Des Exploités plus qu’attendus
Publié le 01 Oct 2024 par Pierre-Luc Gagnon
Le jour « J » enfin arrivé
Le 13 septembre 2023 s’annonçait pour être une date dont les punks québécois allaient se souvenir longtemps, chose qui s’est officiellement produite, mais pas pour les bonnes raisons. Nous devions recevoir l’un des meilleurs line up pour un show punk des dernières décennies. Cependant, dû à de multiples raisons (problème de santé de Wattie, Rob Chaos qui reste « pogné » au douanes) nous avons eu un concert, mais pas celui espéré.
C’est donc dimanche 15 septembre 2024, que la reprise de cet évènement, culte dès le départ, avait lieu. Encore une fois c’est au mythique cabaret des Foufs que ça se passait. The Exploited, Total Chaos, Out of order, Gutt rot et Tarah Who ? étaient fin prêts à faire vibrer le sol de la grande métropole devant un public fébrile et visiblement en grande forme.
Nous avons donc, encore une fois parcouru plus de 600 km pour enfin voir le fameux groupe britannique The Exploited, qui n’a plus vraiment besoin de présentation. Wattie nous avait donné une bonne frousse, 72 heures avant leur prestation; comme quoi ils ne seraient absents pour une deuxième année consécutive. Finalement, ce n’était pas un problème de visa mais plutôt une petit anicroche qui s’appelle un « AVE« . C’est en fait une Autorisation de voyage électronique, qui est maintenant obligatoire pour les visiteurs étrangers devant séjourner au Canada. Chose qui sera bientôt obligatoire pour nous en Europe. (Un grand merci à mon chum Max Noise de Punx make noise pour l’info)
Tarah Who ? ouvrent les festivités
En lever de rideau, c’est le groupe californien Tarah Who ? qui lance le bal des punks avec un excellent « Rock Punk. Plusieurs vibes grunge rappellent la méga vague 90’s qui avait déferlé, voire choqué, le monde de la musique il y a déjà de cela trois décennies. Armé d’une frontgirl d’origine française (Tarah), le quatuor nous donne l’impression qu’il n’est pas venu ici pour n’être qu’un figurant. Ils assomment littéralement la foule, malheureusement peu nombreuse, avec une prestation énergique et sans faille.
La complicité entre les membres est d’une beauté presque orgasmique, surtout celle entre Tarah et sa guitariste soliste, comme vous pouvez le voir sur les photos ci-jointes. J’en aurais pris un peu plus que 25 minutes mais, avec le nombre de groupes présents, j’ai compris que je devrais me contenter de faire une razzia sur leur table de merch, où, pour le plaisir de leur fans en devenir, tu pouvais te procurer leurs trois premiers opus totalement gratuitement, chose que j’ai faite.
Gutt Rot : Du punk dans les règles de l’art
Ce n’était que partie remise pour Gutt Rot. En effet, le groupe local avaient eu la chance, l’an passé lors du premier concert (sans The Exploited et Rob Chaos) de faire partie de la fête. C’est un punk plus assumé et plus mature que nous avons eu la chance de voir sur scène cette fois. Lors de leur première prestation, je les avais trouvé bons, mais avec un léger manque d’expérience de scène. Non pas que leur musique n’était pas bien exécutée en live, mais on pouvait y voir un certain manque de maturité dans le rendu sur scène.
Cette fois-ci, nous avons reçu un coup de pied en pleine tronche, avec leur raw punk fait dans les règles de l’art. Je dois lever mon chapeau à la chanteuse qui prend la place qui lui revient sur la scène, chose que je n’avais pas ressentie lors de leur premier show l’an dernier. Est-ce l’effet « Wattie » ou le travail acharné ? Je pourrai répondre à cette question seulement la prochaine fois que je les verrai. En attendant je me tape régulièrement leur album.
Out of Order : Une valeur sure de concert en concert
Vus pour la première fois en concert il y a un an presque jour pour jour, lors de la date initiale de ce spectacle, Out of order ne m’a pas tant plu au départ. C’est en écoutant les trois albums récoltés ce soir-là, en les voyant et en partageant la scène avec eux à deux reprises que j’ai finalement accroché sur ce Punkrock/OI de grosse pointure. Le frontman du groupe, Scott Maracle, de par sa gigantesque stature, donne raison aux fans de les suivre. Leur bassin de fans ne s’étend pas jusqu’en Europe pour rien ! C’est avec la prestation de ce soir qu’ils peuvent maintenant me compter parmi leur plus fervent adeptes.
