Le Délüge 6, premières averses musicales du 13 septembre
Publié le 24 Sep 2024 par Patrice Belley
J’ai le privilège de pouvoir décrire ce qu’est de vivre Le Délüge, mon festival préféré. C’est certain que mon opinion n’est pas totalement objective, étant influencé par le fait que ça se passe dans mon patelin : au Saguenay. La terre d’accueil est répartie à quatre emplacements : le Pavillon Nikitoutagan, le Côté-Cour, l’Hopéra et la cour arrière du Patro.
La programmation est toujours bien garnie, alors on peut se procurer le passeport pour la fin de semaine à l’aveuglette. Il y a toujours des groupes que j’ai vraiment hâte de contempler en personne pour la première fois. Je ne sais pas comment il s’y prend, mais je repars annuellement de là avec deux coups de cœur imprévus.
J’arrive sur les lieux à 18 h 30 pour ne rien louper des leaders du line-up impressionnant de 22 bands en action pour cette sixième édition, se tenant le 13 et 14 septembre 2024. Ayant un horaire chargé, échelonné sur deux jours, les prestations sont pile à l’heure indiquée. Les premières averses musicales peuvent désormais débuter leur ruissellement en suivant la trajectoire des rues du centre-ville de Jonquière.
Quest Kon-Fuse
Pour chaque soirée, deux groupes ont la lourde tâche soit d’ouvrir les festivités ou de « closer » le party. Le premier groupe à s’exercer est Quest Kon-Fuse qui se qualifie d’Indie powerpunk.
Je les avais découverts récemment en première partie de Straightline à Québec, leur ville d’origine. Tout comme lors de notre dernier face à face, ils ont réveillé les punks sortis de leur grotte pour l’évènement.
The Lookout
The Lookout, groupe punk rock de Montréal à propos duquel j’ai fait mes devoirs en écoutant leur musique sur bandcamp. Je me suis procuré en K7 leur EP III. Voilà déjà mon premier pincement à la poitrine vécu en assistant à cette bombe. La leader Martha Rockhard renferme en elle une agressivité, une hargne sans limites. Elle beugle dans son micro et sautille par ici, par là…
C’est déjà fini et mes tympans en redemandent. J’aperçois sur leur table de merch un mot nous informant de la sortie de leur prochain album en vinyle le 18 octobre, partie remise pour pouvoir le spinner.
Jughead’s Revenge
Jughead’s Revenge débarque de la Californie et pratique un bon skate punk avec perversion métal. C’était un des spectacles que j’attendais n’ayant jamais croisé leur route auparavant.
Ils ont répondu à mes attentes et je ne suis pas déçu à la vue de leur dynamisme. Une telle rapidité d’exécution n’est pas chose facile à atteindre.
J’adore quand un groupe fait un chandail spécialement pour l’endroit où il joue. J’ai agrippé leur magnifique t-shirt arborant un joueur de hockey avec le logo des Canadiens, équipe dont je détiens des billets de saison.
Authority Zero
Authority Zero, formation dont je n’ai entendu que du bien et que j’ai encerclée sur ma liste.
Dès les premières minutes, j’ai senti un changement de beat dans l’air.
Le chanteur tellement explosif, entrainant et percutant avec un vocal à faire des jaloux.
Vous avez deviné… mon cœur se fait percuter pour une seconde fois, d’un solide coup, en cette lune encore bien jeune.
Ça commence à « sentir la moufette » et nous ressentons sa présence. Une tension s’installe dans l’air pour la grosse pointure qui surplombe le classement à travers les décennies.
Grimskunk
GrimSkunk nous apparait sur scène provoquant en moi la même sensation que celle de revoir des « vieux chums pas vus depuis un boutte ». Ce n’est pas compliqué, vous avez ici mon groupe québécois favori. Celui que j’ai le plus admiré souvent en show dans ma vie, on parle de plus de 60 fois.
Leur dernier album, Unreason in the Age of Madness, date de 2018 et je ne les avais pas encore revus depuis cette tournée. Des membres sont dans d’autres projets musicaux : Groovy Aardvark, Sabbath Café, Ska Sound System…
Monsieur est servi
Tout est là, ça se déroule comme dans mon souhait. Un Franz en forme qui danse et saute à son unique manière. Un Joe Evil en feu martelant son orgue dressant ainsi la colonne vertébrale de GrimSkunk. La machine à la basse Vincent Peake, offrant depuis peu sa vodka, fait vibrer habilement ses lourdes cordes. Peter assurant la guitare avec son aisance fringante nous en garroche plein les oreilles, il est au top. Alain explose les peaux de son drum sans lendemain considéré. La deuxième guitare est assurée par Martin Dupuis, un membre aussi de Groovy Aardvark.
On nous annonce que la prochaine est une nouvelle composition de Joe Evil. Quoi ? Ai-je bien entendu ? Ce cinq minutes est merveilleux avec des emportées plus rapides et des plus lentes, propulsées par les sauts, cris et touches diaboliques appuyées par Joe.
Des accompagnateurs de marque
Je suis sans mots lors de l’arrivée sur le stage de deux visages connus. Shantal d’Overbass participe à la chanson Ya Basta.
Uncle Costa, le chanteur de Vulgar Deli hurle sur P.C.P.
La finale de cette foire est épique avec nos deux invités qui reviennent former un duo. Franz qui s’exclame « j’comprends pu rien, qu’est-ce qui s’passe ? ». Quelques instants suivants, nous reconnaissons Perestroiska. J’ai vécu un instant magique, figé dans le temps et pratiquement tangible.
Lcdr
L’aventure n’est pas terminée, tu me suis aux afters du Délüge. Je m’empresse d’emboiter le pas vers l’Hopéra pour y déguster une succulente bière au concombre et basilic. Un autre groupe dont leur nom est murmuré fréquemment dans mon entourage : Les Chiens De Ruelle.
Un son folk bluegrass blues enveloppé de la résonnance d’un trombone ayant germé à Montréal.
Dès le commencement, tout le monde présent à la microbrasserie danse suivant le rythme.
Melonball
Direction opposée vers le Côté-Cour pour assister à la fin de Melonball à l’œuvre. Formation montréalaise punk rock avec un vocal féminin.
Article remarquable debout sur leur table de marchandise, que j’ai acquis : une bouteille de sauce piquante.
Vie de quartier
Je prends une marche pour revenir où je me trouvais tout à l’heure. Si tu me suis, je suis de retour à l’Hopéra pendant le live de : Vie de quartier.
Cinq chums de Jonquière qui maitrisent le country folk rock. Tout l’auditoire fraternise ensemble exactement comme du bon voisinage.
Belvedere
À la hâte, je refais une fois de plus le même périple afin de finaliser la nuit déjà entamée. Je me joins à l’excellent band de skate punk ayant navigué jusqu’ici depuis Calgary : Belvedere.
C’est une deuxième présence au bâton sur le monticule du Délüge pour leur part.
Je les trouve encore une fois époustouflants et techniques à fond sans en manquer une.
2:35 KO technique
Il est très tard et la fatigue me rattrape. Je suis amplement comblé par ce qui m’a été offert avec même pas la moitié du festival écoulé.
Je vous invite à écouter les live que j’ai postés sur le groupe Facebook Le Bad Crew. Surveillez la parution de mon deuxième article sur Le Déluge 6 racontant la journée suivante si palpitante.
Rédacteur : Patrice Belley
Crédit-photo : Annie Freska et Patrice Belley
Correction : Val Girard
Révision : Marie-Eve Landry