Home Scène Découverte Za: 10 albums ayant eu une influence majeure sur ma vie

Za: 10 albums ayant eu une influence majeure sur ma vie

Publié le 28 Juil 2023 par

La saga des top 10 albums qui ont changé la vie d’un.e punk rockcoeur se poursuit. Cette fois, je reçois quelqu’un de quand même spécial à mes yeux, une personne qui a probablement eu sans le vouloir, une des plus grandes influences musicales sur moi au court de ma vie. Aujourd’hui, j’ai le privilège d’inviter mon grand frère Za aussi membre dans les groupes Capable!, Les Spartes et Mange le cendrier à me faire la liste des 10 albums qui ont eu une influence majeure sur sa vie!

Voici ce qu’il avait à raconter sur chacun des albums.

– Antonio Geraldo

Salut, Ici Israël du groupe Capable!

Mon frère Antoine m’a demandé de lister 10 albums influents dans ma vie pour en faire un article sur le site du Bad Crew. Pis si y’a d’quoi que j’aime parler passionnément, c’est bien des disques que j’aime. J’aime ça en parler, mais je n’ai pas envie de casser les oreilles avec un monologue à personne non plus. Le format webzine me semble alors parfait. Comme ça, si je vous ennuie, vous pourrez lire en diagonale et me dire ‘’lame’’ à la fin!

Par un pur hasard, j’avais pour ainsi dire déjà écrit l’article, vu que y’avait un défi de 10 jours 10 albums qui ‘’trendait’’ sur Facebook circa 2016. Alors j’avais juste à corriger kek fautes et à updater au goût du jour. Les disques sont dans l’ordre où ils sont entrés dans ma vie.

#1 Green Day – Insomniac / 1995

Laissez-moi vous ramener à ma 5e année. J’ai reçu un ghetto cassette à Noël. Mon frère Antoine a arraché la ‘’trapdoor’’ à cassette genre le soir même. Pas de rancune, c’était encore un toddler après tout, mais je tiens à rappeler que c’est lui qui me demande d’écrire cet article aujourd’hui!

Mon ghetto marche encore mais faut comme une twist pour que les cassettes restent en place. Anyway, je n’avais jamais écouté Dookie mais tout le monde parlait de Green Day à l’école. Mon père m’offre de m’acheter une cassette pour mon ghetto. Au départ, je ne choisis pas celle-là, je veux Green Jellÿ – 333, la pochette est vraiment sick. Mon père ne veut pas et je n’ai jamais su pourquoi. I guess qu’a devait être chère. Insomniac venait de sortir, fait qu’a devait être en spécial comme les grosses sorties musicales le sont parfois. Anyway, c’est ça que je ramène à la maison. Premier contact avec le punk, première cassette à écouter fort et à lire les paroles que je ne comprenais pas. À ce jour, je l’aime encore plus que Dookie. Vraiment un bel album un peu ‘’under the radar’’. Autant que Green day peut être ‘’under the radar’’ comprenons-nous. En écoutant cette cassette, je me suis mis à m’imaginer moi aussi jouer de la guitare électrique, et faire des shows. J’me disais que ça serait fou braque. Cet album a planté l’idée du punk rock dans ma tête quand je ne connaissais même pas le terme ‘’punk rock’’. En fait, mon père me dit que c’est de l’alternatif. Fait que je pense que je trippe alternatif.

J’sais ben pas comment j’aurais viré si j’avais pogné la cassette de Green Jellÿ. Je serais sûrement devenu alternatif/metal/pouèle…mais genre pour vrai.

 #2 Wizo – Kraut & Rüben – 1998

On passe certains week-ends de l’été au camping de mon grand chum Erick Jubinville. Y’a un dude là-bas qui a une patch de Down By Law sur sa chemise. Je pense encore que je trippe sur la musique alternative. Parce que, Green Day dans le catalogue de la maison Columbia, c’est de l’alternatif. Le dude nous parle de punk, pis il copie à Erick un tape de Survival of the fattest. Avec une couple de tounes de Down by law en bonus à fin. Sitôt rentré à maison, Erick me fait une copie du tape. On l’écoute à répétition. Ma grand-mère Margueritte me donne 25 balles en chèque pour ma fête. Je suis décidé à m’acheter un CD d’un des bands qu’il y a sur la cassette. Je trippe sur la toune de WIZO parce que c’est en allemand pis ça sonne weird.

