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Tête d’affiche du mois d’août : Chevrotine

Publié le 01 Août 2024 par

Tout d’abord, merci Chevrotine d’être notre tête d’affiche du mois d’août et merci d’avoir accepté cette entrevue. Je dois d’emblée, débuter cet échange en étant honnête, je ne vous connaissais pas du tout, sinon que d’avoir vu votre nom circuler. J’aime beaucoup votre son, qui détonne comme peu de groupes actuellement. Très oldschool, avec une sonorité « garage » et un beau twist limite rockabilly. 

Pour lire l’article de la tête d’affiche du mois précédent, c’est ici.

BC : Pouvez-vous m’en dire plus sur vos influences ?

Chevrotine : Nos influences sont assez variées, il y en a tellement sérieusement. Mais celles qui ressortent le plus selon les garçons seraient : The Chats/The Vicious/Jay Reatard/Les Spaceshits/The Hives. Pis pour ma part, DK/X et The Avengers. Pis le vieux rock’n’roll je dirais. Les films de John Waters pour leur ambiance rock’n’roll déjantée m’ont toujours animée depuis mon enfance. Nous écoutons beaucoup de chanson française et de punk français à la maison aussi, ça a sûrement une part d’influence.

Crédit photo : Myllie Gravel

BC : Ça fait combien de temps que vous êtes constitués et comment vous êtes-vous connu ?

Chevrotine :

JP et moi on est en couple depuis 27 ans. Ça fait un bail que lui et moi connaissons Éric. Moi du primaire puis JP et Éric ont joué ensemble dans les Fumants quand on restait à Montréal. En 2016, avec David qui avait été notre voisin à l’époque, on s’est crinqué à jouer. JP et Éric à la guitare, Da à la basse et moi au chant. On n’avait pas de drummer. Les Drumless que j’voulais qu’on s’appelle, mais ça n’a pas passé.

Finalement, Jeff (qui jouait dans les SS avec Da) a accepté de relever le défi du drum, bien qu’il soit un guitariste et non un batteur selon lui. Il n’était pas motard non plus. Il a eu un gros accident de moto et on a attendu qu’il soit rétabli avant de continuer notre aventure.

En avril 2018, on a fait notre premier show au Laser à St-Ho. Puis, y’a eu la pandémie.

En 2022, David a décidé de prioriser sa belle petite famille quand sa 3e fille s’est annoncée. On le remercie pour les belles années en passant. C’est lui qui joue sur notre démo. Puis, on a continué à quatre en switchant JP à la basse et gardé juste une guitare.

C’est notre parcours jusqu’à présent.

BC : Pourquoi s’appeler Chevrotine ? Amateurs de chasse ? Parce que votre musique percute ?

Chevrotine :

Haha ! Amateurs du film Young Guns surtout. On a sérieusement cherché un nom pendant plus d’un an. On a sorti bin des niaiseries. Celle dont on se souvient le plus et que je trouve toujours aussi hilarante, c’est « Incacadabra » haha. Pis Éric a dit un moment donné : « Chevrotine Georges », comme le personnage de YGII. On a ri, on a enlevé le Georges et c’est resté.

On ne savait pas à ce moment-là qu’un band de « fachos » de France d’il y a 20 ans avait le même nom. Mais il est comme rendu trop tard pour changer, pis on l’aime bien ce nom. C’est à nous autres asteure.

Pis on n’est pas des nazis.

Crédit photo : Myllie Gravel

BC : La scène au Saguenay est, en ce moment et à mon avis, une des plus vivantes au Québec. Comment pouvez-vous expliquer cela ?

Chevrotine : C’est pas mal comme ça depuis notre secondaire. Comme on est des vieux et des vieilles et que les gars ont commencé il y a longtemps, on se dit que c’est une continuité. On a toujours été des membres actifs de la scène locale. Pis les gens des autres bands aussi. J’pense qu’on est beaucoup à être des passionnés de musique, plusieurs genres confondus. J’nous trouve accueillant(e)s comme région et j’inclus le Lac aussi. On aime ça s’encourager et se partager des trucs. Si tu mets tous les membres de groupes sur la guest list dans un show au Sag-Lac, tu fais 0 $, qu’y dit Éric.

BC : Une question pour Steph : J’ai allumé au fil de mon écoute que tu étais la même Steph que dans les Râleuses. Tu es sans contredit la seule artiste de toute la scène à avoir fait deux fois notre tête d’affiche. Comment réussis-tu à concilier deux bands à la fois et possiblement musique-travail-vie perso et famille ?

