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KeepHope Productions fête son 16e anniversaire

Publié le 05 Août 2025 par

Salut Antonio, merci pour cette entrevue. KeepHope fête ses 16 ans prochainement. Au départ, croyais-tu que tu porterais ce projet aussi longtemps ?

En fait, non ! À l’origine, je voulais seulement organiser un spectacle pour mon anniversaire avec mes ami.e.s de La Gachette et The Horny Bitches. De fil en aiguille, j’ai reçu des offres vraiment intéressantes et je n’ai pas pu dire non. J’avais organisé quelques spectacles quand j’étais un jeune adolescent puis c’était un peu tout croche. Donc, j’avais fini par tirer la plug. Cependant, faut croire que j’avais encore des bons contacts en poche, puisque aussitôt que j’ai recommencé à produire des évènements, le téléphone s’est mis à sonner.

Pour lire les articles d’Antonio, collaborateur au Bad Crew, c’est ici.

Antonio Geraldo

Peux-tu nous expliquer, pour ceux qui ne connaissent pas KH, ce qu’est ta prod ?

KeepHope Productions est une organisation DIY qui produit des spectacles de musique punk/alternatif et tous leurs sous-genres (hardcore, ska, post-rock, screamo, indie, crust, psychobilly, entre autres), en Abitibi-Témiscamingue, mais principalement à Rouyn-Noranda.

Depuis les débuts, combien de shows as-tu produit ?

Ce sont 139 spectacles présentés avec 261 groupes/artistes différents, incluant 76 de la région ainsi que 185 autres à travers la province, le pays et même à l’international. Des groupes en provenance des Pays-Bas, d’Angleterre, d’Australie, de France, des États-Unis, d’Allemagne, d’Israël, de la Suisse, de la Belgique, et même d’Écosse, et environ une vingtaine de spectacles présentés hors région.

Quel est ou quels sont les shows dont tu es le plus fier d’avoir fait venir dans ta lointaine Abitibi ?

Recevoir des groupes comme Ten Foot Pole ou Bigwig qui n’était pas venu en région depuis 30 ans est quand même très chouette. Ou encore Down By Law, The Slackers, Belvedere, même si ce ne sont pas nécessairement mes accomplissements préférés. Personnellement, j’aime penser à Birds in Row, DOA, Dayglo Abortions, The Vibrators, Joe McMahon, Ludwig Von 88. J’ai même passé à un cheveu (maudite pandémie) d’avoir Petrol Girls et Conflict. Mais pour vrai, c’est l’ensemble de tout ça qui me rend le plus fier.

Peux-tu me parler un peu de la scène en Abitibi ? Quels sont tes plus gros défis ?

Un des gros défis c’est que nous sommes loin des grands centres : environ à 8 heures de Toronto et Montréal et à environ 6 heures d’Ottawa. C’est donc plus difficile de faire venir des groupes de renommée internationale ici. Les villes avoisinantes et intéressantes où jouer sont quand même loin. Elles ont elles aussi leur lot de défis pour booker. Faut aussi considérer que la population est quand même limitée. Donc, je ne peux pas organiser des concerts à chaque semaine non plus, et c’est aussi pourquoi j’essaie de toucher un peu à tous les genres/sous-genres.

Comptes-tu demeurer en activité encore bien longtemps ?

Dans le meilleur des mondes, jusqu’à ma mort. En réalité, je ne sais pas. Je vieillis, la famille vieillit aussi. Les lendemains de brosse sont plus durs et les responsabilités sont grandissantes. La scène change aussi. Parfois, j’ai envie de tout lâcher. Mais on dirait que j’en suis incapable. J’y vais une année à la fois, sans trop me poser de questions. J’essaie de me réinventer pour attirer une relève. J’imagine que tant que j’éprouverais du plaisir à le faire, je vais continuer. Parce que faire de quoi pour le fun c’est le fun mais faire de quoi pour de vrai c’est dull ?!

À quoi peut-on s’attendre de KeepHope prochainement ?

Le 13 septembre prochain, on reçoit Ripcordz ! C’est seulement la deuxième fois en carrière que le groupe joue ici à Rouyn-Noranda. C’est quand même incroyable quand on y pense. Sinon, le 8 novembre Sudden Waves, le 27 décembre le traditionnel Nowel Méga Fiable puis DVTR le 28 février.

As-tu des remerciements à faire ? Quelque chose que tu aimerais souligner et dont nous n’avons pas parlé ?

J’aimerais, bien évidement, vous remercier le Bad Crew pour votre travail essentiel dans la scène. Mais merci à tous les gens qui m’ont aidé de près ou de loin au fil des années. Les artistes, les agences avec lesquelles j’ai travaillé. Mais le plus gros des  »merci » va au public ! Pas de public, pas de spectacle.

Rédaction : Claudia Bo et KeepHope Productions

Correction : Julie Fortin

Révision : Marie-Eve Landry