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Tête d’affiche du mois de mars 2025 : Dutch Nuggets

Publié le 01 Mar 2025 par

Salut Dutch Nuggets, merci d’être notre tête d’affiche du mois de mars.

Pour lire l’entrevue de la tête d’affiche du mois passé, c’est ici.

BC : Je dois vous avouer que je ne vous connais pas beaucoup. Donc, pour ceux qui, comme moi, ne vous connaissent pas ou peu, pouvez-vous nous dire qui vous êtes ?

DN : Ça nous fait bien plaisir de participer à cette entrevue !

On est un band originaire de la Rive-Sud de Montréal, plus précisément de Boucherville-Varennes-St-Bruno. Le band a vu le jour en 2008, lorsque Francis et Gab, les deux guitaristes, se sont rencontrés en jouant des accords weirds ensemble lors d’un party chez la blonde de Gab. Il a ensuite fallu quelques mois avant qu’on trouve un line-up avec une section rythmique solide, et c’est là que PL et Laurent sont arrivés. On connaissait déjà PL comme un bon guitariste, et il nous manquait un bassiste. On lui a demandé s’il voulait s’essayer, en empruntant la basse d’un de nos amis qui ne jouait plus depuis des années. Donc merci Max Lavoie pour ce prêt à long terme, on ne sonnerait pas comme ça aujourd’hui sans ta basse.

Dès lors, on s’est tout de suite mis à composer des tounes originales en vue d’un EP puis éventuellement d’un album. Dès qu’on a eu assez de matériel pour combler un bon 20 minutes, on a commencé à faire des shows. On a été chanceux, notre nom s’est rapidement propagé, et on nous proposait des gigs sans qu’on ait besoin de faire appel à un booker. Depuis le début, on gère la patente de manière très DIY. On fait pratiquement tout nous-mêmes. Ça nous laisse une grande liberté et nous permet d’amener le projet là où on le veut.

Pour le premier album, il a été enregistré et produit dans le sous-sol des parents de Gab. On s’est fait les dents sur un EP un peu nébuleux, ce qui nous a permis d’acquérir tranquillement du matériel d’enregistrement décent pour finalement aboutir à notre premier LP Nervous Wreck, paru en 2013. Seul le mix final et le mastering ont été faits à l’externe pour sonner le plus pro possible. En 2013, on a fait affaire avec Paso, le même qui a mixé/masterisé les deux premiers albums de This Is A Standoff. On adore tous le son de ces albums, alors on était confiants qu’il ferait une bonne job sur nos chansons.

Depuis, on roule notre bosse grâce au dynamisme de la scène locale et au travail de boîtes de distribution d’un peu partout dans le monde, comme Bells On Records et Bird Attack Records à l’époque, puis, plus récemment, Thousand Islands Records.

Dutch Nuggets ? Pourquoi ce nom de band ? À quoi ça fait référence ?

DN : On a trouvé ce nom un peu par hasard. C’est le titre d’une vieille compilation de rock des années 60 et on trouvait que ça sonnait bien. Le nombre de syllabes y est pour beaucoup. Faites le test vous-mêmes : la plupart des meilleurs noms de bands comptent trois syllabes. 😉 Aussi, ce nom suggère qu’on ne se prend pas trop au sérieux, ce qui nous a tout de suite accrochés. À noter qu’on ne s’associe aucunement à la culture hollandaise, certainement très riche, mais propre à ce grand peuple qui a appris à vivre sous le niveau des eaux depuis des années.

Vous avez sorti Nervous Wreck en 2013 et depuis, quelques singles ici et là. Pourquoi autant d’écart entre la sortie de deux albums ?

DN : Plusieurs raisons. La première : on est encore très loin de pouvoir faire de la musique à temps plein. C’est la plus belle des passions, mais malheureusement pas très lucrative. On pousse le projet comme on peut, en dehors de nos jobs de jour et de nos vies de famille.

Ensuite, en 2013, on était à l’époque où on finissait l’école. Les fins de semaine pouvaient dorénavant être consacrées à la musique, mais avec le temps les obligations nous ont rattrapés. Certains d’entre nous ont eu des kids, ce qui chamboule le temps libre.