Chevrotine : Ho, pour vrai ! Considérant que j’ai commencé sur le tard, ça m’étonne assez héhé ! C’est assez facile je dirais. J’ai toujours voulu faire de la musique. Ça m’a juste pris 40 ans me déniaiser haha. Comme mon amoureux fait partie du groupe et qu’on jam chez nous dans notre studio, c’est d’adon pour les pratiques.

En plus, avec les filles, on peut toutes répéter autant chez l’une que chez l’autre. Ça aide quand t’as pas de gestion de local à faire. J’pense que ça y est pour beaucoup. Notre ado est rendu autonome et c’est assez facile à gérer.

En plus, comme je suis quelqu’un de super fidèle, avec mes 15 ans de loyaux services, mon employeur est vraiment compréhensif quand j’ai besoin d’un petit congé. Autant dans un band que dans l’autre, je me dis que tant que j’aurai du fun, je vais continuer. Le reste suit tout seul.

BC : Pouvez-vous me parler d’un artiste ou d’un groupe en particulier qui a marqué votre parcours musical ?

Chevrotine : Pour moi, c’est Manon Brière. Avec The Generatoz, mais surtout Manic Manon and the guestlist qui m’a marquée dans le temps où on les côtoyait au Café Chaos. Je me souviens de l’avoir vue sur scène plusieurs fois. Maudit que c’était bon. JP dit la première fois qu’il a vu Jay Reatard au Club Lambi en 2007, ça été une révélation pour lui.

Pour Éric, sa révélation a été The Spaceshits, surtout pour leurs mélodies. Pis j’pense qu’on se rappelle tous le show insane qu’ils ont donné en 97 ou 98, je pense, à Chicoutimi. Il n’est pas le seul à avoir pogné de quoi de solide ce soir-là !!!

Pour Jeff, il dit que c’est sans aucun doute le drummer des Hives. Il le décrit et j’espère que je le cite bien : « Comme l’inventeur du hardcore sans disto » 😊.

BC : Y a-t-il une chanson en particulier de votre répertoire qui vous tient particulièrement à cœur ? Pourquoi ?

Chevrotine : C’est surement Mini Miss. Ça a été ma première compo. Celle qui a donné un peu la ligne directrice, si on veut, de toute cette belle aventure. Je me souviens tellement bien que j’avais le riff dans la tête. Je donnais des directives à JP pour la matérialiser. Pis avec les autres, on a peaufiné tout ça.

Un bon rock’n’roll qui crinque !

BC : Avez-vous des anecdotes marquantes de concerts ou de sessions d’enregistrement à partager ?

Chevrotine : Des fois, quand j’analyse notre son, je trouve qu’on est un peu trop punk pour les pas punks, pis pas assez punk pour les punks…. J’ai un peu de mal à nous situer hahaha ! Mais en tout cas, Michel Cantin, de Bauxite, nous a invités à son festival le Taverne Fest en 2023.

Ce soir-là, le crowd nous a totalement acceptés et a embarqué avec nous autres, même si on était un peu les intrus du festival…

Les trippeux en avant m’ont aidée quand mon micro marchait pu, pis que y’a eu des petits troubles de sons. Saint-chrême qu’y faisait chaud ! C’était complètement cinglé quand on a fait Territorial Pissing de Nirvana en cover tout a voulu arracher. Best show ever sérieusement !

BC : Quels sont vos projets futurs ? Avez-vous de nouvelles sorties ou des tournées prévues ?

Chevrotine : On joue le 21 septembre avec nos vieux potes des Névrosés à la Micro St-Ho. On va à Québec jouer avec nos amis de The Boredom Empire et le super band de Winnipeg, Poison Suckers, le 9 novembre. L’endroit reste à confirmer.

On aimerait vraiment ça trainer nos comparses des Boredom à Montréal pis se payer le TraXide avec les Dirty Cheetah. Faut que j’me crinque à organiser ça. C’est dans nos p’tits souhaits de 2025.

Côté nouvelle sortie, on est en mixage et on voudrait sortir l’album de huit chansons qu’on a enregistrées pour le début de l’année prochaine, si on veut être réaliste héhé.

En attendant, on vous sort un extrait drette là :

Rédaction : Claudia Bo et Chevrotine

Correction : Val Girard

Révision : Marie-Eve Landry