Home Scène Internationale Après 20 ans, Thrice remet l’artiste dans l’ambulance !

Après 20 ans, Thrice remet l’artiste dans l’ambulance !

Publié le 21 Juin 2023 par

Le 3 juin dernier, le Théâtre Beanfield (anciennement Corona) affichait complet pour le show tant attendu de la formation post-hardcore Thrice, célébrant le 20e anniversaire de l’album The Artist In The Ambulance. Ce dernier a évidemment été joué dans son intégralité. Présenté par 77 Montréal et Greenland, le spectacle comprenait seulement un groupe en première partie, soit Holy Fawn. Il en est de même pour la tournée nord-américaine au complet, qui s’étend jusqu’à la fin de juin. Thrice performera aussi en Australie en septembre pour la tournée 20e anniversaire et a même rajouté quelques dates en octobre dans certaines villes américaines affichant sold out au premier passage.

Peu de temps après l’annonce de la tournée, Thrice nous avait fait une surprise avec la sortie d’une version 100 % réenregistrée de l’iconique album : The Artist In The Ambulance – Revisited. J’avais 16 ans lors de sa parution originale en 2003 et je dois avouer que j’étais un peu réticent d’écouter l’album revisité. La peur de scrapper ce classique marquant de mon adolescence m’habitait jusqu’à ce que la curiosité l’emporte. Wow! fut ma première réaction en remarquant la qualité sonore, sans toutefois tomber dans les excès au niveau de la production. Le feeling d’ensemble est un peu comme un album live mais en studio, avec plusieurs artistes invités dont Chuck Ragan (Hot Water Music), Sam Carter (Architects) et Ryan Osterman (Holy Fawn). Au final, j’ai été agréablement surpris au point de me précommander l’album en vinyle!

Holy Fawn

Pour commencer la soirée, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je n’avais jamais entendu parler de Holy Fawn, sauf pour la participation du chanteur sur la version revisitée de la pièce Paper Tigers. Originaire de Phoenix en Arizona, Holy Fawn a un son particulier et difficile à décrire. Wikipédia définit le band comme ayant les styles shoegaze et post-rock. Bien que j’ai apprécié leur performance, l’ambiance dans la foule était assez mitigée. Je pense que la vibe générale du band accompagne bien celle des plus récents albums de Thrice, étant de nature progressive et obscure. Pour ma part, j’ai préféré certaines de leurs chansons qui brassaient un peu plus.

En tant que mélomane, je crois que Holy Fawn est constitué de musiciens talentueux. En contrepartie, je peux comprendre que ce soit un peu lourd pour les non-initiés qui sont là pour entendre The Artist In The Ambulance. De toute façon, il est impossible de plaire à tout le monde et je trouve ça cool que Thrice ait choisi ce band pour l’accompagner dans la totalité de cette tournée, lui amenant plus de visibilité. Pour ce qui en est des futurs spectacles, Holy Fawn sera au Royaume-Uni pour le festival ArcTanGent au mois d’août, après avoir terminé la tournée nord-américaine avec Thrice.

Thrice

Comme promis, Thrice a commencé le spectacle abruptement avec les paroles de Dustin Kensrue : « They are sick, they are poor and they die by the thousands and we look away », nous plongeant dans l’atmosphère de la chanson Cold Cash And Colder Hearts. Le groupe a ensuite chaleureusement salué la foule avant d’enchainer avec Under A Killing Moon. C’est à ce moment précis que je me suis senti interpellé par le pit, frénétique d’entendre une de mes chansons préférées. J’ai fait une petite pause pendant All That’s Left pour y retourner à Silhouette, y laissant presque mes nouvelles lunettes. C’est d’ailleurs ce qui m’a gardé relax pour le restant du show.

Dustin Kensrue, photo par Dominic Gendron

Pour donner suite, Thrice a joué intégralement le reste de l’album pour le terminer avec Don’t Tell And We Won’t Ask. Toujours avec la même agilité, Teppei Teranishi nous livrait des mélodies de guitare envoûtantes, tandis que les frères Eddie et Riley Breckenridge marquaient solidement le rythme à la basse et à la batterie. J’ai été surpris de constater l’attitude décontractée, voire même zen, des artistes, lors des interactions avec le public entre les chansons. Disons que c’était assez différent de ce que j’avais vu lors de ma dernière fois en 2005 au Vans Warped Tour… les gars sont vraiment rendus ailleurs! Pendant toute la durée de l’album The Artist In The Ambulance, le crowd était vraiment en feu! La foule qui chantait la chanson titre en chœur m’a juste fait frissonner davantage.

Après avoir complété TAITA, Thrice nous a offert 10 chansons de plus. Bien que le choix de ces dernières n’était pas 100 % à mon goût, j’étais très heureux d’entendre deux chansons de l’album The Illusion Of Safety, soit Where Idols Once Stood et The Red Death. J’étais un peu déçu par contre de ne pas entendre l’incontournable classique Deadbolt. Thrice a également joué à mon grand enchantement la chanson Motion Isn’t Meaning, un des B-Sides de l’album TAITA. Les autres chansons étaient un peu réparties parmi leurs albums plus récents et avaient un ton beaucoup plus smooth. En rappel, on a eu droit à un cover des Beatles avec I Want You (She’s So Heavy), puis leur chanson The Long Defeat de leur album To Be Everywhere is to be Nowhere.

Riley Breckenridge, photo par Dominic Gendron

En conclusion, je pense que les gens qui étaient présents sont unanimes pour dire que ce moment était magique. Un ami m’a même dit « ça fait du bien à l’âme » et je ne peux qu’être entièrement d’accord! Le choix de la salle était parfait selon moi, le son y était optimal. J’ai d’ailleurs eu la chance d’y voir le groupe Thursday y performer leur album classique Full Collapse en décembre dernier. L’an passé, Thrice avait aussi fait une tournée pour célébrer les 20 ans de l’album The Illusion Of Safety. Cependant, aucune date canadienne n’y figurait et ça m’avait laissé un peu amer. C’était donc une bonne façon de se racheter que de faire une tournée avec The Artist In The Ambulance! Mention spéciale à Dominic Gendron qui m’a encore une fois fourni des clichés de qualité professionnelle, tout comme pour mon article sur le spectacle de The Menzingers.

Rédaction : David Pelletier
Correction : Valérie Girard
Révision : Marie-Eve Landry