J’achète donc Kraut & Rüben qui est en fait une compile de B sides. Eh boy, je l’ai tellement écouté que j’en ai fait mon band pref‘ de mon adolescence. Sitôt que mes parents sortaient, je poussais les limites permises de leur système de son. Pis je faisais semblant de jouer de la guitare dans le vide ( je ne savais pas jouer encore). Je suis même allé me faire imprimer un t-shirt à une place d’imprimerie à Rouyn. C’est ben swell tout ça, mais j’avais fait mon deuil de les voir en show vu qu’ils viennent de loin pis aussi à cause de la barrière des langues.

Fast forward en 2016 j’me ramasse au Rockfest et je suis excité de finalement avoir une chance de voir le band. Mon chum Max Bonenfant (Capable!) trouve une passe backstage à terre. Il me la donne pis finalement je check le show de mon band pref‘ d’adolescence à partir du stage. Fat Mike est là pis ça adonne qu’ils tournent un vidéoclip fait que je suis dedans. Au final, c’est comme une belle manière de boucler la boucle avec un band sur lequel j’ai trippé pendant 25 ans. Si j’avais un top 10 de plus beaux moments à faire, I guess que ça serait un de ceux-là.

#3 Overbass – Historias – 1997

Au Québec, on a notre flot de bons bands punk rock dans le sens classique du terme. Mais y’a comme un style weird de crossover trash-pouèle qui domine la fin des années 90 mené par ce que j’appelle le Big 6, c’est-à-dire :

BARF – Anonymus – Banlieue Rouge – Groovy Aardvark – Overbass – Grimskunk

On trippait pas pire parce que ce sont ces bands-là qu’on avait la chance de voir en région. Ce n’est pas Green Day ou WIZO qui allaient débarquer dans la capitale nationale du cuivre.

Je connaissais déjà Banlieue Rouge à cause de mon cousin Jocelyn Denis. Mais c’est Gaétane la prof de morale qui nous montre le documentaire ‘’Connaitre la suite’’ sur la musique underground du Québec. Ça a ouvert mon monde sur l’univers des shows punks en général. Cet été là, j’ai été voir Grimskunk pis Guérilla à Val d’Or. Je me suis acheté un t-shirt avec des feuilles de weed. Je CAPOTAIS. Fait que dans le documentaire, y parlent un peu d’Overbass. Pis Claude Rajotte parle un peu de l’album Historias au Cimetière du CD. Ça me reste en tête. Un midi, j’vas au Fun Dimension pis le CD usagé est à vendre. Je le pogne sans trop savoir à quoi m’attendre. On essayait des affaires dans le temps (je me rappelle que c’est avant que l’internet soit commun dans tous nos foyers).

Ya pas de guitare dans Overbass, c’est juste des basses. C’est un peu une idée de cabochon tant qu’à moi mais ça garoche en esti. Ça m’initie au crossover, au crust pis au D beat tout en même temps. Les chansons sont variées, parfois super garochées, parfois avec des influences latines, parfois avec des tentatives de ska. Quand j’étais jeune, je trippais sur les tounes les plus ‘pop’ comme Le ptit Cactus, mais l’affaire que je catche astheure, c’est que Overbass est à son meilleur quand sont méchants pis ce ne sont pas les tounes méchantes qui manquent. Je mets au défi tous les détracteurs d’Overbass de garder leurs manches en écoutant la toune Squeedgee.

Un m’adné j’ai mis du Overbass pendant mon set de DJ à la soirée punk rock de La Rockette. Louis-Gab, mon boss, est venu me chicaner parce que c’était trop métal pis ça fittait pas avec la thématique. Éternel incompris, j’ai boudé mon côté pouèle crust longtemps. Un coté de moi que je réussis à embrasser maintenant. Je ne pourrais pas comprendre Municipal Waste si j’avais pas compris Overbass.

