NOFX Final tour, Montréal dit 20 000 aurevoirs
Publié le 12 Sep 2024 par Patrice Belley
Lorsque NOFX a fait l’annonce de son Final tour, je n’y croyais pas et j’ai, bien entendu acheté mon billet immédiatement. C’est un de mes meilleurs groupes avec qui j’ai grandi et ai fait mes premiers pas vers le punk. Le premier album sur lequel j’ai mis la main est : White Trash, Two Heebs and a Bean. J’ai été estomaqué dès le début par un son qui n’avait jamais parcouru mes oreilles. Il demeurera à jamais l’album favori de mes quatre chums. Je ne les connais pas personnellement, mais c’est tellement une relation de longue date que c’est tout comme. J’ai stratégiquement choisi la performance du samedi 24 août, (le groupe performait deux soirs de suite, soit les 24 et 25 août) simplement parce que je ne travaille pas le lendemain.
40 Years, 40 Cities, 40 Songs
Le lieu culte soigneusement sélectionné était l’esplanade du Stade Olympique. Je vous dévoile déjà un punch évident : les clichés obtenus sont sublimes avec cette toile grandiose en guise d’arrière-plan. Ce cirque a été pris en charge par 77 Montréal. NOFX s’est engagé envers ses fans de livrer un setlist de 40 chansons différentes d’une ville à l’autre.
Fat Wreck Chords
Un dernier joueur à ne pas négliger est Fat Wreck Chords, label fondé par le leader de NOFX : Fat Mike. Un DVD intitulé A Fat Wreck retrace le parcours de cette entreprise continuellement en expansion et de ses tentacules. Il a flairé l’opportunité et a canalisé la poussée principalement du mouvement skate punk saupoudré d’autres flux musicaux tels que le reggae, le ska, le hardcore etc. Je vous recommande fortement son livre autobiographique The Hepatitis Bathtub and Other Stories. Surtout en version anglaise pour avoir l’essence propre de ses propos, parsemés d’anecdotes, d’histoires sans queue ni tête et hilarantes d’une page à l’autre.
Comme pressenti, sept groupes ont été ajoutés à ce trip punk. J’ai eu des flashbacks de mes aventures vécues aux multiples Vans Warped Tour pendant mon adolescence et ma jeunesse.
Foufounes électriques dans la noirceur de Messora
Nous sommes montés une gang de cinq joyeux lurons dans le même véhicule à partir du Saguenay. La stratégie en place est d’arriver à Montréal le vendredi. Notre déchausse s’est amorcée aux Foufounes électriques, notre salle de spectacle montréalaise chouchou et un incontournable.
La scène accueillait des groupes de black métal. À l’heure de notre arrivée, les dernières minutes s’écoulaient et les descendants du diable en personne nous ont fait la démonstration du talent de : Messora.
Stade olympique, ouvre-toi
Les portes ouvrent à midi et à 12h15 mes pieds sont sur le sol du splendide site. Je me dirige vers les nombreuses tables de merch et une fois le parcours complété, voici la marchandise onéreuse de NOFX récoltée : une casquette, un sticker et une chemise.
Le logo de la tournée est un squelette jumelé à une crème glacée que l’on retrouve sur les items à collectionner. Il habille les deux immenses banderoles dressées à gauche et droite du stage devant le Stade Saputo.
Speed Massacre
Speed Massacre, groupe pop punk, est en tête de file du lineup.
Guillaume Beauregard des Vulgaires Machins assurait anciennement la guitare. Nous avons détecté deux compositeurs, alternant de style musical.
Ils ont terminé leurs efforts habilement déployés après 25 trop courtes minutes.
Béton Armé
La suite est assurée par Béton Armé, band punk oi! de Montréal que j’affectionne particulièrement et dont je possède tout le contenu. J’ai acheté en vinyle leur petit dernier paru récemment ainsi qu’un t-shirt.
Ça fait un bail que je désire les voir en show et je suis comblé.
Je suis agréablement surpris par la dévotion du chanteur exposé qui se laisse aller avec un déhanchement fluide et dynamique.
