
Un samedi soir avec Descendents et Buzzcocks
Publié le 08 Sep 2025 par Maxime Isabelle
Le samedi 30 août dernier, le mythique groupe Descendents faisait escale au MTelus de Montréal. Pour l’occasion, ils étaient accompagnés d’une autre légende du punk, Buzzcocks. Dans le cadre de leur tournée canadienne, amorcée à Halifax et qui se conclura à Vancouver, Mattstagraham assurait la première partie, préparant le terrain pour ces géants du punk. Le dernier passage des Descendents à Montréal remonte à l’an dernier dans le cadre de la tournée d’adieu de NOFX.

Il fallait toutefois revenir en 2017 pour retrouver la trace d’un véritable concert en salle de Descendents à Montréal. À l’époque, le groupe s’était produit dans la même salle, qui portait encore son nom original de Métropolis, lors de la tournée pour la sortie de Hypercaffium Spazzinate. Cette soirée du 30 août s’annonçait donc comme une soirée bien attendue par plusieurs. Les portes se sont ouvertes dès 18 heures 30, et le spectacle a pris son envol à 19 heures 30. Pour ma part, c’était également l’occasion de découvrir le nouvel écran géant installé à l’arrière de la scène du MTelus.
Mattstagraham en ouverture
La formation Mattstagraham, originaire de Tucson en Arizona, est avant tout le projet solo de Matthew Tad Graham, seul membre officiel du groupe. Le 6 juin dernier, il a lancé son tout nouvel album, Yellow Paint. Cette tournée représentait donc une occasion de se faire connaître d’un public plus large. Déjà à cette heure, une foule respectable était présente pour découvrir Mattstagraham.

Le groupe est monté sur scène avec de l’énergie pour réchauffer l’ambiance. Pour décrire leur son, je dirais qu’il se rapproche fortement de celui des groupes pop-punk du début des années 2000. La comparaison qui m’est venue en tête est All-American Rejects, ou la plupart des groupes pop-punk que l’on retrouvait dans les films pour adolescents du début du siècle. À un moment lors de la performance du groupe, nous avons eu droit un message politisé simple et efficace qui veut tout dire : « Fuck Trump! Fuck ICE! ». Cela a généré une vive réaction de la foule qui a chaudement applaudi en support à ce message.
Sur le plan musical, quelques éléments m’ont interpellé, comme la chanson GOODVIBES qui faisait penser au son de Sum 41, tandis que le morceau final, Caffeine, rappelait celui de The Interrupters. Matthew a également pris soin de souligner l’anniversaire du guitariste Isaac et l’écran géant a diffusé pour l’occasion un montage photo gigantesque de ce dernier.
Au final, Mattstagraham offre une performance divertissante et semble avoir fait passer un bon moment au public. Pour ma part, je doute toutefois de devenir un véritable fan du groupe, mais si mes comparaisons vous interpellent, je vous suggère l’écoute du dernier album.
De la jeunesse à la sagesse avec Buzzcocks
Ce fut ensuite Buzzcocks qui a foulé la scène du MTelus. Le groupe se compose actuellement de Steve Diggle (voix et guitare), Danny Farrant (batterie), Chris Remington (basse) et Mani Perazzoli (guitare), qui agit comme membre de tournée. Leur dernier passage à Montréal remontait à 2016. Je les avais manqués à l’époque, mais j’étais heureux de pouvoir enfin les voir cette fois-ci. Petit fait amusant, plus tôt dans la journée, Steve Diggle a tenu une séance de signature à la librairie Résonance, pour les chanceux qui ont pu y assister.

Le groupe a fait son entrée sur scène au son de Also Sprach Zarathustra, une pièce classique que je ne connaissais pas de nom avant de l’avoir cherchée pour rédiger ce texte. Dès les premières notes, l’ambiance s’est installée et Buzzcocks ont livré une performance solide. Steve, tout sourire, semblait véritablement heureux d’être sur scène. On a même eu droit à quelques petits sauts avec sa guitare, un détail simple mais très plaisant à voir.
Pendant environ 40 minutes, le groupe a enchaîné onze morceaux, puisant dans ses classiques. Ils ont ouvert avec Why Can’t I Touch It?, avant de revisiter des incontournables tels que Orgasm Addict et Ever Fallen in Love (With Someone You Shouldn’t’ve). Cette dernière est probablement la chanson la plus connue de tous les spectateurs présents ce soir-là.
Bien que Steve ait peu discuté entre les morceaux, l’énergie n’en a pas été impactée. Steve a su impliquer la foule avec des « Oi! Oi! » pour introduire Destination Zero, ainsi que des « Wey-ho! » pour Orgasm Addict. Il a également pris le temps de souligner son affection pour Montréal et pour l’accueil du public. Un petit détail qui m’a frappé, sans que ça ne gâche rien, est que Chris, le bassiste, gardait constamment les yeux rivés sur son instrument, regardant rarement la foule. Je suis heureux d’avoir eu la chance de voir Buzzcocks en concert au moins une fois dans ma vie.
Descendents tout en simplicité
Ce fut ensuite le grand moment que tout le monde attendait. Le MTelus était bien rempli pour accueillir l’arrivée sur scène de Milo, Bill, Karl et Stephen. Milo a pris le temps de saluer la foule d’un chaleureux « Bonsoir Montréal ! », rappelant au passage que c’est ici qu’on trouve la meilleure poutine au monde, avant de lancer le set avec Everything Sux.

Le décor et l’éclairage étaient d’une grande simplicité. Ils se composaient d’un fond noir avec l’iconique personnage de Milo et le nom Descendents en blanc sur fond noir et accompagné d’un éclairage blanc, sans artifice. Il n’en fallait pas plus car l’important était ce qui se passait sur scène.
Le groupe a ensuite enchaîné avec l’excellente pièce Hope. Toute la salle chantait à l’unisson avec Milo, un moment fort qui résonnait dans le MTelus et m’a donné des frissons. Plusieurs instants du spectacle furent mémorables, mais celui-ci m’a énormément marqué.
À l’image de leurs prédécesseurs, Descendents ont peu parlé entre les chansons, sauf à quelques occasions. Dont un « Fuck Trump » est venu introduire Merican. Ensuite lors de l’introduction de Van, Milo a fait mention d’une tournée passée où ils avaient été coincés dans la glace dans notre région. Milo était en grande forme, il couvrait bien l’espace sur la scène et, pendant Good Good Things, il est même descendu aux abords de la foule pour faire chanter quelques spectateurs.
Le concert s’est conclu sur la chanson Smile, avant que le groupe ne revienne pour un rappel pour terminer la soirée en beauté. Nous avons eu droit à une rare performance de Kabuki Girl, un moment spécial car c’est une chanson que le groupe joue rarement et c’était la chanson que ma copine espérait tant entendre en spectacle. Lors du rappel, le groupe a évoqué ses souvenirs de concerts à Montréal, notamment aux Foufounes Électriques, et Stephen a exprimé son admiration pour le groupe québécois Voivod.
Ce spectacle nous a fait passer au travers de toute la discographie de Descendents. Cela a fait en sorte de combler chacun des spectateurs présents. Une soirée mémorable, à la hauteur des attentes.
Rédaction : Maxime Isabelle
Correction : Marie-Eve Landry
Révision : Julie Fortin

