
La progression du métal selon Mangrove
Publié le 17 Oct 2024 par Patrice Belley
Je suis membre d’un merveilleux groupe Facebook qui se nomme Alliance Vinyle Sac-Lac regroupant tous des tripeux de musique de notre région et d’ailleurs. Les administrateurs organisent environ aux trois mois un rassemblement favorisant la vente, l’achat et même l’échange d’articles ayant un lien avec la musique. Ce party, que j’attendais avec impatience, s’est passé au Roco bar le 22 septembre dernier. Lors de certains évènements, il y a un groupe invité. Le but visé est d’encourager et promouvoir les groupes de la région du Saguenay. Cette fois-ci, c’est Mangrove qui va shaker la baraque.

Addictes aux vinyles
Moi et ceux qui répondent présents à ces invitations sommes surtout des amoureux de la musique dans des formats physiques : vinyle, CD, K7 et autres goodies. La principale cible dans notre ligne de mire est le vinyle. Cette galette si précieuse dotée d’une qualité sonore accrue, recherchée, voire exigée par tous les capotés.

À 10h du matin, les portes ouvrent pour les premiers acheteurs déjà dans la file d’attente depuis un bon moment. Les nombreuses tables disposées dans la grande salle sont parcourues, de fond en comble, du bout des doigts et au regard aiguisé des collectionneurs à l’affût.

Nous avons la visite d’une boutique abonnée à nos rendez-vous de passionnés : FuzzyMuzik. Ils arrivent toujours avec des boîtes et des boîtes renfermant des bijoux ainsi que des disques plus abordables. Nous sommes impressionnés et également charmés par la multitude de genres musicaux composant leur offre : punk, métal, rock, etc…

Il est enfin l’heure tant attendue de faire place à Mangrove
Une graine de métal est semée
Ce projet, nichant dans le style musical du métal progressif de nouvelle génération, existe depuis août 2023. Au début, ils n’étaient qu’un trio : Frédéric à la guitare, Marc-Éric au drum et Charles-Antoine à la basse.
Jérémy Gauthier s’est joint à la formation, pour occuper l’exigeant rôle de chanteur, au mois d’avril 2024. C’est à ce moment que l’identité actuelle de Mangrove a réellement commencée à prendre forme.

Premières pousses convaincantes
Lorsqu’il vient le temps de trouver un nom de band en 2024, le choix devient difficile. Charles-Antoine s’est souvenu d’un ancien groupe du Saguenay nommé : Sequoia. C’est à ce moment qu’a germé l’idée de s’inspirer d’un nom d’arbre; trouvant ça grandiose. Un jour, il a ressorti le vinyle de Blackwater Park par Opeth et la couverture lui a immédiatement fait penser au mot Mangrove.
Charles-Antoine a par la suite présenté l’idée aux trois autres qui ont tous immédiatement aimé. On retrouve une simplicité de prononciation du mot Mangrove, tant en anglais qu’en français. C’est un aspect qui lui tient à cœur énormément.
Une forêt peuplée de d’autres espèces
Les quatre boys s’inspirent de plusieurs groupes différents dont principalement: Lamb of God, Opeth, Slipknot, Born of Osiris, August Burns Red, Mastodon, Tool, Alice in chains et Linkin Park.

Autopsie des métalleux
À la guitare, c’est Frédéric Martel, 26 ans. Marc-Éric Côté est le drummer, 31 ans. La basse maîtrisée par Charles-Antoine Lévesque, 23 ans. Jérémy Gauthier est le chanteur, 24 ans. Il a déjà fait du théâtre, mais c’est sa première prestation sur un stage avec un band comme c’est le cas pour toute la gang.




Première impression, haut la main
Nous avons droit à une introduction musicale avec des effets sonores et du clavier préenregistré. Ensuite, chacun des membres s’ajoute à la scène pour finalement amorcer leur jeu respectif avec l’instrument chéri.
Le chanteur pour appuyer son vocal percutant a plusieurs maîtrises dans sa poche. Tantôt plus death, quelques temps plus loin, on nous sert du plus mélodique, pour passer à du plus trash. Ses cordes vocales sautillent vers du plus aigu, moins grave et plus grave. Jérémy s’en donne à cœur joie avec un headbang extrême.
Leur son se promène d’une intonation à la prochaine, toutes enchaînées comme si c’était une danse. On repart pour un tour de manège à chaque chanson.

Les branches prennent leur place
Les textes sont beaucoup basés sur du vécu et du ressenti. Pour citer le batteur Marc-Éric : “s’il n’y a pas de feeling, ça ne va pas sur l’album”.
Leur objectif principal avec les textes, tout comme la musique, est de faire vivre des émotions fortes chez les auditeurs. Ils veulent que les gens soient capables de se voir dans leurs textes et créer des connexions entre eux et leurs compositions.
Ils jouent tous synchronisés avec des métronomes, ce qui leur permet d’ajouter des instruments supplémentaires servant à complémenter leurs œuvres musicales.

Un feuillage bien garni
Mangrove a présentement neuf compositions originales qui constitueront leur premier album. Son processus d’enregistrement est commencé. Ils focussent actuellement sur le premier single : Decaying To Stardust.
Le but est de le sortir sur toutes les plateformes de streaming en ligne. Cependant, ils ne sont pas en mesure de donner une date d’échéance du projet, puisqu’il est d’une importance primordiale que le produit final réponde à leurs standards de qualité élevée. Alors ils prennent leur temps et travaillent très fortement et avec ardeur. Ils prévoient la sortie de copies physiques de l’album en vinyle, quand l’entièreté de celui-ci sera complétée.
Un avenir ténébreux envahi d’un éclat de lumière
Ils ont récemment été invité à faire la première partie de Bellemort lors de leur lancement d’album. À l’heure actuelle, aucune information supplémentaire ne peut être révélée sur ce sujet. Suivez leur page Facebook pour ne pas manquer cette annonce officielle. Les métalleux ont extrêmement hâte de retourner sur scène de nouveau.
Le Big Four de Jonquière
C’est toujours encourageant d’entendre entre les branches du milieu que de nouveaux groupes voient encore le jour et de le réaliser. Un cycle continu qui ne doit jamais s’essouffler, car malheureusement des bands se séparent et des artistes voient leur carrière prendre fin parfois en même temps que leur vie.
Un retour en arrière nous démontre que la région du Saguenay a enfanté de nombreuses formations dans l’univers du métal au fil des décennies. Le premier nom qui nous vient en tête autant ici que partout dans le monde : Voivod. Ces pionniers ont fait évoluer le genre musical métal et une panoplie de sous-genres nouvellement inventés avec une évolution saluée.
Allez faire un tour au Pavillon Nikitoutagan afin de contempler la plaque commémorative, une véritable beauté qui reflète tout le mérite qui revient à leur succès international. Ne pas négliger aussi les autres ayant contribués de manière significative au bruit surgissant de notre ville : Deaf/Death Dealer, Messiah Force, Voor… Je vous recommande fortement la bande-dessinée québécoise « L’histoire de 5 grands groupes Metal du Québec » et le podcast de l’humoriste Faf « Boules de métal » traitant de la relève.

Étais-tu là à leur début ?
On ne sait jamais quand nous serons témoins de la naissance d’un grand groupe, pouvant même mener à une renommée. Je vais laisser mon radar actif, très alerte suivant l’ombre imposante projetée par Mangrove. Je vous invite aussi à aller écouter le live que j’ai publié sur la page Facebook Le Bad Crew à leur sujet.

Rédacteur : Patrice Belley
Crédit-photo : Patrice Belley
Correction: Josée Marcoux
Révision : Marie-Eve Landry