectif de faire rayonner la scène du SagLac, qui est vivante, accueillante et remplie de trésors de toutes sortes! Hors scène, je vends la meilleure bière de la région chez Anormalt (Chicoutimi).