Scott s’approprie la scène comme seul les vrais de vrais savent le faire. Leur setlist de presqu’une heure a passé vraiment très rapidement dû à la vitesse à laquelle ils ont enchainé les chansons, tout aussi bien exécutées les unes que les autres. Le guitariste, Joel Bellemare, est vraiment le fun à regarder flatter sa gratte. C’est un virtuose avec une présence scénique irréprochable, que ce soit de par les moues, dignes d’un beau barbu, qu’il fait en regardant le crowd ou de ses solos, si bien exécutés… Il réussit à nous ferrer comme il se doit. Ce fut de loin la meilleure fois que je les ai vus cette année. C’était la cinquième fois en un an que je les voyais, et ce ne sera pas la dernière croyez m’en. C’était maintenant le temps de laisser la scène à Rob et à Total Chaos .
Le chaos total enfin…
J’ai eu la chance de partager la scène avec Total Chaos en août 2006, en compagnie de Discordia, Barricade Mentale et Ab Irato (j’ai justement eu la chance de revoir Dom par hasard ce soir). Une soirée qui c’était avérée vraiment très cool. C’est la première fois, si ma mémoire est bonne, que la formation californienne revenait au Québec, dans sa formule complète depuis 2006.
En tout cas, j’étais fin prêt pour leur set. La foule était déjà très allumée au moment des premiers accords. C’est avec la chanson War is a racket qu’ils osent commencer le concert, qui s’annonce pour être vraiment malade et inoubliable. Rob, du haut de ses 6 pieds 6 pouces (6 pieds 8 avec ses cheveux… ahahah), est dans une forme incroyable, même si on peut voir que le gars à pris un léger coup de vieux depuis le temps.
Les classiques s’enchainent tout au long de leur set, que ce soit Proposition of change, Police
Rat ou Punk no die, aucun n’y échappe. Le trash est constant de chanson en chanson, les punks ne prennent pas de pause en ce dimanche soir. Ils sont clairement affamés, et c’est palpable qu’ils ont hâte d’enfin voir Wattie et ses exploités. Riot City, ma chanson favorite de TC, close leur prestation et met salement la table pour The Exploited avec une foule en délire et assoiffée de pur punk. Les punks sont prêt, le staff est prêt et moi aussi je suis prêt pour la tête d’affiche britannique.
Let’s start a war…tabarnak !!!
C’est la première fois que je vois The Exploited en concert, mais ce n’est pas parce que je n’ai pas essayé. J’étais là il y a 20 ans lors de la fameuse émeute, et j’étais là l’an passé pour le coït interrompu dont nous avons été victime. Je me demande si ce n’est pas moi qui leur porte la poisse. Ceci étant dit, le show commence sur les notes de Let’s start a war, comme ils le font à chaque show. Ce n’est donc pas une surprise pour personne ici. La rage et la fureur des punks présents dans la salle sont plus que palpables.
Nous avons droit à un Wattie en furie et particulièrement en forme pour un gars de 67 ans, qui a connu plusieurs problèmes de santé dans les dernières années. La variation de leurs chansons punk vs leurs chansons plus trash metal est selon moi parfaite. Ils nous garochent en pleine face autant les U.K. 82, Cop cars, Alternative et I believe in anarchy, que les Massacre, Beat the bastards, Chaos is my life, et même Porno Slut. Tout ça agrémenté de chansons un peu plus obscures comme Was it me, que je n’aurais jamais imaginé entendre ce soir-là.
Ils ne pouvaient évidemment pas quitter Montréal sans faire résonner les accords de Punks not dead, Fuck the U.S.A. et Fuck the system. Avant la tombée du rideau ils sont revenus sur les planches pour nous faire la mythique ritournelle Sex and violence, mais cette fois sans le leader du groupe. Toutefois, ils ont été accompagnés d’une masse de punks, tous plus échevelés les uns que les autres en guise de choristes, hurlant les paroles comme des déchainés.
Vous pouvez voir l’intégrale des prestations via les liens suivants : Une gracieuseté Punx make noise
Tarah Who ? Gutt Rot Out of order Total Chaos The Exploited
Un grand MERCI à Max Noise et Dom Tremblay pour les vidéos.
Le repos du guerrier
Après une fin de semaine onirique, celle précédant ce concert, où j’ai participé avec mon groupe Défaillance, au Droogs fest, lors duquel nous avons fait un show hommage aux Flokons givrés. La compilation hommage à ce groupe culte sortait ce soir-là, après presque deux ans et demi de dur labeur. Un projet signé Elpunko. Après une soirée de fou au Délüge, une bonne journée de travail et CE concert, qui restera gravé longtemps dans ma mémoire, j’ai enfin eu droit au repos du guerrier tant attendu. Une p’tite bière relax sur mon sofa, une p’tite guitare, deux-trois pétards : pour moi c’est ça le monde idéal.
On se voit dans le pit… …Stay Punk !!!
Rédaction : Pierre-Luc Gagnon
Correction & révision : Julie Fortin