THE FEST: UN MARATHON MUSICAL INTENSIF
Publié le 13 Déc 2022 par Collabo
Premièrement, ceux qui me connaissent savent que j’ai un gros crush pour les festivals musicaux. Il me restait une semaine de vacances à prendre au bureau. L’idée de m’évader comme la plupart des gens vers une destination typiquement du sud me refroidissait comme une journée de tempête de neige. Je me suis donc mise à la recherche d’une possible aventure à l’extérieur du pays. C’est alors que l’auréole The Fest fit son apparition.
Je suis tombé sur le lineup de The Fest suite au partage de celui-ci par une connaissance Facebook. L’apparition de Against all authority dans le lineup attira tout de suite mon attention. Affectionnant particulièrement ce band et n’ayant pas eu la chance de les voir live, l’opportunité de réaliser ce crochet dans ma to do liste de vie était vraiment attirant. C’est un peu plus tard dans la semaine, stationné sur l’autoroute 20 entre Québec et Drummondville, que j’ai pris la folle décision de sauter à pied joints dans l’expérience The Fest. J’allais donc participer officiellement au 20e anniversaire du festival et m’évader vers la ville universitaire de Gainesville en Floride.
LA FORMULE THE FEST
La formule The Fest est comparable avec celle du Pouzza Fest. Néanmoins, The Fest nous offre une version grandiose et boostée sur les stéroïdes du festival montréalais. Les festivités se déroulent du vendredi soir au dimanche. Il y a également une formule « Preshow » facultative offerte le jeudi soir offrant deux line-ups différents. Cette formule n’est cependant pas incluse dans le prix du billet de base. Les deux shows se vendent séparément. J’ai donc choisi d’assister au premier Preshow seulement en réchauffement à ce qui allait devenir le plus gros marathon musical de ma vie à ce jour. J’y ai d’ailleurs découvert Iron Chic qui sont un classique du festival et qui ont livré une solide performance. La soirée s’est terminée tôt ce qui m’a permis de garder mon énergie pour la pièce de résistance.
The Fest nous donne accès à 13 salles différentes qui sont éparpillées un peu partout dans le centre-ville de Gainesville. Il y a une salle consacrée uniquement à l’humour et une autre dédiée seulement à la lutte. Cinq d’entre elles sont all ages donc oui, le festival est kid friendly jusqu’à un certain point.
Les salles sont à une distance de marche raisonnable. La salle la plus loin est à une vingtaine de minutes de marche du stage principale ( Bo Diddley Plaza ). Il est possible de louer des trottinettes façon « bixie de Montréal« , question de faciliter les déplacement d’une salle à une autre. Nous n’avons cependant pas pris cette option.
Plusieurs kiosques qui servent de la nourriture et de l’alcool sont disponibles et offrent une bonne variété de produits et non pas seulement de la junkfood moyennant 20$US par repas. L’eau est offerte gratuitement ou en cannette à la modique somme de 3$US. Il y a également 5 Star Pizza, une pizzeria du coin, qui vend de la pizza à 2$US la pointe jusqu’aux petites heures du matin.
Niveau mode de paiement, la carte de crédit est acceptée partout (tables de merch incluses à mon grand bonheur). La seule exception à la règle pour les consommations est à la scène BO DIDDLEY PLAZA. Il y a un système de jetons que nous devons préacheter à une autre station. Les jetons sont le seul mode de paiement accepté au bar. Ils se vendent 3$US l’unité et une consommation coûte environ un à deux jetons. Le prix des consommations alcoolisées en salle tourne aux alentours de 8$ canadien, ce qui est raisonnable selon moi.
The Fest nous offre une application qui a été un outil de planification indispensable tout au long de mon aventure. Cela m’a permis de faire ma propre sélection de bands par jour d’avance et cela m’a permis de sauver du temps. Cet outil génial nous permet aussi de suivre toutes les modifications apportées à l’horaire en temps quasi réel. L’application peut fonctionner sans internet à l’exclusion du download des mises à jour. Des shows secrets sont également programmés à l’horaire et le dévoilement est fait via cet outil 24h à l’avance.
Une grosse lacune du festival The Fest selon moi, est l’accumulation exagérée de bracelet donnant accès à l’entrée des salles. Le vendredi après-midi, nous devons nous présenter à une adresse prédestinée qui nous donne accès à notre premier bracelet. Le line up est très impressionnant mais avance tout de même rapidement.
Par la suite, nous avons accès à un un flea market où nous attendent plusieurs exposants, artisans et labels américains connus.
