Spite House; brutal et passionné
Publié le 09 Oct 2022 par Collabo
Avec l’automne qui s’installe peu à peu, mon besoin de musique adéquate en cette période de réconfort, mais aussi de déprime annuelle (que l’on veuille se l’admettre ou non) se fait ressentir. Le premier opus de la formation montréalaise, Spite House, nous offre ces deux éléments essentiels, et même plus.
Bien entendu, l’album éponyme est sorti vers la fin du mois d’août, mais la vibe maussade, associée au temps gris et pluvieux, plane tout au long de notre écoute. Un album franc et cru qui puise son énergie à même la source, soit les tripes du trio. Avec un post-hardcore aromatisé au emo, on reconnait vite un son associé à la côte Est américaine et ses diverses influences. Un peu triste, un peu fâché et un peu punk ambiant; la recette parfaite pour faire réagir émotionnellement son auditoire.
Bien lourd, pesant et d’une douceur apaisante à la fois, Spite House explore un univers connu, mais très convoité. Sans créer un son unique et purement original, la jeune formation trouve un endroit extrêmement apprécié par la scène punk et s’y installe avec assurance. Nul n’a besoin d’inventer pour bien maîtriser un genre et faire de ceux et celles qui entendent son rythme, ses disciples.
Une réalisation impeccable, un enregistrement béton, une construction morceau par morceau parfaite; encore là, une formule gagnante pour immerger son allocutaire. L’ambiance menée tout au long de l’album est homogène et évoluant d’une pièce à l’autre telle une rivière suivant son chemin naturel. Du point A au point B, notre attention est captée, sans interruption.
L’énorme éventail vocal du chanteur, passant du chuchotement à la voix punk rauque au cri ravageur, nous plonge dans différentes émotions libératrices. Cependant, il y a un manque au niveau du backing vocal pour venir soutenir et renforcir la ligne centrale.
Si les mélodies des guitares peuvent souvent s’embrouiller dans ce type de musique, ici le groupe a su créer un son propre où chaque riff est clair et précis, rehaussant la beauté même de leurs harmonies, qui je vous rappelle se retrouve du côté sombre de la grande famille du punk. Une percussion dure et ponctuée, plus que complémentaire, qui ajoute une profondeur intéressante et puissante. Le joint entre les trois musiciens est solide, le groupe se fusionne le temps de livrer la marchandise de façon exemplaire.
On y retrouve beaucoup de pièces qui deviennent notre favorite un certain temps puis, le lendemain on change soudainement de chouchou, et ce, jusqu’à l’épuisement du stock. Awake, qui nous ouvre la porte, fût mon premier coup de cœur, suivit d’Essence, sûrement dû à un matin morose. Mon oreille s’arrêta pour toujours sur la chanson Afraid que je trouve, encore à ce jour, la plus dévastatrice du lot!
Chanson Préférée : Afraid
Marcan