
Un Dimanche à la messe du Hardcore
Publié le 31 Août 2022 par Collabo
Le dimanche 21 août dernier a eue lieu la première édition du Church Of Hardcore Fest du côté de Pointe-Au-Chêne, un petit village en bordure de la rivière des Outaouais, dans le comté d’Argenteuil. L’événement organisée dans le patelin natal de l’organisateur Jason Maher, avait lieu dans une petite chapelle convertie en salle communautaire. Tous les fidèles de la scène Québec Hardcore étaient convié.es à cette grande messe dominicale ayant comme trame sonore, la musique de 9 excellents groupes du Québec, soit : Ratpiss, Deadbolt, CIDB, Total Waste, Ashes To Emperor, Shut Away, Soulthief, Northwalk et Scarfold, ainsi qu’un petit ajout de dernière minute avec la formation Thrash New-Yorkaise Extinction A.D. Même Jésus était présent pour accueillir les convives.

Les prestations des bands présents.
Ratpiss
Le premier band à monter sur scène pour livrer son sermon et faire résonner le clocher fut le trio Crossover Thrash/Grind Montréalais Ratpiss, mené par la bassiste-vocaliste Erin Faith. Ce fut une belle découverte pour moi qui n’était pas familier du tout avec ce band. Étant le premier groupe à jouer, ils ont malheureusement été les cobayes du « soundman » en quelque sorte. Le son était beaucoup trop fort. Il y avait énormément de « reverb » et on entendait à peine la voix d’Erin qui s’époumonait. Somme toute, ce fut un excellent « set » pour bien réchauffer la foule. Bien qu’on l’étaient déjà, en raison de la chaleur à l’intérieur du bâtiment. C’est pas mêlant. on aurait pu partir une fournée de muffins, et ils auraient étés bien cuits et dorés à la fin de la journée.
Deadbolt
Le second band à fouler les planches fut la sensation de l’heure sur la scène Hardcore Québécoise, Deadbolt, un nom qui malgré la courte existence du quatuor, est sur toutes les lèvres présentement. On a eu droit a une courte, mais très énergique performance de leur part. La chanteuse, Jay, vêtue de sa cagoule noire, n’a pas hésitée à descendre de la scène pour aller rejoindre les danseurs dans le « mosh pit », y allant elle même de ses plus beaux « two-steps ». Seul bémol: le son encore une fois. Le « soundman » a eu un peu de difficulté à s’ajuster à cet environnement qui n’est pas vraiment propice à ce genre de spectacle. Juste pour vous donner une idée, à un certain moment, ils ont joué.es une reprise du classique « Shades of grey » de Biohazard, et ça m’a prit environ une minute pour réaliser que c’était ce qu’ils jouaient.
Ashes To Emperor
C’était maintenant au tour du band Metalcore/Melodic Death Metal, Ashes To Emperor à monter sur scène et je leur lève mon chapeau, car c’était quand même un défi d’essayer de charmer un public qui était venu entendre du Hardcore. Ils ont bien relevés le défi, car les gens ont étés très attentifs et ont semblés apprécier leur set. Ça sonnait bien. Les gars sont vraiment « tights » sur leur instruments. Je me suis surpris à beaucoup aimer leur prestation.
CIDB
Le prochain groupe à prendre part aux hostilités était le band CIDB. Groupe qui comprend Jason, le fondateur de l’événement, qui est à la tête de cette formation. Il avait donc un double de pression. Soit livrer un Festival de qualité, ce qui était mission accomplie jusqu’à présent, de plus, il devait livrer la marchandise avec son groupe, et ça aussi ça lui a bien réussi. Le band a offert une performance très divertissante, mélangeant agressivité et humour.
Total Waste
Nous sommes maintenant à la fin de la première moitié du festival, et tout se déroule très bien à part les problèmes de son qui s’améliorent au fur et à mesure que les bands passent, et c’est maintenant au tour de Total Waste, formation de Montréal, née des cendres de Public Outsiders de garder la foule active. Je dirais que c’est pas mal eux qui ont vraiment donnés le ton. Pendant les autres prestations, ont a eu droit à quelques petits pas de danses ici et là de la part des participants, mais quand ils ont débarqués, le public s’est vraiment dégêné. Pas vraiment le choix, avec leur chanteur David Gonzalez qui se promenait en bas de la scène comme un homme enragé. Même celui qui écrit ces lignes en ce moment s’est prêté au jeu, devenu un peu timide dans les shows Hardcore avec les années.
Shut Away
Les prochains à faire résonner ce lieu sacré furent Shut Away. Si ce nom ne vous dit rien encore, retenez le, car selon moi, on n’a pas fini d’en parler. Ce band comprends entre autres, Gabriel Lescarbeau de Sudden Waves à la batterie et un autre vétéran de la scène Montréalaise, John Donnelly, anciennement de Excess et Lay Waste pour ne nommer que ceux-là, et ils nous offrent un Hardcore assez traditionnel, simple, énergique et efficace, mené de main de maître par leur « frontman » Nicolas Lambert. Ce fut ma plus belle surprise de la journée. Surprise, car le band n’ont sortis qu’un seul simple jusqu’à maintenant, intitulé « Ecstasy », alors on ne savait pas vraiment à quoi s’attendre. Ils nous ont offerts une solide, mais courte performance d’environ 15 minutes. Juste assez pour nous laisser sur notre faim et en vouloir encore. Si vous avez l’occasion d’aller les voir, ne manquez pas votre chance, car c’est à voir absolument. Leur prochain spectacle aura lieu le 1er septembre prochain lors du spectacle de lancement du nouveau LP de Spite House avec Méfait et Kennedy à la Casa del Popolo à Montréal.
Soulthief
On poursuit la journée avec la très prometteuse formation originaire de Gatineau/Ottawa, Soulthief. Définitivement mon moment fort de la journée. J’étais déjà fan de ce groupe depuis la sortie de leur premier EP, Citadel , paru plus tôt cette année, mais après leur set, j’ai été conquis. Une performance sans fautes, mêlant intensité, agressivité et émotions. Un autre band incontournable. Ce band jouit présentement d’un excellent momentum, et ce n’est qu’un début. Surveillez de très près ce band.
Extinction A.D.
Une autre belle surprise nous attendaient. Le band New-Yorkais Extinction A.D. est venu s’ajouter à la dernière minute suite à l’annulation de leur spectacle à Montréal. Un autre band qui faisait malheureusement contraste aux autres band avec leur Thrash Metal très assumé. Malheureusement, les gens n’étaient pas au rendez-vous pendant leur prestation, préférant probablement demeurer à l’extérieur afin de se rafraîchir un peu. Nous n’étions qu’une poignée de spectateurs à regarder leur set. C’est dommage, car les gars ont offerts tout un show et venaient de loin. Du bon Thrash rapide, avec des gros riffs bien gras qui ont interpellés le métalleux qui dormait en moi.