On a aussi dû changer de batteur après Nervous Wreck. Trouver quelqu’un de motivé, qui aspire aux mêmes choses que nous et qui peut jouer à 240 BPM, ça a été un défi. On garde de beaux souvenirs avec Laurent, Yoon et Sly, mais depuis 2019, c’est avec François que ça se passe !

Et bien sûr, il y a eu la pandémie qui a tout freiné. Notre processus créatif a été ralenti au maximum.

Enfin, on a le souci du détail. Certains diront que c’est exagéré, mais on aime le travail bien fait. Un album doit bien vieillir, un peu comme Back to the Future, où à chaque visionnement, tu découvres de nouveaux détails.

Vous avez partagé la scène avec des artistes de renom comme Good Riddance, Belvedere, Brutal Youth, Pulley, Bigwig et 88 Fingers Louie. Vous rêvez de partager la scène avec qui maintenant ?

DN : C’est certain que rejouer avec tous ces gros noms serait encore une fois un honneur pour nous, mais parmi ceux qui manquent, je dirais que les groupes suivants représenteraient un autre niveau d’accomplissement :

  • Descendents
  • RKL
  • The Sainte-Catherines
  • Cigar
  • Satanic Surfers
  • Frenzal Rhomb
  • PEARS
  • PUP

En fait, peu importe le nom, on se considère toujours hyper chanceux de pouvoir se présenter en concert devant du monde qui peut apprécier ce qu’on fait. C’est une belle manière de communier ensemble, comme humains, et de se rappeler à quel point c’est important d’avoir du gros fun en groupe.

Vous allez donner 2 $ par album vendu à Carbone boréal, un programme de compensation des gaz à effet de serre par la plantation d’arbres. Pourquoi cette décision ?

DN : On est tous très sensibles à l’enjeu des changements climatiques et à l’impact des activités humaines sur l’environnement. L’industrie de la musique n’y échappe pas, elle pollue aussi, notamment en ce qui concerne la production de vinyles et le stockage de données numériques pour la musique en ligne. L’idée n’est pas d’arrêter complètement de polluer, mais plutôt de se responsabiliser face à des enjeux qui touchent l’ensemble de la société, en limitant les impacts environnementaux et sociaux. Redonner une part des retombées financières à un projet universitaire qui plante des arbres nous semble la manière la plus directe et concrète de compenser notre consommation de ressources et nos émissions de gaz à effet de serre.

De plus, pour l’ensemble des vinyles choisis, nous avons opté pour les mélanges « Écomix », issus de vinyles recyclés. Certes, nous avons moins de latitude pour produire des designs précis et super flashants, mais nous pensons qu’il s’agit d’une autre action qui démontre notre engagement envers notre responsabilité collective face à la crise climatique et à la surconsommation globale. C’est un compromis qui, selon nous, en vaut la peine.

Pour en savoir plus sur Carbone boréal, c’est ici.

Pouvez-vous me parler de votre prochain album, Fishbowl’d! ?

DN : C’est l’aboutissement de plus de 10 ans de travail. On se vide les tripes sur nos anxiétés, nos colères et notre rage, mais aussi sur le fun de ne pas toujours savoir ce qui nous attend. Musicalement, on explore davantage le jazz et les musiques du monde, tout en restant rapides et agressifs.

On a enregistré nous-mêmes dans le sous-sol de Gab. Le mix/mastering a été fait à l’externe avec Chris Fogal de Black in Bluhm.

À quoi peut-on s’attendre pour Dutch Nuggets en 2025 ?

DN : Comme on le dit depuis 10 ans : la sortie de notre PROCHAIN ALBUM ! 😉 Et des shows, principalement au Québec. On va aussi sortir de la nouvelle merch. On a hâte de vous voir en salle et de vous présenter notre nouveau matériel !

Rédaction : Claudia Bo et Dutch Nuggets

Correction : Jessica Peach

Révision : Marie-Eve Landry