
The Chats de retour à Montréal!
Publié le 23 Oct 2023 par Maxime Isabelle

En ce frais dimanche d’octobre, je me suis dirigé vers le Théâtre Beanfield, anciennement le Théâtre Corona, pour assister au concert de la formation australienne The Chats, dans le cadre de sa tournée nord-américaine. C’était la troisième visite du groupe à Montréal en moins de deux ans. Ils s’étaient déjà produits aux Foufounes Électriques le 10 mai 2022, quelques mois avant la sortie de leur nouvel album Get Fucked. Ils étaient de retour le 21 octobre 2022, il y a presque un an jour pour jour, en compagnie de The Bronx, dans le cadre d’une tournée nord-américaine conjointe. Pour cette nouvelle escale à Montréal, le groupe était accompagné des formations The Schizophonics et Cosmic Psychos. Initialement, le groupe Gymshorts, originaire du Rhode Island, devait également être de la partie, mais aucune information n’a été communiquée concernant leur absence. La question qui se posait d’emblée : que nous réservait cette soirée?

En entrant dans la salle, je me suis dirigé vers la table des marchandises, espérant y trouver quelque chose d’intéressant. Malheureusement j’ai été grandement déçu par l’offre. Il y avait très peu de modèles différents et le choix des tailles ne correspondait pas à ma voluptuosité. J’ai donc opté pour une bière et j’ai pris place pour le début du spectacle.
The Schizophonics, du rock’n roll à l’état pur
La formation originaire de San Diego, fondée en 2009 par Pat Beers (guitare/voix) et sa conjointe Lety Beers (batterie), a constamment vu la position de bassiste changer au fil des tournées et des besoins du groupe. Selon Pat et Lety, cette rotation contribue à maintenir une certaine fraîcheur au sein du groupe.

Le trio est monté sur scène pendant que la foule continuait d’affluer au Théâtre Beanfield. Très rapidement, le groupe a fait honneur à sa réputation en livrant une performance explosive. Le chanteur et guitariste Pat Beers a occupé tout l’espace disponible sur scène. Il courait de gauche à droite, se livrait à des acrobaties et se déhanchait avec une énergie débordante. Sa présence sur scène est exceptionnelle, évoquant un mélange de MC5, Iggy Pop et Little Richard. En le regardant j’ai pensé à la performance de Marty Mcfly qui jouait Johnny B Good dans Retour Vers Le Futur. Cela explique pourquoi la plateforme Spotify a qualifié The Schizophonics de The wildest live act in America.
Malgré une performance exceptionnelle, le public est resté plutôt passif face à ce qui se déroulait sur scène. Il est important de mentionner que la foule était venue voir The Chats, un groupe punk, et que malgré tout le talent de The Schizophonics, leur style musical ne semblait pas correspondre aux goûts de la foule. Je vous recommande néanmoins d’écouter leur musique sur Bandcamp pour faire votre propre opinion, car leur énergie et leur présence sur scène méritent d’être découvertes.
Un mixte de pub rock et de punk rock avec Cosmic Psychos
La soirée s’est poursuivie avec le trio australien Cosmic Psychos, composé de Ross Knight (basse, voix), Dean Muller (batterie) et John McKeering (guitare, voix). Un groupe dont je n’avais jamais entendu parler malgré leurs presque 40 ans d’existence! Des vieux de la vielle de la scène rock australienne. Leur performance était peut-être moins énergique que celle du groupe précédent, mais elle n’en était pas moins intéressante. Trois vieux rockeurs en jeans et t-shirts, à l’exception de Ross Knight, qui arborait une chemise déchirée dans le dos et maintenue avec du bon vieux tape électrique.

En écoutant et en observant Cosmic Psychos, on comprend rapidement que ce groupe a sûrement été une influence majeure pour The Chats. On retrouve une simplicité à la fois dans la composition des chansons et dans les messages véhiculés. Nous avons eu droit à des chansons telles que Nice Day To Go To The Pub, qui nous rappellent qu’il fait beau pour aller au pub, boire une bière, manger des schnitzels et des chips, ainsi que David Lee Roth, qui exprime le désir de vivre comme une légende du rock et coucher avec le plus de femmes possible. Des paroles simples et directes de vieux rockeurs qui savent encore faire la fête.
Lors de la dernière chanson, John McKeering a enlevé son chandail pour jouer torse nu, pour le plaisir de tous, ou peut-être pas. Une bonne performance qui a plu à la foule, désormais réchauffée et prête pour le plat de résistance. Je vous encourage à suivre ces vétérans du rock australien sur les réseaux sociaux et à vous procurer leur musique sur Bandcamp.
Prenez votre souffle, voici The Chats!
Nous y sommes enfin, le moment tant attendu : The Chats ! Le groupe est entré sur scène au son de la chanson Hello There de Cheap Trick. Après avoir salué la foule, ils se sont lancés dans une performance explosive. Tout comme les Ramones le faisaient, The Chats donne l’impression qu’ils essaient de jouer le plus rapidement possible, comme si leurs chansons étaient réglées à 1,25 fois la vitesse normale. Cette énergie est contagieuse et la foule s’est laissée emporter avec enthousiasme.

Le trio, composé de Eamon Sandwith (voix, basse), Matt Boggis (batterie) et Josh Hardy (guitare), a joué pendant un peu moins d’une heure et a enchaîné plus d’une vingtaine de chansons. Parmi les morceaux interprétés, on a pu entendre Nambored, la très populaire 6L GTR, Emperor Of The Beach, Struck By Lightning et Pub Feed, pour n’en nommer que quelques-unes. Pendant la chanson The Price of Smokes, plusieurs fans ont jeté des cigarettes sur scène, un d’eux allant même jusqu’à lancer son paquet entier. Un geste généreux compte tenu du coût élevé des cigarettes de nos jours. The Chats a quitté la scène au son de la chanson I Want To Know What Love Is du groupe Foreigner et nous sommes tous partis heureux.
Le groupe a offert une performance à la hauteur de sa réputation, mais il est à noter qu’un spectacle de The Chats est, à mon avis, meilleur dans une salle plus petite comme celle des Foufounes Électriques. Cela permet une plus grande proximité et le stage dive. Cependant, il est encourageant de voir un tel groupe gagner en popularité et se produire dans une salle de plus grande envergure. Si vous n’êtes pas encore familiers avec The Chats, je vous invite à écouter leur musique sur Bandcamp et à les suivre sur Instagram afin de ne pas manquer leur prochain passage à Montréal.
Rédaction : Maxime Isabelle
Correction : Laurence Saint-Pierre
Révision : Marie-Eve Landry