Northwalk
C’était maintenant le moment d’accueillir le premier des deux « headliner » : Northwalk, qui depuis la sortie de leur dernier opus, « Crossroads », se sont taillés une place amplement méritée parmi les poids lourds du QCHC. C’est d’ailleurs principalement des pièces de cet album que les « boys » ont joués, tel que: « Rotting Out », « Push Me », « Primetime » et « Through thick and thin ». Sur cette dernière, nous avons eu droit à un petit « featuring » de Fab de Scarfold en remplacement de JP Lagacé de Get The Shot qui performe sur la version de l’album. Les gars avaient comme mandat de réveiller la foule un peu endormie, et ils ont très bien réussis, avec un set qui a passé assez vite, mais qui a su redonner de l’énergie aux spectateurs présents.

Scarfold
Il ne reste plus qu’un groupe à prendre la parole, soit les têtes d’affiche de ce festival, et j’ai nommé nul autre que Scarfold. Il s’agissait de leur premier spectacle depuis leur retour de tournée Européene en juin. La foule un peu amorphe a prit un certain moment avant d’embarquer. À un point tel que Fab, « leader » du quintet a du prendre les choses en main. Il est descendu de scène, a séparé la foule en deux, tel Moïse avec la mer, pour inciter les gens à faire un « wall of death ». Ça eu le résultat escompté, car les gens ont pas mal bougés tout au long de leur set. Ce fut une performance à la hauteur de leur réputation, soit agressive, on avait le goût de tout casser, mais également interactive avec Fab, qui incitait les gens à « mosher » plus dur, et qui n’hésitait pas à passer le micro pour faire participer le « crowd ». Une performance réussie qui nous donnait l’envie d’en avoir plus. Des véritables bêtes de scène. Si vous les avez manqués, vous pourrez vous rattraper pendant l’une des dates de leur tournée avec les « powerhouse » de Manchester, UK, Guilt Trip du 2 au 8 septembre.

Résumé de l’expérience Church Of Hardcore Fest
Hormis les problèmes de son, je conclus que cette première édition du Church Of Hardcore fut un succès. Je ne vois pas cet obstacle comme un échec, mais plutôt un correctif à apporter dans l’avenir. Mais encore là, faire ça dans une église, ça consistait déjà un défi énorme. Alors chapeau au gars de son qui a travaillé d’arrache-pied pour essayer de faire les ajustements nécéssaires.
Nous étions environ une cinquantaine de personnes présentes. Ça paraît peut-être peu à première vue, mais pour un fest D.I.Y. de A à Z, sans une grosse équipe d’organisation derrière eux, qui en ont fait la promotion eux-mêmes, dans un petit village perdu, je considère ça comme une réussite. C’était un beau party de famille. Très intime, et les gens ont eu beaucoup de plaisir, malgré la chaleur intense. Bref, j’ai grandement apprécié ma journée, même si le lendemain, mon corps m’envoyait des signaux que j’étais peut-être rendu trop vieux pour aller m’énerver dans un « pit ». Un gros merci à Jason Maher pour cette belle journée. J’ai déjà hâte de voir ce que l’édition 2023 nous réserve.