Si Green day a piqué mon imaginaire de spectacles, Overbass l’a concrétisé quand j’ai été les voir au centre communautaire d’Évain en 1999. J’me suis placé à côté du stage pis je n’ai pas bougé. J’ai pris toute l’énergie qu’ils avaient à donner. J’me disais wow; criss que j’aimerais ça faire ça moi avec! 

By the Way, si vous avez des vieux t-shirt d’Overbass qui traînent et que vous ne mettez plus, chu game de les acheter à gros prix!

#4 Les Marmottes Aplaties – 1001 Chansons pour agrémenter vos repas – 1996

J’ai toujours aimé rire, blaguer et être immature un brin.

Fait que je vais coucher chez mon ami Simon Camirand. Il a une cassette avec les Marmottes aplaties tapée qu’on écoute en jouant au Nintendo 64. Je tombe tout de suite en amour. Dès la première chanson, les Scouts. Un déclic se fait dans ma tête: ok ça peut être le fun aussi la musique!  Je suis charmé par les enfantillages et les paroles non sérieuses. Même si avec du recul ? et pédophilie intraveineuse sont assez deep dans leur genre.

Sur le tape que je me copie moi-même rapidement y’a Face to Face du côté B mais je m’en crisse un peu. Je ne tripperai pas sur Face to Face avant ma vingtaine. J’écoute seulement le coté A. J’essaie de trouver des infos sur le groupe. Impossible, y’a rien sur internet (qui je le rappelle n’est pas commun dans tous nos foyers). Je ne vois jamais de disque au magasin. Je finis même par croire que ça doit être juste un démo que le monde se passe, comme ça arrivait des fois à l’époque. Je ne sais même pas le nom de l’album dans le fond. Pour moi c’est juste ma cassette des Marmottes aplaties.

Un an ou 2 plus tard, j’en parle à l’école pis une fille dont j’oublie le nom et la face me dit qu’elle possède le CD et qu’elle veut bien me le vendre 10 piastres. Je capote et je l’achète sur le champ. Je lis et relis la pochette. Fais le point sur les paroles qui me semblaient floues, découvre la toune electro pis la toune weird cachée avec l’histoire d’une marmotte qui n’était pas sur ma cassette.  

Les années passent et le musicalement supérieur Épisode Sanglant sort. Mais à 14-15 ans, je ne catche pas le rock garage, je catche juste le punk. À l’époque, je le trouve moins bon. Mais je l’écoute pareil, et il grandit en moi et je crois aujourd’hui aimer les 2 de façon égale mais pour différentes raisons. Au final j’ai choisi 1001 chansons parce qu’il a eu un impact plus important dans ma vie. Ça m’a grandement aidé dans mon cheminement d’auteur-compositeur.

Les Marmottes sont venues à Rouyn pour le Pollywog 3. J’avais économisé tout mon argent de gardiennage pour m’acheter un chandail. La première affaire que je fais en rentrant sur le site c’est perdre mon portefeuille avec des feuilles de weed dessus. Je ne suis pas fâché d’avoir perdu 100 piastres pis mes cartes, mais le fait d’avoir dû passer à côté d’un chandail baseball des Marmottes m’empêche encore de dormir la nuit.

Par un concours fou de circonstances, Capable! a eu la chance à deux reprises de partager la scène avec Les Marmottes. C’était un honneur et un privilège. J’espère pourvoir rendre la pareille à un jeune band en 2045.

#5 Map-O-SprateS – Parce Qu’on s’en Criss – 1999

Mettons qu’on ferait l’enfant bâtard des Marmottes aplaties pis de DFL.

Je pense que mon premier contact avec les Sprates était dans le Fanzine Fausse d’idées où il y avait, je crois, un review de la cassette de On sort un démo. Ça disait qu’ils faisaient leurs shows déguisés. Je trouvais que c’était vraiment nice comme idée, j’avais hâte d’entendre la musique. Je les ai vus en première partie de OVERBASS au centre communautaire à Évain (le show mentionné plus haut). J’étais immédiatement séduit! Les paroles niaiseuses et les déguisements. Ça criait au fun!

