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Roller Starter et la génération skacore

Publié le 26 Déc 2024 par

Ils ont tourné cet été, mais l’événement du 7 décembre 2024, organisé par Pouzza Fest aux Foufounes Électriques, marquera l’univers ska québécois pour toujours. Roller Starter venait faire ses adieux à la génération skacore, accompagné de Bring The Light et de Late Night Munchies.

C’était pour moi une soirée aussi importante que le lancement de Until the party ends de Subb au Spectrum ou la dernière performance de Naked N Happy à L’X. J’aime comparer l’explosion ska de Montréal de la fin des années 90 au boom grunge de Seattle. Les devantures des bars underground étaient remplies de rude girls et de rude boys. Des lineups interminables de « skankeux » devant L’X, l’Underworld, le Café Chaos, le Jailhouse, le Rainbow et j’en passe. Roller Starter faisait partie intégrante de ce mouvement. Ils ont marqué profondément une génération de punk en très peu de temps et avec peu de mots.

La quantité de personnes qui attendaient l’ouverture des portes dans le bar du rez-de-chaussée commençait à semer la panique chez les agents de sécurité des Foufs. L’abondance de t-shirts de Just a rat dans la file d’attente était impressionnante. Bravo à ces fans qui ont su garder leur merch de Couch Addiction, de Map ou de Roller Starter intacte pendant des décennies.

Late Night Munchies en première partie

Late Night Munchies étaient désignés pour ouvrir le bal. J’avais hâte de revoir ce band qui m’avait bien marqué dès ses débuts en première partie de Pl Mafia. Leur matériel date de 2015 et se présente encore très bien sur scène aujourd’hui. Ils apportent un ska teinté de funk, de reggae et de jazz plutôt unique. Le crowd ne se fait pas attendre pour montrer son appréciation. Plusieurs se souviennent encore des paroles si accrocheuses de Weed à Gogo. Ils ont quitté la scène en laissant un « skanking pit » bien établi pour leur successeur. Bien sûr, du Millencolin et du Pennywise nous aident à patienter avant le prochain band parce que « C’tout l’temps bon! »

L’album photos complet de l’évènement est disponible ici.

Bring The light continue de s’établir

Bring The Light prend ensuite le contrôle des Foufounes Électriques. Ils nous ont offert un album de huit chansons cet été. Le setlist de ce soir comptait deux titres supplémentaires. Ces derniers sont remplis de changements de tempo effectués de manière encore plus percutante et énergique qu’à leur habitude. Ils drop le beat et le tuning à l’extrême.

L’album photos complet de l’évènement est disponible ici.

Si vous souhaitez visionner un extrait du breakdown le plus brutalement « reggae » de l’histoire de l’humanité, Cliquez ici ! Le mosh pit était bestial et garni de sourires. On ne peut passer sous silence le passé des musiciens sur scène. Cependant, ces humains dans le pit qui chantent haut et fort ne sont pas que des nostalgiques de Subb. Au contraire, Bring The Light se sont établis dans la scène punk moderne un show et une chanson à la fois, et l’échange avec le crowd ce soir le démontre. 

Roller Starter tire sa révérence

Roller Starter monte sur scène pour un bref soundcheck et retourne derrière pour laisser monter le suspense. Je ne suis certainement pas le seul avec la larme à l’œil. Le trash englobait la superficie totale de la fosse avant même que le son sorte des amplis. Je n’avais jamais vu une aussi grosse marée humaine « skanker » ensemble de cette façon. Un « skanking pit » trop plein devient vite déplaisant; ce n’est pas le cas ce soir. Dans nos têtes, nous sommes en 1999 à la salle de L’X et Roller Starter assure la première partie de Subb.

L’album photos complet de l’évènement est disponible ici.

Bien entendu, il n’y aura pas de surprise majeure dans le setlist. Nous avons été servis la dose exacte de skacore que nous avions demandée. Le band laissait dégager à quel point il profitait de chaque seconde sur les planches. On pouvait ressentir l’incompréhension et la fierté qui les habitent devant cette vague d’amour. Pour la toute dernière danse, le sextuor a demandé d’allumer les lumières, d’éclairer les visages. Nous avons pu « skanker » les yeux dans les yeux avec tous ces semblables. Ceux que nous ne connaissons pas, mais avec qui nous avons une connexion si profonde créée par cette passion nichée du skacore de Montréal de la fin des années 1990.

En conclusion…

Je tiens à faire un shout out personnel à Caro de L’X qui a changé ma vie de p’tit cul en me faisant travailler là-bas. J’espère que cet article traversera le temps et permettra à plusieurs de se remémorer ce band si important. Merci au Pouzza Fest pour cet événement plus que parfait ! Je vous invite d’ailleurs à poursuivre votre lecture et à consulter l’article que nous avons publié sur le Pouzza Fest 2024.

Rédaction : Frosty Pat

Correction : Val Girard

Révision : Julie Fortin