Review : The Dirty Nil – Free Rein To Passions

Un album attendu

Vous êtes-vous déjà demandé si vous pouviez être une meilleure personne, une meilleure version de vous-même? Je me suis posé la question à quelques reprises et je ne crois pas être le seul.  Récemment, The Dirty Nil s’est aussi posé la question avec la chanson Nicer Guy, le premier extrait de leur tout nouvel album.  

Le trio originaire d’Hamilton en Ontario est de retour avec l’album Free Rein To Passions, fraîchement paru le 26 avril dernier. Le groupe est composé de Luke Bentham (guitare et voix) et de Kyle Fisher (batterie), deux amis de jeunesse qui sont l’âme de celui-ci depuis sa création. Sam Tomlinson (basse et voix) s’est joint à eux à la suite du départ de Ross Miller en 2021. Le son de The Dirty Nil est un mix de rock alternatif des années 90 et de pop punk du début des années 2000.  La mission de The Dirty Nil est de produire de la musique le fun.  Il ne faut pas toujours se prendre au sérieux et le plaisir qu’éprouve le groupe est contagieux.

J’avais de grandes attentes pour le nouvel album.  Son prédécesseur, Fuck Art, a terminé au sommet de mon top 10 des albums de 2021.  Est-ce que Free Rein To Passions atteindra la même position? La bataille sera féroce avec la sortie, plus tôt cette année, du premier album de Bruise Control pour lequel vous pouvez lire mon review ici. Le choix sera difficile! 

Un chemin tumultueux vers Free Rein To Passions

Lors de la production de Fuck Art, le groupe a senti beaucoup de pression de la part de leur boite de gérance.  Les membres du groupe voulaient la liberté de faire comme bon leur semble. Le groupe a d’ailleurs mis fin à sa collaboration avec la boite au terme d’une bataille juridique.  Ceci est tout à leur honneur et nous démontre une attitude à la base du punk DIY.  Le titre de l’album ainsi que la pièce éponyme représentent bien cette idéologie.  Un fait intéressant, le titre de l’album, Free Rein To Passions, a été inspiré à Luke lors de l’écoute d’un documentaire sur une affaire criminelle française. C’est le détective enquêtant sur l’affaire qui l’a qualifiée ainsi. Luke trouvait que cette phrase représentait bien la situation actuelle du groupe et le chemin qu’il empruntait avec ce nouvel album.  

De l’énergie à revendre

Soyons francs, si vous cherchez  des riffs catchy et intemporels, vous serez servis. Le nouvel opus débute avec la pièce Celebration, qui est l’une des pièces les plus hard.  Elle vous donne envie d’une bonne séance de headbang. Une chanson se voulant rassurante et joyeuse qui, comme l’indique son titre, nous donne envie de célébrer. Vient ensuite la pièce Nicer Guy. Comme je vous le disais en introduction, une pièce qui vous donne juste envie d’être une meilleure personne.  Et quoi dire du vidéoclip, un pur plaisir à regarder.

Après une introduction dans la joie et la célébration, les deux titres qui suivent, Undefeated, et Atomize Me abordent le thème de la séparation.  Le niveau d’énergie descend quelque peu pendant ces pièces qu’on associerait plus au son plus rock alternatif des années 90. Vient ensuite, Land Of Clover qui, selon mon interprétation, semble décrire une relation plutôt toxique.  On y parle, tout en douceur, d’attacher un tigre par les talons et de le laisser nous déchiqueter membre par membre. Tout cela en ayant la possibilité de s’enfuir, mais sans briser les chaînes qui nous retiennent.  Une pièce qui malgré le sujet, est la mieux écrite de l’album. 

Mais soyez sans crainte, cette déprime, quoiqu’agréable à écouter, ne durera pas. Le cinquième titre est un retour au plaisir et à la légèreté.  Blowing Up Things In The Woods ne fait aucune métaphore, on y parle de faire sauter des choses dans le bois avec un riff joyeux qui vous donnera le goût de danser. Le groupe a récemment sorti un vidéoclip pour cette pièce avec la collaboration de B.A. Johnston, artiste de la scène musicale ontarienne.  Et sans surprise, on y fait sauter des feux d’artifice « en toute sécurité » dans le bois. Vient ensuite la pièce Stupid Job qui poursuit dans la même veine que la précédente. 

Suit 1990 qui parle d’autodestruction. Tandis que la pièce titre, Free Rein To Passions, veut nous faire bouger dès les premières paroles : Get your fucking body moving NOW! Un message d’espoir qui nous dit que peu importe ce qui se passera et peu importe les épreuves mises en travers leur chemin, la formation gardera le sourire. Le groupe clôture ce quatrième album avec la balade The Light, The Void and Everything qui nous somme de vivre et d’en profiter pendant qu’il en est encore temps.  

Conclusion

En réécoutant Fuck Art, nous remarquons un son plus produit et raffiné pour plaire aux radios commerciales.  Dans le nouvel album, on retrouve un mastering qui ressemble plus à ce que nous avons connu Higher Power.  On sent que les gars ont repris le contrôle de leur art et sont plus authentiques à eux-mêmes.  

Dans les deux cas, ce sont d’excellents albums et jusqu’à maintenant je ne pourrais pas les départager.  Je vous invite donc à écouter Free Rein To Passion sur Bandcamp et à suivre le groupe sur Facebook et Instagram.

Un petit plus

Dans ma préparation pour cet article, j’ai écouté Captain WildChild, l’autre projet de Sam Tomlinson. Je vous invite à l’écouter si vous êtes fans de The Dirty Nil. Vous pouvez trouver le tout sur Bandcamp. 

Rédaction : Maxime Isabelle

Correction : Laurence Saint-Pierre

Révision : Marie-Eve Landry