J’me suis fait une backpatch avec le logo des Sprates. J’ai fait une faute dessus : j’ai écrit Map-O-Spates. Anyway, quand les Sprates ont vu ça sur mon dos le soir où ils ouvraient pour Reset, Bigwig et Ten foot pole, ils étaient pas mal contents d’avoir un fan! Pis moi j’étais bien content qu’ils me parlent! Ils me surnommaient même le fan numéro 1 des Sprates, j’étais fier.

Le lancement se fait au p’tit bar à Évain dans notre village. J’y vais avec ma gang de chums, on a tous 14-15 ans. Tout le monde se fait crisser dehors parce qu’ils n’ont pas l’âge. Tout le monde sauf moi. Je ne sais pas comment ça se fait que personne ne m’a carté. Par chance je reste au show. La place est pleine. Je suis le seul kid dans place, je n’ai pas d’amis. Les Sprates jouent l’album deux fois. Ils m’invitent à chanter ROY sur le stage. Je capote. 

Il y a donc un band punk dans mon village. Si le gars qui travaille au dépanneur est capable de partir un band de punk, moi aussi je peux. Cet album a changé ma vie d’une manière unique. Il m’a motivé à moi-même commencer la musique.

Je voulais jouer d’la basse. Mon père m’en a loué une au Musique Mignault pour faire sûr que ce n’était pas un passing fad comme mes cours de karaté ou mes cours de saxophone. Quand il a vu que je ne lâchais pas, il m’en a acheté une. Merci papa! À part Bro Hymn, les premières chansons que j’ai apprises c’était celles des Sprates. J’ai appris l’album d’un bout à l’autre, pas sur les bonnes notes. J’ai parti un band pas de drummer, ça s’appelait Hash Oil Bath (yeeesh). On a fait un show pis on a joué une compo pis 4 covers des Sprates.

De fil en aiguille, Yan, Tessier et Jean-François deviennent mes amis. Je déménage à Montréal et un matin je croise Jean-Jean au Cora il me dit :  »Moi pis Yan on recommence à jammer les Sprates avec JP Vautour (Les Vautours, Les Crapules) pour remplacer Tessier (qui habite à Évain) à la guitare. Je lui dis que ça ne marchera pas comme ça. Que c’est moi le fan numéro un des Sprates et que je sais déjà toutes les tounes, et que ça devrait être moi qui jamme avec eux. Mon point étant valide, Jean accepte de me rentrer dans les Sprates. Je fais donc maintenant partie du band qui m’a montré que c’était possible de jouer d’la musique. Ça boucle la boucle d’une belle manière même si l’aventure Sprates est loin d’être finie.

Avec les membres des Sprates toujours de part et d’autre de la 117, le band a la particularité d’avoir fait plus de shows que de jams avec tous ses membres réunis.

Parce que Sprates un jour, Sprates toujours! N’est-ce pas JP Vautour?

#6 Atom And His Package – Making Love – 1999

David Lavictoire (Rancoeur, Copperfield) et son crew ouvrent une boutique de records au centre-ville de Rouyn! Ils appellent ça la boutique RNHC. Je pense avec du recul que ça a jamais dû être rentable c’t’affaire-là! Mais je respecte beaucoup ce projet mené par la passion de la musique. En fait j’y passe tous mes midis d’école. J’y rencontre Christian Martin (Les Prostiputes, Lorraine, L’Équipe) avec qui on part le groupe les Cacamou (yeeesh) et j’y achète plusieurs de mes disques classiques. Operation Ivy, Mustard plug (j’ai une phase un peu ska). Calvasse, y’a même un Piebald when life hands you lemon à vendre mais je ne sais pas encore que Piebald when life hands you lemon va devenir mon album préféré de tous les temps. La pochette est laitte fait que je passe à côté.

