Entrevue : Les autres vies de Sonia Sillini

Peux-tu nous parler de ton parcours et de ce qui t’a menée à l’upcycling ?

Je dessine et peins depuis que je suis très jeune. Ça m’a pris des années pour être “bonne” et pour me “trouver bonne” ! J’avais des tas de créations jamais achevées car je me décourageais. L’an dernier, à la veille de ma quarantaine, j’étais en sorte de crise existentielle; il me manquait un petit quelque chose pour me sentir accomplie et lâcher un peu la tv.

J’ai donc eu l’idée de partir mon entreprise perso de créations upcycled le soir et les weekends, car je trouvais que ce qui se trouvait de neuf sur le marché était un peu redondant. Pis recycler, c’est full cool !

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Peux-tu nous parler de ton parcours et de ce qui t’a menée à l’upcycling ?

Toutes les créations de mon cru sont des choses que je ferais pour moi-même, à mon goût. Je trippe lorsque les gens aiment ce que je fais.

J’ai choisi de prendre des commandes sur mesure pour faire des choses que les gens VEULENT ! Ça me fait sortir de ma zone de confort (gros travail sur moi-même; ça m’aide avec mon self-esteem, mon syndrome de l’imposteur).

Le processus est simple : La personne me contacte. Il y a deux types : ceux qui me donnent des lignes directrices et qui me donnent carte blanche, et ceux qui veulent une création précise. Je m’adapte à tout le monde. On parle de leur budget, on commande des choses si besoin. Je demande le paiement du matériel d’avance, plus 50-80% du prix/temps de la création d’avance.

Je suis émue à chaque commande ou création que les gens m’achètent. J’en reviens toujours pas que les gens aiment ce que je fais.

D’où tires-tu ton inspiration pour créer des « battle jackets » et autres articles punk ?

Des artistes que j’aime ! Je tiens à coudre les patches à la main. C’est l’essence même du punk. J’ai souvent des idées immédiatement avant de commencer. Pour les autres créations punk, ma tête déborde d’idées !

Tu crées également des meubles et d’autres articles à partir de matériaux recyclés. Comment abordes-tu ces projets plus grands ?

Avec patience, un budget de matériaux used et new. J’ai déjà pas mal plein d’idées dans ma tête. Genre, pour les trois prochaines années !

En dehors de l’upcycling, tu es aussi une artiste peintre. Comment ces deux aspects de ton travail s’influencent-ils mutuellement ?

Le mix des deux, c’est mon but ! J’étais tannée de dessiner ou de peindre sur des canevas ! Que ce soit juste vu sur un mur, dans une demeure. J’aime que mes “toiles” bougent au gré de la vie sur des jackets, entre autres.

Peux-tu partager une anecdote ou un projet dont tu es particulièrement fière ?

Mes mannequins luminaires punk Sid & Nancy ! Ç’a pris au moins 70 heures à faire durant mes vacances de Noël ! As-tu vu le nombres de cheveux spikes sur chacune des têtes ? Juste ça, ç’a pris 8-10 heures ! J’en suis fière car c’est grâce à eux que j’ai plein de commandes de jackets !

Comment perçois-tu l’impact de l’upcycling sur la culture punk et sur la scène musicale en général ?

  C’est de sortir du fast-fashion qui me drive ! D’être en dehors des normes ou des modes qui sont dictées.

As-tu des collaborations ou des projets futurs dont tu aimerais nous parler ?

Oui ! J’aime approcher des bands, des humoristes, des personnalités coup de cœur ! J’ai adoré rencontrer Rudy Caya de Vilain Pingouin. Un vrai punk québécois et tellement gentil ! J’ai plusieurs projets à venir dans les prochaines semaines ! J’ai adoré faire la veste pour le sociofinancement Le Bad Crew en tout cas !

En tant qu’artiste, comment vois-tu l’évolution de la scène punk et de ses influences sur ton travail ?

Je vois ça tellement positivement : c’est vraiment la scène punk et psychobilly qui influencent le plus dans mes créations. Pleins de nouveaux bands et de nouveaux sons pour m’inspirer constamment !

Comment le public réagit-il à tes créations d’upcycling, en particulier dans la communauté punk ?

J’ai un merveilleux accueil j’en reviens toujours pas 🖤

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Rédaction : Sonia Sillini et Claudia Bo

Correction et révision : Julie Fortin