
Du Rock et du Roll façon Ripé
Publié le 17 Mai 2023 par Claudia Bo
Il est 5h48 du matin, un dimanche pluvieux, ennuyeux et morveux. Morveux, car je me lève complètement congestionnée : la grippe me sort par les yeux. Je regrette d’avoir voulu sauver quelques cennes en achetant du maudit café cheap. La première gorgée goûte l’eau de chiotte. Je ne suis pas tant convaincue que ce sera une belle journée finalement. En tout cas, tout s’enligne pour être un désastre. J’ouvre mon laptop et passe tranquillement dans les demandes de contact reçues à la recherche de quelque chose, d’un coup de cœur qui viendrait peut-être me mettre une illusion d’un trop plein de vitamine D dans face.
Parce que je vais te l’avouer, dans la boîte mail du Bad Crew, on reçoit pas mal d’affaires. La plupart du temps bonnes, mais souvent des catastrophes auditives. J’avais déjà confirmé à mon contact de chez Slam Disques que j’allais chroniquer le band concerné dans le mail qu’il m’avait envoyé. Pis honnêtement, je regrettais ma shot un peu parce que je ne connaissais pas pantoute ce band : Ripé. Mais je m’étais engagée à le faire, j’allais donc le faire. Je retourne me couler un autre café à l’eau de moppe, pis je pèse sur play. Finalement, il n’y aura peut-être pas juste du laid dans ma journée.

D’abord, je me dois de te présenter Ripé. Formé en 2010 à la suite de la fin du défunt groupe TWA, Ripé est un trio qui cumule déjà plusieurs albums et EP ici et là. Composé de Félix Archambault (voix et basse), Rémy Bourque (guitare et voix) et Daniel Renaudin (batterie) En 2016, ils sortaient en une seule année 4 EP (que je vais devoir aller écouter, de tout évidence) : Ripé rock Ripé, Ripé rock le Rock, Ripé rock le Québec et Ripé rock l’Univers. J’ai dû faire un copié-collé des titres de ces 4 EP, mon cerveau n’assimilait pas autant de Ripé en si peu de mots. Depuis, c’est un peu le silence radio. Ils remettent ça cette année en sortant, le 5 mai, un nouveau EP intitulé Le rocket scientist d’Alma. Ne me demande pas c’est quoi un rocket scientist d’Alma, j’ai cherché et je n’ai pas trouvé. C’est donc là-dessus que j’ai décidé de mettre mes oreilles ce matin et que je vais te faire un court compte-rendu.
L’album débute avec la pièce K-vun. K-vun c’est la caricature des Kevin (ou Keven) de ce monde. Tu sais, le genre de dude (qui parfois s’appelle autrement), mais qui fait quand même K-vun, avec ses gros bras, ses tattoos de dragons pis qui écoute TVA. Un morceau rempli de stéréotypes. Mais on va se le dire, des K-vun, on en connaît tous et plusieurs ressemblent effectivement à ça. Musicalement, K-vun est un petit bijou auditif avec un rythme lourd et rock’n’roll à souhait. Une progression dans le rythme du drum vers la fin, quelques hooks et des backvocals criés, c’est du pur génie. La voix du chanteur me rappelle vaguement celle à Plastic Bertrand. J’irai même jusqu’à dire qu’on y retrouve un peu la même ironie au travers des textes. La deuxième pièce, Roi de la Montagne, est définitivement ma pièce préférée. Une toune parfaite! La pièce s’ouvre sur une intro de guitare minutieusement distorsionnée. Remplie de variations, de rythmes, mais toujours sur un fond de rock lourd et crasse, cette chanson passe beaucoup trop vite. Les paroles font référence, selon moi, aux influenceurs ou à ces personnes qui se prennent pour des icônes sans avoir grande importance.
Vient ensuite la pièce Chandails noirs. Peut-être celle qui m’a le moins accrochée musicalement de tout le EP. Mais je me suis tout de même reconnue dans les paroles : il faudrait vraiment que j’achète autre chose que des maudits chandails noirs. Merci les boys, ça m’a permis de faire un peu d’introspection dans la garde-robe. La 4e pièce, Derby de Démolition, a un son accablant, limite macabre. C’est pesant, saccadé et grave. J’ai essayé de comprendre à quoi faisait référence les lyrics, mais en vain. Ça reste du pur bonbon pour les oreilles, du p’tit bonheur pour l’âme. L’album se termine sur la pièce Une autre 24. C’est rapide, les riffs sont solidement travaillés, c’est du rock’n’roll pur et dur. Ce EP, est tout simplement délicieux, du début à la fin.

Mon dimanche va rester pluvieux et morveux, mais au moins, Ripé va me faire sentir un peu moins maganée. Je vais aller me couler un autre infecte café et en attendant, je te laisse les liens pour les retrouver sur Bandcamp et Facebook. L’album est sorti la semaine dernière. Va donc l’écouter. Si tu les connais déjà, tu sais à quoi t’attendre. Dans le cas contraire, je te promets une méchante belle découverte.
Facebook: https://www.facebook.com/rockdebadass
Bandcamp: https://riperock.bandcamp.com/album/rip-rock-lunivers
Label: https://www.slamdisques.com/slamdisques/
Rédaction: Claudia Beaudoin
Correction: Mélissa Noël
Révision: Marie-Eve Landry