J’me souviens pu qui travaillait à la boutique ce jour-là. Fred Bouthiette je crois, mais je me trompe peut-être. Anyway Fred (je crois) mets Atom dans le lecteur CD ce midi-là. Dès les premières notes je suis intrigué. Ça sonne comme un Super Nintendo. La voix est awkward cool. Mais c’est pendant la toune trois: Hats off to Halford, que le déclic se fait. Il parle des homosexuels dans la communauté métal et à un moment, il vole la ligne de Screeching Weasel’I Wanna Be, I wanna Be a homosexual’’ ; j’ai perdu ma marde. J’ai demandé au commis (Fred?) de remettre la chanson. Dans les jours suivants, j’achetai l’album. Je ne l’ai pas acheté on the spot parce qu’à 17 ans, t’as jamais ça d’l’argent d’in poches.

Atom and his package, c’est un projet solo d’un gars qui s’appelle Adam Goren. Making Love c’est un album de B Sides. Ce qui est vraiment cool avec Atom c’est que dans sa pochette, chaque chanson est expliquée en détails. Ses tounes sont souvent personnelles et parlent souvent de ses chums proches. T’en apprends sur ce qui a inspiré telles paroles ou tel beat. Un album d’Atom c’est bien intime et par ce fait, j’avais l’impression que c’était mon ami tellement j’en savais. C’est pourquoi à ce jour sur le Bandcamp de Capable! je mets des descriptions personnelles à chaque chanson. Ça donne un beau plus-value.

Atom and his package deviendra mon groupe/artiste préféré pour les 2 prochaines années. J’achète tous les albums en lisant religieusement les pochettes. La musique à la fois midi 16 bit et à la fois punk vient chercher un coté geek en moi qui manquait dans la plupart des bands punks. En fait, j’écoutais juste du punk ou des trames sonores de jeux vidéos. Atom était pour moi une fusion des deux.

Un Noël, (2005 ou 2006 ou 2007) Antoine mon petit frère (qui me demande d’écrire le présent article) m’a commandé un chandail d’Atom sur Internet. J’étais tellement content. Je l’ai rapetissé parce que je portais juste du small. Avec le temps, je prends 100 livres, je passe par les étapes d’acceptation de changement de size de chandail et un jour je prends le chandail rapetissé d’Atom. Je coupe les manches pis je rajoute des rallonges sur les bords pour en faire un large. C’est le mal que je suis prêt à me donner pour porter fièrement un chandail d’un band/artiste que j’aime vraiment!

J’ai moi-même acheté un séquenceur pour m’essayer à faire un album de la sorte. J’en ai finalement sorti deux avec ce projet solo que j’ai nommé Mange le cendrier.

#7 Piebald – When life hands you lemons – 1997

Criss que j’aime Mathieu Bouffard (Nique À Feu, POP).

Un madné sur le forum de Évain Métal, Mathieu Bouffard fait un post disant qu’il veut se partir un band. Il cherche un bassiste. J’applique. C’est un bon fit. On part les Ex-Tumrec (fair enough) pis avec son aide je deviens un meilleur musicien. No kidding, tout ce qu’il touche c’est de l’or. On boit d’la bière cheap, on écoute d’la musique. Son band pref‘ c’est Bouncing souls. On fait des shows vraiment cools, c’est vraiment une époque où je feel alive en criss; à l’aube du adulthood pas blasé de la vie et libre d’acheter d’la bière tu seul.

Un jour, Mathieu est en char en face du Dépanneur Chez Gibbs, son chum Francis Audet est en ville. J’entre ma tête dans la fenêtre de la voiture. Y’a la chanson the Sea and the life Saver qui joue. J’aime ça. Il me dit c’est Piebald pis ça reste là.

C’est drôle parce que je ne me rappelle plus de la suite. C’est pourtant mon album préféré de tous les temps. Toujours est-il que je me ramasse avec le tape de Bouffard. Je l’écoute sans arrêt. Sitôt terminé, je le recule. Sur le côté B y’a: And you will know us by the trails of dead. JE M’EN CALISSE. Pour moi y’a pu rien que Piebald qui existe. Je l’écoute ben gelé sur le weed auquel j’ai audacieusement caché l’odeur à travers un rouleau de papier de toilette avec des feuilles de Bounce dedans. C’est la meilleure chose que je n’ai jamais entendu.

