Home Scène Internationale Malchance et magie au FBM Chicoutimi

Malchance et magie au FBM Chicoutimi

Publié le 02 Août 2023 par

Le comité organisateur du FBM a joué de malchance pour l’édition 2023. En effet, deux semaines avant l’événement, l’un des artistes, Ludacris, avait annulé sa prestation à Chicoutimi pour des raisons de conflit d’horaire. C’était déjà une bonne tuile pour les amateurs de rap et de bière, sans compter la météo orageuse qui empêchait maintenant les membres de Descendents de partir de Denver.

Hitch & Go (Québec)

Avec l’annulation de dernière minute des Descendents, l’organisation du Festival a dû se revirer de bord en un temps record. De ce fait, Hitch & Go acceptait de jouer à pied levé pour l’ouverture de la soirée. Le band a donc fait la route Québec-Saguenay sur les chapeaux de roue, pour arriver juste à temps pour la levée du rideau.

Les 5 gars de Québec garochent un bon punk qui bouge juste ben assez pour réveiller la foule qui se forme lentement à l’intérieur du périmètre payant. Le ciel gris n’a pas assombri les cœurs; au contraire, les gens sont dedans. Ils sont venus pour boire, danser et faire la fête malgré tout. La rumeur d’une grosse surprise à la fin de soirée a été confirmée. Tous sont à l’affût des murmures, histoire de savoir ce que le Festival propose réellement au menu de la soirée.

Au final, Hitch & Go a bien starté le bal avec son esti de bon son harmonieux qui coule tu seul. Dommage que je ne connaisse pas le titre des chansons; j’irai les voir sur Bandcamp. Les prochaines heures s’annoncent grandioses.

Hitch & Go au FBM

As One Man (Saguenay)

As One Man, de Saguenay, ne nécessite pas de présentation puisqu’il a fait sa renommée auprès de grands noms, locaux ou internationaux, tels que Lost Love, Mute, F2F, Dance Laury Dance, Les Dales Hawerchuck, The Offspring, etc. Le groupe a aussi participé à des événements courus comme le Pouzza Fest, Le Délüge et Festirame.

La soirée est bien démarrée, et As One Man occupe maintenant la scène. Le chanteur y va d’une brève introduction, mais ça fait son effet. « On n’a pas de contrôle sur Descendents qui peut pas être là, mais on a du contrôle sur le fun qu’on peut avoir. […] On s’appelle As one man pis on vient d’icitte », se place avant l’envolée musicale des premières notes. Pis ça réveille encore plus la foule grandissante, qui se rapproche du gros stage.

Ils y vont de quelques chansons de leur répertoire, telles que Drunk Crush et To the One, dans une belle gradation d’énergie, le temps que tous se crinquent au son des rythmes. Puis, une annonce comme on les aime vient pimenter leur set : « La prochaine est sur notre prochain album. On essaie un album en français, on vient de Chicoutimi tsé […] la prochaine s’appelle Mémoire vive. » C’est une chanson langoureuse et invitante, voire même envoûtante… Quelques autres tunes, et la prestation se termine sur un crowd bien réchauffé pour la suite.

J’ai hâte de voir ce qu’As One Man offrira de plus à sa fan base. Ce sera assurément une belle découverte franco. Vous pourrez d’ailleurs les voir ou les revoir au Culte de Port-Alfred, le 5 août prochain.

Lire aussi : Parlons « Culte de Port-Alfred »
Bandcamp : https://asoneman.bandcamp.com/album/dark-love

Face to Face (Californie, États-Unis)

Les vieux routiers du punk que sont Face to Face sont riches de plus de 30 années de musique. Ils débarquent à Chicoutimi en ce vendredi humide. Ils étaient attendus et commencent en force, avec un set de plus en plus enflammé. Bientôt, les mots et les accords de I’m Not Afraid résonnent avec l’écho senti du crowd « I’m not afraid to face myself – But is it me or something else? » La foule a certainement triplé depuis quek minutes et ça rentre encore.

Trever salue la foule : “How’s everyone is feeling tonight? Are you guys feeling alright? » avant la chanson Walk the Walk, puis poursuit ses salutations : “Bonsoir we are Face to Face from California. We are so stoked to be here in this beautiful city

Des indices laissent présager la surprise – F2F au FBM

Bien avant son introduction par le band, on remarque la présence de Little Joe, le bassiste de Lagwagon, venu prêter main-forte à ses amis. Sa participation en remplacement de Scott Shiflet est applaudie chaudement. On aime l’invective “we’re gonna play the old shit ‘cause we don’t have new shit ok”; ça nous fait sourire de nostalgie.

