
L’avenir de Fortune Cookie Club ne se retrouve pas dans un biscuit chinois mais dans leur textes et leur mélodies.
Publié le 17 Fév 2023 par Collabo
La fortune financière n’est pas au rendez-vous pour Fortune Cookie Club, ça ne les intéresse pas, car ce qu’ils désirent avoir c’est une fortune intellectuelle à travers cette aventure punk francophone.
J’aime bien leur lancer à la blague : « vous auriez dû vous appeler le club du biscuit de la fortune », mais le nom anglophone du groupe fait parler. Dans ce domaine, c’est ce qu’il faut faire, vous le savez tous, parlez-en bien ou parlez-en mal, mais parlez-en. Rassurez-vous, on parle de ce groupe en bien puisque le talent et l’originalité sont au rendez-vous. Depuis la naissance du groupe en 2010, ils ont cumulé près de deux cent cinquante spectacles et ils ont mangé de l’asphalte assez pour avoir l’expérience nécessaire pour amener ce groupe à un autre niveau avec l’album Diviser dans les nuances.
Une des forces du groupe est la plume du chanteur Noé Talbot que vous connaissez sûrement par sa carrière solo ou ses projets Old School Politics et Super Punk. Il a aussi écrit un roman jeunesse en collaboration avec MPBArtwork. Cela montre que les membres du groupe ont soif de connaissance et qu’ils sont intelligents. L’autre point fort du groupe est les talents des musiciens qui amène une touche solide et mélodique pour appuyer les mots percutants. Fortune Cookie Club est dans un sens engagé dans un combat qui serait celui d’amener le bon sens dans le chaos qu’est la société contemporaine.
Ils ont mis le doigt sur l’hécatombe que l’on vit en ce moment sur la pièce La Révolte. Kevin Laffuste, anciennement du groupe Nina’School, joint sa voix à cette pièce. Je dirais que c’est une pièce qui se démarque sur cette galette musicale. Il y a beaucoup d’invités sur Diviser dans les nuances. On retrouve Émilie Plamondon, animatrice de l’émission de radio Punk Détente, qui apporte une belle profondeur à cette dernière pièce. De plus, Vince Peak du groupe Groovy Aardvark et Grimskunk donne le coup d’envoi en apportant sa voix sur la pièce le dernier siècle qui ouvre l’album. Je pense que le groupe offre avec brio un clin d’œil à nos héros locaux les Vulgaires Machins, car il y a une petite ressemblance à leur classique Anéantir le dogme.
Les groupes craignent souvent de sortir de leur zone de confort, mais pas cette formation qui ne se gêne pas pour ajouter de la poésie, du piano à la structure de l’album. On retrouve des tempos qui sont souvent rapides, mais qui ralentissent sans avertissement pour laisser place aux textes lourds de sens. C’est une réussite sur toute la ligne et il est plaisant à écouter, car il est bien balancé au niveau de l’ordre des chansons.
Cet album démontre la force de notre scène locale. Je suis très fier de ce qu’ils ont accompli et j’ai hâte de voir la suite.
Le disque est sorti le 27 janvier 2023 sous l’étiquette Slam Disques et il est disponible sur toutes les plateformes et chez les disquaires indépendants près de chez vous que je vous recommande d’encourager.
Bonne écoute.