Scream
Scream s’écrie avec ses riffs hardcore émanant de Washington.
Découverte appréciée s’ajoutant à mon bagage musical.
On sue à grosses gouttes, mais le soleil est camouflé par des nuages passagers et un vent circule. Deux boyaux d’arrosage arrosent la foule sans cesse grandissante.
Codefendants
Codefendants a été ma vedette émotionnelle de la journée. Je les écoute régulièrement depuis qu’un ami albertain me les a recommandés suite au succès immédiat de leur premier album en 2023.
La formation surfe sur plusieurs types styles musicaux : punk, rap, hip hop…
Le sang de la Californie coule dans leurs veines. Fat Mike, en est le producteur et un compositeur.
Real McKenzies
Real McKenzies se joint à la parade avec sa maîtrise du irish punk.
Le party lève assurément avec l’incomparable cornemuse et leurs kilts.
Je savoure leur prestance, sans omettre que ce n’est pas mon genre musical de prédilection.
Circle Jerks
Circle Jerks, les vétérans de la place donnent tout comme s’ils avaient encore 20 ans.
Keith Morris, 69 ans, a livré amplement la marchandise. Il était coiffé de son béret débordant de dreads pendant jusqu’au sol. Je suis reparti avec un split sur 7 pouces de Circle Jerks et de Descendents. Mon dernier rendez-vous avec eux remontait à l’Impérial Bell.
Ils devraient donner leurs vitamines du matin aux mecs de NOFX afin qu’ils prolongent encore leur carrière. On sent que le trash est plus violent et l’agressivité monte d’un cran.
The Interrupters
The Interrupters, groupe produit par Tim Armstrong, a allumé les spectateurs avant la livraison du plat principal.
Je les avais vus live à Québec pour l’Halloween à l’Impérial Bell. Aimee est particulièrement charismatique et déborde d’énergie brute.
NOFX
NOFX, arrivé précédemment de Détroit, foule à notre plus grande reconnaissance les planches menant vers 20 000 crinqués. Comme ils l’ont déclaré, ce fût un record d’assistance pour un show dont ils sont le headliner. J’ai vu des poupées gonflables, des bananes Punk in drublic et une chaise roulante en body surfing.
Fat Mike était vêtu d’une jupe en cuir noir, et orné d’oreilles et d’une queue de chat. Plusieurs ne s’attendent pas à ce qui se prépare et sont inconscients du danger en devenir. On a droit à un gigantesque trash ultracompact où il faut bien tenir ses espadrilles rappelant les bons vieux Vans Warped Tour.
Je les ai trouvés en forme et ils ne s’en foutaient pas. Ils n’étaient pas trop affectés pour donner le meilleur d’eux-mêmes et le vocal vieillissant s’est adéquatement exprimé.
Il y a eu insertion d’un interlude, une intermission permettant de prendre quelques remontants. Le chanteur de The Sainte Catherines a rejoint la fête le temps d’une tune. Fat Mike a même prononcé le nom de ma ville, Chicoutimi, dans ses divers discours.
Je me délecte en appréciant chaque seconde que contient leur cadeau d’une heure et 30 minutes. Le son de l’accordéon d’Eric Melvin a été le dernier à retentir en appréhendant l’inévitable fin. Le paysage était peuplé d’interminables accolades en guise d’adieu. Tout le monde était ému et l’émotion agréable était palpable.
Les yeux mouillés
Je ne regrette en rien de ne pas avoir opté pour le passeport de deux jours, pour les vrais guerriers. Mon seul pincement est pour The decline jouée le lendemain. Je me console en me la remémorant à l’Agora de Québec en 2005.
Félicitons l’organisation exemplaire offrant suffisamment de toilettes, d’eau et de restaurants à notre disposition comparativement à d’autres festivals où l’on nous traite comme du bétail. Je vous invite à écouter les live que j’ai postés sur le groupe Facebook Le Bad Crew.
Rédacteur : Patrice Belley
Correctrice: Josée Marcoux
Crédit-photo : Patrice Belley
Révision : Julie Fortin