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Des poulets, du gras pis des punks

Publié le 09 Sep 2022 par

Lors du long week-end de la fête du Travail, j’avais un show peu commun prévu de l’autre côté de la frontière. C’était lors d’une fête agricole qui a lieu tous les ans depuis 102 ans (à l’exception des 2 années de covid. C’était donc surprenant d’y voir des bands punks sur le « lineup » mais on s’est quand même dit : pourquoi pas!

Cet évènement qui se nomme le Champlain Valley Fair à Essex Junction dans le Vermont, est une foire agricole qui se déroule durant 10 jours. Et quand je dis foire agricole, c’est vraiment ça. Tu pouvais y acheter des vaches, des poulets, des tracteurs, du foin. Bref, n’importe quoi que tu trouve sur une ferme. La salopette pis la chemise carottée était assez populaire aussi. Il y avait également des concours de la plus grosse citrouille du Vermont. Des expositions de bonzaïs, la US Army qui tentait de recruter. Un évènement typiquement américain avec tous les clichés qui s’y rattachent. Côté bouffe, tu pouvais y manger à peu près n’importe quoi, pour autant que c’était frit : du poulet frit, des saucisses frites, du bacon frit, des desserts glacés frits. Pour vrai, je n’avais jamais vu pareil rassemblement de cholestérol de ma vie. Et c’était assez compliqué de trouver à boire. Il y avait aussi des manèges, un peu à la façon d’ici style Beauce Carnaval.

À regarder l’endroit et la « crowd » présente durant la journée, je commençais franchement à me demander ce que deux bands punks pouvaient venir foutre dans un évènement du genre. J’étais curieuse également de savoir quel type d’artistes musicaux jouaient dans ce festival par les années passées. Et en fait, il y a vraiment eu de tout qui s’y sont produits : Foreigner, Bob Dylan, Papa Roach, Taylor Swift. En 2001, il y a eu Blink 182 et New Found Glory. Seule trace que des bands punks ont déjà été de passage à cet évènement. Je commençais donc à douter de cette soirée même si finalement, c’était plutôt cool les concours de cochons et les exposants de tondeuses. Mais quand même, je n’avais plus vraiment d’attentes. Surtout que l’on ne croisait personne qui ressemblait de près ou de loin à quelqu’un qui aurait pu potentiellement tripper sur de la musique punk. Arriva enfin ce que j’attendais le plus : Bouncing Souls. Il faut dire que j’ai vu Dropkick Murphys 5 fois dans la dernière année, ce n’était donc pas tant pour eux que j’étais excité, quoi qu’ils offrent toujours des prestations dont on se rappelle longtemps. Mais revenons à Bouncing Souls. BS est définitivement un de mes bands préférés de la vague plus skatepunk/punkrock des années 90’. J’ai toujours trouvé que ce band n’avait pas la reconnaissance qu’il méritait et qu’il était vraiment sous-estimé. Il faut croire que j’avais raison, car il n’y avait que quelques dizaines de personnes pour leur « set ». Et c’était vraiment dommage. Je devais vraiment avoir l’air de la fille qui sort de chez eux pour la première fois depuis mars 2020 parce que moi, les BS j’étais contente « AF » de les voir. 45 minutes de pogo intensif et sans arrêt pour ce « set » qui a été tellement, mais tellement trop court. L’ensemble de leurs gros « hits » et une reprise de The Kinks, c’était totalement magique. Le chanteur Greg Attonito était dans une forme merveilleuse, même si j’ai toujours trouvé que c’était un « frontman » qui semblait être gêné sur scène. Et c’était encore le cas, mais quand il s’agit de Greg, pour vrai, je perds toute mon objectivité. Je vais t’éviter ce chapitre sur ce sujet.

Enfin, les fameux Dropkick Murphys. En l’espace de 15 minutes, l’espace d’un petit stade de baseball s’est rempli de « dudes » à bérets, de kilts et de t-shirts verts. Aucune idée où tout ce monde était caché, mais une chose est sûre, je n’étais pas la seule qui était fébrile à l’ouverture du spectacle lorsque que Foggy Dew a débuté et que les lumières se sont éteintes. Une fois de plus, Al Barr n’était pas de la partie, mais Ken Casey a, comme toujours, assuré avec brio.