Exode du punk à Boucherville
Publié le 29 Fév 2024 par Charles Loco
Le 17 janvier dernier, Radio-Canada rapportait que la hausse des loyers de 2024 serait une hausse historique. On parle d’une augmentation minimum de 4%. C’est la plus grosse augmentation depuis plus de 25 ans. Résultat, bon nombre de personnes doivent quitter leur domicile pour survivre. C’est ainsi que l’exode hors de Montréal est forcé par divers facteurs : gentrification, rénoviction, hausse des loyers, etc. Même les spectacles vivent l’exode. C’est sous un ciel lourd de pluie verglaçante que l’annonce d’un spectacle à Boucherville rayonna. Une soirée en plusieurs déclinaisons de punk qui s’annonce.
Jessica – ou Jess pour les intimes – est une vétérane de la scène hardcore montréalaise. Elle a été chanteuse du quintuor Our Own Justice. On l’a dernièrement aperçue lors d’une apparition surprise au mythique Foufs, aux côtés de One Last Threat chanter sur le morceau Sisterhood. Elle est aujourd’hui traductrice pour le Bad Crew – promis, il n’y a pas de convergence médiatique, ni de collusion – et chanteuse du groupe Pace qui donna sa première prestation le 17 février dernier. Elle n’est pas la seule vétérane de la scène hardcore dans ce groupe, on y retrouve un ancien membre de Enforcers, ainsi que deux ex-membres de Tomahawk Carrier fondé en 2004. Qui plus est, leur page est toujours active sur Quebec Punk Scene : https://www.quebecpunkscene.net/tomahawkcarriers/ – celle de Ma Grand-Mère En Bikini aussi, tenez c’est cadeau : https://www.quebecpunkscene.net/magrandmereenbikini/ – leur courriel est toujours actif, aussi.
Pace a donné le coup d’envoi et a aussi donné le bon ton pour cette soirée haut en punk ! Pace est un savant mélange de pop-punk et de hardcore mélodique. Ça paraît que Jess a de l’expérience de voix et de scène. Idem pour les musiciens, ce n’est pas leur premier rodéo. Certains de ses growls rappellent son passé hardcore. C’était leur premier spectacle et c’est sans l’ombre d’un doute, l’un des groupes à surveiller.
Phil Vai du Clash Podcast, qui est derrière l’organisation de la soirée, a suivi avec La Dérape. C’est un son peu commun, dans le bon sens du terme. C’est la fusion des inspirations de chacun qui donne ce son unique. C’est assez rare pour être nommé, mais la bass est mise de l’avant. Certaines rythmiques rappellent le vieux Anti-Flag.
Dutch Nuggets ont eux aussi une page active sur Quebec Punk Scene : https://www.quebecpunkscene.net/dutchnuggets/. Par contre, pas de courriel à tester. Dommage. Qui plus est, c’est un groupe qui roule sa bosse depuis 2008. L’expérience se fait sentir. Ils ont une aisance décomplexée sur scène. Leur inspiration flagrante du skate-punk californien est palpable. C’est efficace et droit au but, tout comme leur prestation !
Pour les plus vieux d’entre vous, vous reconnaîtrez sans doute certains membres de Bring the light. Plusieurs membres étaient dans le groupe Subb, jadis. Ce sont des musiciens de talent, la foule était fébrile, quand Bring The Light a pris la scène. Ils ont un son hardcore-punk qui rappelle le vieux AFI. Le son sonne comme à l’époque où la frontière entre emo et hardcore était assez trouble. La soirée s’est terminée en beauté, les gens ont ensuite regagné leur foyer.
Pour contrer la hausse des loyers, et de facto l’exode, il y a une manière bien simple d’y remédier : refuser la hausse et rester dans votre logement. Suite à la réception de votre avis de hausse, vous avez un mois pour la refuser. L’avis doit vous être remis de 3 à 6 mois avant la fin de votre bail. Il y a un autre moyen de freiner la flambée des loyers. C’est le registre des baux. Ainsi, le bloc G du bail, qui porte sur le prix payé par l’ancien locataire pourra être plus facilement confirmé ou contester. Pour le reste, le mot de la fin revient au fondateur des “Industrial Workers of the world – IWW« , Big Bill Haywood : “Je n’ai jamais lu Le Capital de Marx, mais je vois les marques du capital tout partout autour de moi.”
PS : Les crédits des photos reviennent à Ondes Chocs, merci pour les photos.
Rédaction : Charles Loco
Correction : Charlotte Claeys
Révision : Marie-Eve Landry