J’aurais de la misère à expliquer pourquoi j’aime tant cet album. J’adore le timing weird du drum de certaines chansons, les longs riffs de basse qui sont constants mais qui ont l’air de ne mener nulle part. Two rocking Chairs on a Porch, la première chanson, est sûrement la meilleure toune de breakup ever. Ce que j’aime le plus c’est que c’est un album qui réconforte vraiment. Comme un gros câlin d’un ami quand t’en a besoin. J’ai écouté cet album à chacun de mes breakups et chaque fois ça a su apaiser ma peine. J’ai très souvent passé out en l’écoutant ben saoul pis ben triste. Mais je suis également capable d’apprécier ses airs de printemps pendant un roadtrip d’été. Quand je l’écoute, des fois je me ferme les yeux. Je m’imagine que j’ai 7 ans que c’est l’été pis que je cours dans les herbes hautes d’Abitibi, pis pour un instant, j’y suis vraiment et pour un instant je me sens vraiment bien.

C’est également un album de transition pour moi et pour le band. Je déménagerai à Montréal peu après sa découverte. Un autre gros breakup que cet album m’a aidé à digérer. Pour le band, c’est l’album entre leur phase Hardcore et leur phase Beatles. Fait que pas moyen de retrouver le feel ailleurs dans la discographie.

Ça m’est arrivé ben saoul après un binge de deux jours de pleurer parce que je m’ennuyais de Mathieu Bouffard. Mais c’est correct de s’ennuyer et grâce à Bouffard, j’aurai toujours un bon disque à écouter quand la vie me passera un citron.

#8 I SPY – Perversity Is Spreading … It’s About Time – 1998

J’habite maintenant Montréal et mes goûts se raffinent. Je mange du sushi pour la première fois et ça m’excite de prendre le métro. J’habite dans un garde-robe dans l’appartement de mes amis. Un criss de gros garde-robe mais un garde-robe pareil. J’ai des posters sur les murs et je passe des heures avec mon discman à écouter de la musique. Je mange les nouvelles découvertes. La scène punk à Montréal est belle. Je fais le roadie des Prostiputes souvent. L’esco c’est un bar de jazz. Les Saintes-Catherines ont pas sorti Dancing for decadence, Yolande Wong du groupe André est un hit!

J’habite entre autre avec Jean François Gibson (Les Sprates, Les Prostiputes, POP). On écoute le nouveau Propagandhi. (Today’s Empire Tomorrow Ashes). Le clash avec les deux autres est vraiment impressionnant. Jean me dit que c’est parce que le nouveau bassiste, Todd The Rod c’est le gars de I SPY. Je ne connais pas I SPY mais Jean François possède le split I SPY / Propagandhi je suis immédiatement accroché. Et j’écoute son CD souvent en lavant la vaisselle. Jean me dit que la discographie complète de I SPY se trouve en CD. Je me pointe donc au Soundcentral (sur St-Denis #thegoodolddays) et demande au dude de me commander ça. Il me dit : ‘’pas sûr que c’est encore disponible’’. Je suis déçu. Il me rappelle genre deux mois plus tard pour me dire qu’il en a trouvé une copie. Je l’achète sur le champ.

Ce n’est pas super accessible, I SPY, c’est vraiment d’la musique complexe je dirais, mais pas math rock complexe. C’est plus des bursts d’énergie intenses d’une à deux minutes. Sans vraiment avoir de refrain jamais. Ça brise un peu, pour moi, les standards établis. Je me mets à l’écouter chaque jour. Chaque subtilité, chaque revirement weird deviennent de plus en plus habituels. Faut travailler pour aimer ça mais la récompense en vaut vraiment la peine.