Tout le monde chante avec F2F lors de Don’t turn away et de I Won’t Lie Down. Des mains et des poings se dressent dans la fosse agitée. Une brise salvatrice s’invite entre les festivaliers. Avec cette chaleur, c’est bienvenu et ça rafraîchit. La foule est accrochée et donne dans le « hey-hey-hey » en réponse au « let me hear you » de Trever.

Le set de Face to Face s’achève. Tous ont hâte de voir – et surtout d’entendre – la surprise qui s’est préparée dans les coulisses du FBM toute la journée. La présence de Milo dans un coin de la scène laisse présager une finale à la Descendents.

L’invité spécial et le show unique

Co-écrit avec la collaboration exceptionnelle de Jerry Cherry, une autre précieuse source d’information. Merci.

Voici venu le moment tant attendu, la surprise confirmant la rumeur. Milo, voix des Descendents, embarque sur scène, seul, armé de sa guitare. Au micro, quelques mots : « 3 de mes bons amis n’ont pu être là; voulez-vous être mes amis ce soir? ». Ça donne le ton, et on rentre dans un genre d’intimité. La première chanson, Hope, retentit avec le souhait « j’ai espoir de vous voir l’année prochaine »…

En fermant les yeux, on se sent comme autour d’un feu de camp avec Milo, sa guitare et les gens chantant les paroles à l’unisson. On entendait aussi bien le chanteur que la foule. Après 6-7 chansons, dont Good good things, Milo annonce la dernière tune. Les adeptes de Descendents savent de quel cadeau ils ont profité ce soir, puisqu’il n’est pas habituel de voir Milo Aukerman jouer et chanter en même temps. Ça prend quand même des couilles pour se présenter en seul ambassadeur d’un groupe légendaire.

Ce moment unique fut tout simplement incroyable. Créer une bulle aussi intime, avec une si grande foule, qui a même eu droit à quelques mots de français! Éventuellement, on débarrasse Milo de sa guitare, pour voir ensuite ressurgir F2F. Surprise, étonnement ou excitation sont ressentis de voir le spectacle inespéré se déchainer devant des yeux maintenant grands ouverts! Le crowd implosa dès la première chanson. Chaque morceau joué par cette gang a été bien choisi, comme le kit parfait.

Quelle meilleure finale que Milo chantant avec F2F le masterpiece du band, le ver d’oreille que tous ont eu en découvrant le groupe, Disconnected. Et, effectivement, on s’est senti tous un peu déconnecté après la promesse tenue de ce spectacle unique et exceptionnel. C’est là toute la magie de la scène et de ses revirements spectaculaires.

Une finale clandestine

Down For Anything, prestation clandestine au FBM

Une ultime surprise allait ravir les derniers visiteurs du Festival des Bières, tiraillés entre l’envie de partir et celle de rester plus longtemps. En effet, devant les kiosques presque déserts d’Anormalt et de Joli Rouge, le duo Down For Anything a poussé la note, la luck et quelques chansons, dans une prestation clandestine improvisée.

Il fallait y être pour goûter le plaisir des gens rassemblés, chantant en cœur la reprise rockabilly de Country Roads, sous quelques pas de danse, et entre 2 gorgées. Fallait le faire pareil. C’était une superbe façon d’étirer la fin de la soirée pour tout le monde.

La conclusion du FBM

Durant les festivités, les participants auront eu droit à pas moins de 450 produits d’ici et d’ailleurs, proposés par une cinquantaine de micros, distilleries et cidreries, sans oublier les restaurateurs. Plusieurs autres spectacles animaient les différentes foules comme les prestations de Groovy Aardvark, de Passe-moé la puck (hommage aux Colocs), de Ska Sound System, de Grand Chef Bandit, ainsi que divers DJ’s, rappeurs et chansonniers. C’est ben pour dire : y’a même eu un gala de lutte JCW au début de la soirée de samedi. Au final, l’absence pourtant remarquée de Descendents a été largement compensée par un spectacle intime et unique.

La petite galerie des jours 2 & 3

Rédaction : Julie Fortin + Jerry Cherry

Photographie : Freska

Révision : Marie-Eve Landry

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé la musique, le style punk et les crêtes dressées. J'suis une intello finie, un peu geek et un peu pirate. J'évolue régulièrement dans les shows et dans le événements. Tu m'y verras souvent en retrait, mais toujours à l'écoute. J'ai parfois l'air sauvage parce que je dis pas un mot ou si peu. En fait, j'suis dans ma bulle, à penser à toutes sortes d'affaires ou à juste vivre le moment présent. Viens me parler, j'suis ben smatte, bien que j'aie plus de mots sur papier que dans la vraie vie. Correctrice, rédactrice et admin au sein du Bad Crew, j'ai pour objectif de faire rayonner la scène du SagLac, qui est vivante, accueillante et remplie de trésors de toutes sortes!