THURSDAY ET CURSIVE À L’IMPÉRIAL BELL
Publié le 10 Déc 2022 par Collabo
Une vague déferlante de nostalgie
Une abondance d’émotion et de nostalgie nous a habités en ce mercredi 7 décembre 2022 à la salle de spectacle l’Impérial Bell de Québec.
Présenté par District 7 production, les groupes Thursday et Cursive sont venus nous présenter des albums qui ont marqué le début des années 2000. À cette époque, ces deux formations américaines ont eu la chance de bénéficier d’une vague mainstream pour le style musical auquel ils se spécialisaient. Bien que le post-hardcore ne soit plus aussi populaire de nos jours, ça n’a pas empêché d’attirer des nostalgiques même si nous étions en plein milieu de la semaine à quelques jours avant le temps des fêtes.
Cursive
L’album Domestica
Sorti le 20 juin 2000 avec le label Saddle Creek, Domestica est le 3e album pour cette formation du Nebraska. D’une durée de 32 minutes, cet album compte 9 pièces portant sur une histoire fictive d’amour ardue entre deux personnes qui vivent de l’infidélité et des chicanes. Étant chose courante de nos jours, c’est à mon avis un sujet qui mérite d’être partagé. Les structures décousues et les rythmes saccadés des chansons peuvent nous surprendre. Ça peut prendre plusieurs écoutes afin de s’y familiariser. Les couplets sont d’une douceur planante tandis que les refrains sont modulés de façon agressives et lourdes. La voix enrouée du chanteur guitariste Tim Kasher nous aide à nous plonger dans une gamme d’émotion bien ressenti suivant l’intensité musicale. Nous pouvons entendre les sentiments de tristesse et de colère dans les airs vocaux. Ils ont sans aucun doute été influencés par les groupes Fugazi et At The Drive-In.
Un album qui m’avait laissé indifférent
Parfois, lorsqu’on écoute un album, ce n’est pas assez pour nous convaincre de nous y intéresser. À cette époque, j’avais soif de connaissance du style post-hardcore emo, mais tout en étant très sélectif. Il y avait tellement à découvrir que je laissais de coté ce qui ne m’accrochait pas dans les premières minutes d’un album par peur de perdre mon temps à essayer d’aimer quelque chose qui ne me ressemblait pas.
Pour être honnête, Cursive n’a jamais été mon « dada ». Par contre, j’avais une petite idée à quoi m’attendre en live, mais pas à ce point.
Cursive et l’intégralité de son album Domestica sur scène
Tout d’abord, dès les premières notes entendues, j’ai aperçu les grands sourires dans le visage des gens qui se laissaient bercer par cette musique ambiante. Quand ça se met à brasser, la guitare de Tim Kasher est souvent bien élevée dans les airs. Par conséquent, étant très gestuelle et bien en transe, il semblait être dans son monde.
Les grooves de bass sont très entrainantes et s’harmonisent à la merveille avec les mélodies de guitare. L’utilisation des harmoniques sur cet instrument est la bienvenue dans ce genre musical. Le drummer a une excellente maitrise avec les rythmes techniques et colorés sortant de l’ordinaire.
Le volume sonore du guitariste soliste était, à mon avis, un peu trop fort. Par contre, il accordait à la merveille les tonalités de sa voix avec celle de Kasher. L’instrumentaliste faisait quelques apparitions de keyboard et de trompette sur certaines chansons rehaussant l’originalité de leur style.
Curieusement, la violoncelliste Megan Siebe est celle qui m’a le plus époustouflé au niveau énergie même si elle était assise. Je voyais une femme fière et ravie d’être sur scène. Elle en mange de la musique et ça paraissait avec son grand sourire et ses cheveux qui virevoltaient dans les airs.
Cependant, le seul point un peu négligé de la formation est le silence entre les chansons. Aucune interaction ou presque avec le public. C’était froid un peu.
En conclusion, j’ai un peu de regret de ne pas avoir acheté cet album au HMV lorsque je l’ai écouté sur le poste d’écoute en 2000. La maturité en moi a grandi et je dois rattraper le temps perdu. En spectacle, Cursive est carrément magistral en son style.
Thursday
L’album Full Collapse
Après les avoir découvert à l’émission 123punk à Musique Plus animé par Rej Laplanche, je me suis vite empressé d’aller chez mon disquaire favoris pour aller acheter l’album Full Collapse. Cet album mythique est le deuxième album pour la formation du New Jersey sorti en avril 2001 et a été distribué par Victory Records. Il comprend 12 pièces incluant un intro et un outro. La durée de Full Collapse est de 42 minutes. Nous pouvons entendre ici quelques influences At The Drive-In, Rites Of Spring et Sunny Day Real Estate. On se balade parmi les styles métal, emo et post-hardcore.
Un chef d’œuvre avec certaines lacunes
Bien que cet album est selon moi un chef d’œuvre en son style, je trouve qu’il manque de présence au niveau du mix des instruments pouvant y ajouter une certaine pesanteur aux chansons. La première fois qu’on entend l’album, on a tous la même réaction en ce qui concerne la voix de Geoff Rickly. Il chante haut et claire sur un style agressif. Ça fait spécial, mais on s’y habitue.
Thursday et l’intégralité de son album Full Collapse en spectacle
Puisque je connaissais l’ordre du setlist, j’étais prêt à filmer leur première chanson. Thursday a débuté le spectacle avec la fameuse pièce qui les a mis sur la map, c’est-à-dire Understanding in a Car Crash. Immédiatement après le « tac tac » de la caisse claire du drummer Tucker Rule, la chaire de poule s’est emparé de mon corps. Les musiciens étaient tous en mouvement pendant que la foule était en délire. Le chanteur, Geoff Rickly, laissait chanter ses fans. C’était très rassembleur. Le kit de lumière donnait une ambiance hors du commun.
Durant Cross Out The Eyes, le headbanging était bien au rendez-vous. Tous les musiciens étaient d’une parfaite droiture au niveau du tempo. Une fois l’album terminé, les membres se sont dirigés en arrière scène et la crowd en demandait encore. Évidemment, Thursday est alors revenu sur scène et a poursuivi avec la chanson Jet Black New Year se retrouvant sur leur ep Kill The House Lights. Puis, le band a interprété 2 pièces se retrouvant sur l’album War All Of The Time soit Signals Over The Air ainsi que la pièce titre de l’album pour terminer le spectacle.
Thursday ne m’a aucunement surpris. Les musiciens ont performé de la même façon qu’à mes souvenirs, soit en donnant tous ce qu’ils ont sur scène.
Finalement, ça été une réussite sur toute la ligne de nous ramener dans une époque où les cheveux teindus en noir avec un long toupette étaient très à la mode. Disons que le spectacle s’est terminé tôt, car il n’y avait que 2 bands. C’est le fun de rentrer de bonne heure, mais ça l’aurait été une bonne chose qu’un groupe local puisse ouvrir pour réchauffer la place. Prochain spectacle de ce genre, je serai fidèle au poste!
Texte corrigé par Marie-Eve Landry