Je m’en inspire beaucoup quand je compose. J’aime vraiment composer des bombes de 1 à 2 minutes pas de refrain. Certains trouvent ça trop court mais quand on écoute Remain on se rend compte que une minute et demie de chanson peut être tellement chargée que des fois ça peut être largement suffisant. J’ai pris Remain comme exemple car c’est ma préférée mais tout le disque est comme ça. 26 feux de paille de punk rock. Les émotions véhiculées sont tellement crues (tel le sushi) que quand j’écoute just between friends je suis en criss après tous les hommes qui ne respectent pas les femmes pis quand j’écoute Appliances and Cars, je me promets de ne jamais devenir un sellout. Je donne d’ailleurs tous mes albums gratuitement sur Bandcamp à cause de ça.

Quand on a parti Bonne journée, j’ai dit à Be (Bonne Journée!, Jesuslesfilles) que je voulais faire comme du I Spy en français. Known fact : c’est vraiment pas ça que ça a donné mais avec Capable! je m’en rapproche un peu plus.

#9 Math the Band – Get Real – 2012

Mon chum Be le sait quand je vais aimer un band!

Mon chum Be est toujours à jour dans la musique qui sort. Il a toujours été comme ça, pendant que le monde normal écoute les mêmes vieux records. Quand il avait 17 ans, Be avait un I-pod de 1 gig pour le forcer à deleter de la musique et en mettre de la nouvelle. Je l’ai bien taquiné sur son assiduité musicale mais au bout de la ligne, il fait un travail admirable et il en sort gagnant.

Il me fait découvrir Math the band en m’envoyant une seule chanson de l’album Don’t Worry. J’adopte immédiatement, je download les deux albums pis les crisse sur mon I-pod de 4 gig (chu pas un animal). C’est comme Atom and his package mais en mieux, j’en mets dans mes soirées DJ a rockette, j’me fais pas chicaner.  On trippe pas mal cet été là (2008? Also known as l’été de la poudre rose) même que on va voir Math the band en show devant personne au Playhouse! (Vous souvenez-vous du playhouse?) Sérieux on doit être 10 dans la salle. Moi, Be, Ianis Pis Bruno corbain, après le show, on jase au duo, sont full parlables pis ils me font en deal sur la merch parce que je suis pauvre!

Il va sans dire qu’on attendait tous avec impatience la sortie de Get Real! Les singles Down et four to six sont déjà sortis en vidéoclip. Avez-vous déjà eu des genres de frissons intenses en écoutant de la musique? Tsé comme un feeling of giddyness weird qui arrive rarement? Tsé comme quand t’as un kick au secondaire? Tsé comme quand tu joues pour la première fois Chrono Trigger pis tu catches que tu viens d’embarquer dans une esti de ride? Anyway c’te feeling-là ça m’arrive des fois en écoutant certaines chansons. Four to six me faisait ça tout le long du bridge.

C’est une passe de ma vie où je suis très amorphe. Je sors d’une rupture difficile. J’ai pu de band pis je n’en veux plus. Je travaille une dead end job. Assez bonne pour y rester, pas assez bonne pour en être excité. Je passe des nuits sombres à boire du rhum jusqu’à en passer out tout seul dans mon grand 5 et demi où j’habite seul. Y’a des fins de semaines où je ne vois pas d’amis pis quand je rentre à job le lundi je me rends compte que ça fait deux jours je n’ai pas parlé à personne. J’ai une diète: d’alcool, de smokes pis de ramens avec d’la hot sauce.

Cet album par son positivisme extrême et le fait qu’il me fait ressentir de quoi dans une passe où je ne ressentais pu rien a été une genre de lumière au bout du tunnel. Thérapie par la musique à force de l’écouter chaque matin en marchant les 3 kilomètres qui me séparent du bureau, j’avais enfin plus trop peur de sortir de ma torpeur. Je commence à aller boire à la Brasserie Cherrier pour être moins seul pis ça marche.

Be précommande l’album pis me donne les MP3. Son vinyle n’arrive jamais. Il se plaint à la compagnie qui lui en renvoye un. Finalement, il se ramasse avec deux copies et m’en donne une. Pas mal blood de sa part!

Mon chum Be le sait quand je vais aimer un band!

Y’a un vidéoclip pour chaque toune de l’album et c’est une calvasse de bonne idée à mon avis.

