Municipal Waste, déchet impérissable
Publié le 26 Fév 2024 par Patrice Belley
Le 10 novembre 2023 a été une très belle journée dans mon cas, étant la date de mise en vente des billets pour assister au spectacle du légendaire groupe Municipal Waste lors de leur passage dans la ville de Montréal. Une seule salle possible pour accueillir un tsunami de leur catégorie, bien entendu les Foufounes Électriques. Tous les ingrédients étaient en place pour une recette gagnante à coup sûr. Ça n’en prenait pas plus pour convaincre trois trippeux du Saguenay, moi et deux de mes bons comparses de shows, de braver le Parc des Laurentides et dévaler les kilomètres pour atteindre les murs de cet endroit mythique que j’aime tant. Où j’ai entre autres vu The Chats, souvenir gravé à jamais dans ma mémoire, mais c’est une autre histoire et je m’égare de mon sujet.
Interlude personnel
J’ai toujours écouté principalement du punk et du métal qui sont donc mes styles musicaux de prédilection. Il y a sept ans, je me suis acheté une table tournante et j’ai démarré une collection de vinyles. Je me considère comme très ouvert musicalement, j’aime explorer d’autres genres et sortir de ma zone de confort. Dans tout ce processus de découverte musicale, j’ai eu un coup de foudre immédiat pour le crossover. Lors de l’écoute de Municipal Waste, j’ai retrouvé mes racines punk fusionnant avec mes repères métal. J’avais passé à côté de cet univers d’artistes ô combien talentueux ! Je souhaitais, depuis un bout bon de temps, réussir à les voir live. Pour moi, quand je finis par voir sur une scène des musiciens que j’admire, c’est le summum de l’extase, un accomplissement. Par la suite, une connexion éternelle est établie et chaque fois que j’entends de nouveau leur musique, un sentiment de satisfaction me parcoure.
Heure du crime
La date fatidique du 20 février 2024, que nous avions pris en vacances ainsi que la journée suivante pour l’occasion, s’est enfin pointée au calendrier. Pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable en profitant de notre séjour dans la grande ville pour partir à la chasse aux vinyles, ce qui a bien meublé notre après-midi. Pour crécher, nous avons réservé notre quartier général habituel, soit un hôtel voisin des Foufs. Juste suffisamment de temps pour boire une bière pour ensuite s’empresser de pénétrer pour le premier groupe attendu pour 19 h.
À 18 h 58, nous nous butons malheureusement à une file d’attente, punks et métalleux alignés derrière une affiche sur laquelle il est inscrit : « Complet Sold out ». Nous commençons à entendre, au rez-de-chaussée, les premières notes résonner au deuxième étage.
Dead Heat
En arrivant en haut, nous tombons face à face avec les Californiens de Dead Heat. Nous reconnaissons immédiatement les influences de la tête d’affiche dans leur musique. Alors, vous devinez que j’ai bien apprécié leur prestation crossover avec une touche plus métal.
Merch alert
Je me déplace aux tables de merch avec en tête une cible précise, un t-shirt édition spéciale pour Montréal, limité à 50 exemplaires. L’acheteur juste avant moi prend possession du dernier disponible accroché comme démo. Une panoplie de modèles tous plus beaux les uns que les autres sollicitaient mon portefeuille pour finalement flancher pour un long-sleeve bleu. Je me suis aussi laissé tenter par leur magnifique casquette, ayant déjà toute leur discographie en vinyle ou CD. Par la suite, je suis allé rendre visite à celle de Dead Heat qui a conquis mes oreilles. Je me procure, en format CD, leur plus récent album World at war datant de 2021.
Necrot
La soirée se poursuit avec l’entrée de Necrot directement débarqué de l’enfer. Un death métal lourd et agressif comme il se doit ! Les musiciens originaires aussi de Californie sont talentueux et ils en ont fait la preuve. Ils ont été solides et ont livré leurs propos de manière incontestable.
Ghoul
La prochaine formation à fouler la scène est Ghoul, quatre hommes de la Californie se présentant à nous en arborant un sac sur leur tête à la Scarecrow. La table était mise et on sentait dans l’air que quelque chose de spécial se tramait. Leur style théâtral a rapidement fait surface me faisant penser à GWAR. Des personnages se sont joints à eux pour imager l’histoire racontée par leurs instruments. Appuyé par de jolis costumes et des accessoires impressionnants, le public en redemandait toujours et participait à leur transe. Ils m’ont convaincu de mettre la main sur leur bande dessinée accompagnée de leur dernier album Noxious Concoctions en format vinyle, alléchant pour un amateur de ce morceau de plastique.
Municipal Waste
J’étais donc prêt pour le plat de résistance afin de compléter cette aventure jusqu’à maintenant sans tache. Municipal Waste débarque comme de la véritable dynamite. Une énergie contagieuse délivrée avec justesse et démontrant toute l’étendue de leur expérience qui nous explose en pleine face. Des musiciens hors pair et droits dans leur jeu malgré l’intensité de leurs riffs. Un chanteur charismatique qui ne s’essouffle pas, un être sympathique qui semblait tripper honnêtement sur ce que Montréal lui offrait en retour. Un setlist passant par de vieux classiques et des compositions de leur plus récent album. Nous avons même eu droit à un homme avec un habit jaune antinucléaire et un masque à gaz. En rappel, ils ont interprété The Art of Partying provoquant un circle pit d’une violence effrayante.
Somme toute
Que de beaux souvenirs gravés à jamais dans ma mémoire et de hautes attentes surpassées. J’ai même croisé comme spectateur le meilleur bassiste du Québec, nul autre que Vincent Peake œuvrant dans de nombreux bands. Mon prochain rendez-vous aux Foufs sera avec The Exploited en septembre, reprise du concert originalement prévu en 2023. J’étais tout de même de la partie avec Total Chaos, Acidez et Guttrot. Pour ce qui est de mon prochain show en vue, c’est GWAR à Québec. Si vous avez apprécié ma plume, je vous pondrai peut-être un autre texte sur cette virée. Merci à Extensive Enterprise pour cet évènement !
Rédaction : Patrice Belley
Correction : Val Girard
Révision : Marie-Eve Landry