La situation se gâche par la suite. Chacune des salles nous redemandent notre pièce d’identité à l’entrée et nous redonne un nouveau bracelet avec un design différent. Cela donnait accès à la consommation d’alcool même dans les salle 18 ans +. Le staff ne s’y retrouve pas et comme plusieurs shows sont dans plusieurs salles différentes, il est difficile de se rappeler si nous avons déjà le bracelet sur nous. Je cherche encore à ce jour l’utilité du premier bracelet qui disparaissait dans la collection d’items colorés accumulée sur mon bras. Je crois que s’il y avait un bracelet identifiant l’âge légale pour boire dès le départ, cela aurait évité plusieurs confusions et aurait été également plus proactif sur le temps d’attente à l’entrée des salles de spectacle.
Un autre point fort du festival The Fest est la proximité des musiciens avec leurs fans. Il était rare de voir les artistes rester en retrait en backstage. Ils étaient plutôt, comme nous partisans de la scène, dans les circles pit ou au milieu de la foule tout simplement, et profitaient eux aussi des shows de leurs pairs et ce, pendant tout le weekend.
QUAND BAD TIME RECORD JOUE À CUPIDON AVEC MON COEUR QUADRILLÉ NOIR ET BLANC
Bad Time Records est décidément devenue ma découverte chouchou du weekend. À ma grande surprise ma présélection du vendredi était de moitié rattaché à ce label. Qui aurait cru que je tomberais en amour à ce point!
Bad Time Record a été fondé en 2018 par Mike Sosinski ( Kill Lincoln ) suite à sa frustration en lien avec le manque de support dans l’industrie musical envers le ska punk. Il a donc décidé de créer son propre label afin d’appuyer les talents musicaux de ses pairs puis de contrer le manque de support de l’industrie en général qui boudait de plus en plus ce style de musique. Bad Time Record se dévoue également à promouvoir tout ce qui est anti-raciste, anti-sexiste, anti-homophobe.
‘’ Everyone seemed to think it was a bad time for the genre ‘’ –Mike Sosinski
J’ai découvert Bad Time Record par hasard à la soirée ska du vendredi. Ayant déjà présélectionné en avance plusieurs bands dans cette salle, je ne me doutais pas que j’allais par ailleurs rester hypnotisée au point de perdre le fil du temps et de perdre l’intérêt de partir à la conquête de d’autres découvertes musicales. Le party était au rendez-vous, les musiciens s’invitaient d’ailleurs entre eux à jouer dans la prestation de l’autre, ce qui nous plongea tête première dans le sentiment tant promus d’unité mis de l’avant par ce label. J’ai dû faire attention à ce sentiment d’appartenance le samedi lors de la deuxième journée ska car il aurait été facile pour moi de rester collé à l’écran également.
Finalement, après plusieurs casses-tête, je n’ai pas encore réussi à sélectionner mon coup de cœur en lien de près ou de loin avec ce label. Je donne donc une mention d’honneur à tous les bands ska mentionnés ci-dessous.
– Joystick
– Jer
– Catbite– Catfite ( skacore version )
– Kill Lincoln
– The Suicide Machines
– Omnigone
– The Best of the Worst
– Abraskadabra
– Flying Raccoon Suit
– The Pietaster
– Mustard Plug
MON LUCKY SEVEN aka mon top 7
Outre la scène ska incroyable, j’ai également assisté à 48 performances durant mon séjour sous le soleil. J’ai choisi de consacrer mon temps au band que je n’ai pas eu la chance de voir au Québec et de manquer par choix les plus gros band comme The Bouncing Souls, par exemple.
Voici donc mon petit top 7 des découvertes.
– No trigger + No trigger acoustic set
– Bumsy and the moochers
– Folly
– Kali Masi ( acoustic set )
– Tsunami Bomb
– 430 steps
– NØ MAN
***petite étoile a War on woman accoustique qui était mon cherry on top du weekend.
QUAND LA LIGNE D’ARRIVÉE RIME AVEC SETLIST
Pour conclure, voici mes prises de chasse aux setlists ainsi que mon choix de band par jour. Je suis tout de même déçue d’avoir manqué le band The Dopamines fortement recommandé par mon ami Chris Bro ( Le Big bro show ) ainsi que Lost Love dont le show était sold out avant même le début de leur première chanson.
Je tiens également à applaudir le fait qu’il y avait une bonne portion des bands qui étaient féminins et qu’aucune pression ne semble avoir été ressentie ou manifestée d’une quelconque façon. Ça fait du bien de voir que le talent féminin est mis en avant sur la scène pour le talent justement et ce, notamment sans ressentir aucune pression politique externe. Ça nous rappelle que nous sommes avant tout une communauté et ça fait du bien de voir que ce combat là peut avancer à grand coup de positivisme.