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Goldfinger, le dessert du FIRM

Publié le 07 Sep 2023 par

Le Festival International des Rythmes du Monde (FIRM) termine sa 21e édition sur une superbe note, en ce samedi 12 août. À Goldfinger, la tête d’affiche de la soirée, s’ajoutaient deux excellentes formations : The Dreadnoughts et The Ataris. Une foule anémique mais énergique s’entasse en petits groupes dans la zone réservée au spectacle. Je reconnais plusieurs visages venus assister aux prestations de ce soir.

Le son unique des Dreadnoughts (C-B, Canada)

C’est toujours un peu la fête quand les Dreadnoughts débarquent en ville. Ce band polk-punk à la musique déjantée, partage ses notes avec le monde entier depuis une quinzaine d’années déjà. Quand j’arrive juste après l’heure d’ouverture des portes, le spectacle est commencé depuis quelques chansons. Je suis un peu déçue, mais au moins je suis là. Fidèle à lui-même, le band gave l’audience de blagues diverses et d’interactions comportant de la boisson entre les chansons.

Durant les 45 minutes de leur set, ils jouent plusieurs de leurs succès, comme Poutine, Cider Road et Joli Rouge, ode au cidre régional dont ils s’abreuvent généreusement. On verra même Marco (drums) surfer aller-retour au kiosque de bière, battant la mesure, grimpé sur les épaules d’un grand gaillard durant Roll the woodpile down. J’ai fini par réaliser que Marco était porté par… mon cousin P-A. Par la suite, Marco me disait candidement que, rôles inversés, il n’aurait même pas parcouru la moitié du chemin.

Au final, les gens présents se délectent certainement de ce moment avec les Dreadnoughts autant que moi. À voir les bras levés, le trash agité et à entendre l’écho des voix dans l’air, le contraire m’étonnerait. La reprise des Surfin’ Turnips, Turbo Island, et la chanson Elizabeth résonnent avant que les Dreadnoughts ne quittent le stage sur ces « sages » paroles de Nick (voix) : “Always remember to go fuck yourself”. J’ai déjà hâte à la prochaine fois.

The Ataris (Indiana, États-Unis)

Une petite pause pour se désaltérer. The Ataris embarque sur la scène au même moment où la noirceur montre le bout de son nez. Ce band de l’Indiana se présente avec le seul et unique Danny Duke à la basse, juste avant d’entonner Summer ‘79. Ça met la foule un peu plus en appétit. L’ambiance est belle, mais je me questionne : où sont donc les gens ? En jasant avec le monde de ce constat, je finis par me dire que le bassin de tripeux est largement diminué par toute l’offre musicale régionale et provinciale du week-end. Dommage.

Boys of the summer rend les gens un peu plus fous encore. Je le vois aux remous presque violents du pit. Un raz-de-marée humain emporte même une personne fort chiquement vêtue pour l’occasion dans un body surfing impressionnant. La soirée défile au même rythme que les chansons, et l’énergie du pit semble gonfler le nombre de gens présents. Tous réagissent aux paroles de San Dimas high school football rules en chantant “This night was too good to be true” avec le band.

Tous les membres d’Ataris laissent la scène à Kristopher (voix) et à sa guitare pour la dernière chanson. Il y va de quelques mots avant les notes : “This song is called I.O.U. one galaxy and it’s for my ex wife”. La foule applaudit cette petite attention, ce moment fort et intime. La tune finit sur une forte note de distorsion qui ne laisse personne indifférent.  

The Ataris commence sous peu une tournée aux USA avec Everclear et Pink Spiders.

Goldfinger (Californie, États-Unis)

Dans une intro de style James Bond, Goldfinger apparaît dans de beaux complets. Ils garochent tout de suite les premières notes, au cœur de la fumée et des spots colorés. La foule s’est épaissie et a même doublé. Les gens tripent fort : c’est dire combien Goldfinger était attendu. Le monde chante avec le band et danse en petits groupes dans une ambiance super festive, sous les ballounes de couleur qui flottent dans les airs.

Durant Counting the days, le crowd répond aux “yeah-hey-ho” par un écho retentissant. Ce soir, le body surfing prend toute la place : on distingue régulièrement les silhouettes des corps portés par la masse. John (voix) lance « Chicoutimi how are you ? » avant de poursuivre “this is a ska song I want everybody dancing” sur les notes de Answers. Le groupe est super généreux tout au long de sa performance. Ils sont là pour nous, et ils donnent tout ce qu’ils ont. 

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Golfinger ravit son public

Goldfinger propose l’une de ses dernières nouveautés, Wallflower (2020). Personne ne se fait prier pour claquer des mains en accompagnement du band. L’ambiance est électrique, et la jeune relève que j’aperçois ici et là semble vivre un moment magique. Chacune des tunes jouée, de I had a kid down in Mexico à Superman, en passant par Tijuana Sunrise, soulève les passions, les corps et les cris. 

Évidemment, John (voix) se fait un point d’honneur à présenter ses collègues, dont Antoine, le jeune batteur de 18 ans. Ce dernier nous gratifie d’une démonstration d’habileté digne des plus grands virtuoses. Goldfinger donne même dans la reprise avec Song 2 de Blur ou quelques accords de Metallica, qui joue à Montréal ce soir-là. Même John descend de scène pour aller prendre un immense bain de foule durant une chanson. 

La fin du spectacle demeurera gravée dans les mémoires pour sûr. En effet, pour Mable, Goldfinger invite le public à partager la scène. Quelques timides grimpent alors sur le stage, avant qu’il ne soit littéralement pris d’assaut par une bande enthousiaste. Le trash sur scène parmi les musiciens était juste malade. Entre les paroles et les pas de danse, naissent des accolades, des prises de photos, des rires et des vidéos. Franchement, c’est comme ça qu’on aime nos shows; vivants, intimes et intenses. La reprise de 99 Red balloons joue en rappel, avant que le crowd, émerveillé par l’événement de ce soir, ne revienne à la réalité d’une soirée trop vite passée.

Rédaction : Julie Fortin

Photographie : Annie Freska Blackburn

Correction & Révision : Marie-Eve Landry

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé la musique, le style punk et les crêtes dressées. J'suis une intello finie, un peu geek et un peu pirate. J'évolue régulièrement dans les shows et dans le événements. Tu m'y verras souvent en retrait, mais toujours à l'écoute. J'ai parfois l'air sauvage parce que je dis pas un mot ou si peu. En fait, j'suis dans ma bulle, à penser à toutes sortes d'affaires ou à juste vivre le moment présent. Viens me parler, j'suis ben smatte, bien que j'aie plus de mots sur papier que dans la vraie vie. Correctrice, rédactrice et admin au sein du Bad Crew, j'ai pour objectif de faire rayonner la scène du SagLac, qui est vivante, accueillante et remplie de trésors de toutes sortes!