Pour ce qui est de mon chum Be, il est maintenant directeur musical à CISM pis chaque fois qu’il me passe un band, j’écoute attentivement. Car on ne sait jamais mon prochain disque préféré might just be there!

#10 Osker – idle will kill – 2001

J’ai une relation bien intime avec Osker. J’en parle pas à grand monde. Je sais pas pourquoi. Après tout, voilà ici un de mes albums de punk préférés que j’écoute très souvent! C’est un album de punk un peu générique en fait. Mais quand on s’arrête aux paroles ça feel tellement intime que c’est pareil à un secret. Un secret qui faut pas partager.

Pendant l’été 2006, on enregistrait l’album de Bonne Journée avec Marc André Beaudet pis Hugo Mudie. C’était un temps très excitant dans ma jeune carrière de punk. Dans la van des Ste Cath, le I-pod de Hugo ou Marc jouait. C’est tombé sur Osker. Je trouvais ça bon, j’ai demandé ce que c’était. Ils ont dit que c’était Osker. J’ai dit Oscar? Ils ont dit Osker O.S.K.E.R. Ok, j’me garde une note mentale.

Un madné je vois un disque d’Osker, Treatement 5, au colisée du livre sur Mont-Royal. Je l’achète instantanément mais au final c’est pas vraiment ce que je recherche. Je l’écoute une couple de fois pis ça m’accroche pas.

Une autre fois je suis au X20, y’a un scenester que je croise souvent duquel j’oublie le nom et la face. Il est là pour pawner une couple de disques. Je vois que dans ses mains il y a Osker Idle will Kill je lui donne une piastre de plus que ce que le X20 donnait et il me le vend à moi.

Je rentre chez nous pis j’écoute le disque une fois. Je le trouve bon mais j’accroche pas tu suite. Je l’écoute une couple de fois pis j’y reviens a l’occasion. C’est en roadtrip quelques années plus tard, j’avais apporté une pile de CD, je le réécoute pour vrai et que ça me frappe. Le record est vraiment solide. On se met à l’écouter à répétition dans la voiture.

Petit à petit, de fil en aiguille. je l’écoute de plus en plus et l’album me suit dans une phase d’acceptation que la vie adulte c’est ça qui est ça. Se lever l’matin pis faire son 8 heures pendant 40 + années des fois ça va bien, des fois ça va pas. L’album m’a aidé à accepter tout ça.

Chaque semaine dans mes écouteurs je le redécouvre. Mes chansons préférées changent avec les saisons. Ça s’écoute facile d’un bout à l’autre. C’est un album qui mime les sentiments de l’auditeur. Si t’es content il va être upbeat, si tu es triste, il va être déprimant mais rassurant. J’écoute ce disque depuis 2006 et j’ai l’impression de ne pas encore avoir fini de le découvrir. J’me suis souvent mis à chanter très fort dans la rue en l’écoutant dans mes écouteurs ben saoul en me crissant ben du monde.

Avec le temps, j’ai appris sur internet (maintenant courant dans tous les foyers) qu’un certain culte est voué à cet album. I guess que je ne suis pas le seul punk dork à qui ça a parlé. Apparemment que en 2001, il n’y avait pas tant d’albums mid-tempo comme celui-là et que ça a sûrement tapé la trail pour les RVIVR et les Red City Radio de ce monde. Mais moi je m’en fous un peu du culte comme j’ai dit ma relation avec Osker est intime, fait que je vais continuer à l’écouter tu seul pis à pas tant en parler avec le monde.

Évidemment, y’a des centaines d’albums qui ont marqué ma vie mais ça reste un bel exercice de prendre du recul pis de choisir les plus significatifs. Merci Antoine et le Bad Crew de m’avoir donné une plateforme pour m’exprimer, parler de musique pis de t-shirts. J’ai hâte de lire les top 10 des autres scenesters.

On se r’voit dans l’pit

-Za

Rédacteur: Antonio Geraldo

Correctrice: Josée Marcoux

Révision : Marie-Eve Landry & Julie Fortin