La tête d’affiche du mois de mars : Les Râleuses
Publié le 01 Mar 2024 par Claudia Bo
BC : Tout d’abord, merci d’être nos têtes d’affiche du mois de mars. Steph et Jen avaient un intérêt commun de partir un band exclusivement féminin. Est-ce que l’une d’entre vous a déjà fait partie d’un band auparavant ?
LR : Steph – Merci à vous de nous avoir donné cette opportunité. En fait, Jen joue de la basse dans Electric freaks et moi je chante dans Chevrotine. Mon chum joue dans les deux bands et comme on s’est construit une maison avec un studio de répet dedans, on jam souvent chez nous.
Avec Jen on s’entend vraiment bien. Elle arrivait souvent plus tôt pis on jasait. On s’est dit qu’on pourrait se partir de quoi toutes les deux et tant qu’à y être on pourrait être juste des filles.
J’avais un drum qui traînait pis ça me tentait vraiment de m’essayer. Je l’ai donc gossé. On a pensé à Marylène pour jouer du clavier. Au début on était les trois. Au premier jam ç’a vite viré de bord. Mary a emprunté une basse et Jen a pris la guitare. Marylène joue dans Grand Chef Bandit aussi pour plugger son autre band aussi héhé.
On a joué comme ça avant l’arrivée du covid à gosser sur Kéveun parce que je trouvais ça vraiment drôle de chanter « y graines des verres » sur le riff que nous avions. Andréa s’est rajoutée un peu après.
Pour lire l’article de la tête d’affiche du mois précédent, c’est ici.
BC : Pourquoi teniez-vous à avoir un band exclusivement féminin ?
LR : On voulait essayer entres filles pour faire différent de ce qu’on connaissait déjà. Le faire à notre manière. Ne pas se faire juger pis apprendre à se débrouiller nous-mêmes.
BC : Vous vous êtes rencontrées comment ?
LR : On a beaucoup d’amis.es et au moins un membre aussi dans chacun de nos autres groupes en communs.
Nos goûts musicaux qui sont, je dois dire vraiment diversifiés, se rejoignent au fond. Comme on est dans une petite ville Marylène est ma coiffeuse depuis un bout. Je l’ai référée à Jen. Ç’a cliqué.
Mary a toujours voulu avoir un band depuis ses années dans un marching band au secondaire.
Comme on n’avait pas abandonné l’idée d’avoir une claviériste, un soir, Andréa est venue souper chez nous. On se connait depuis longtemps pis son chum est drummer de Chevrotine…Tsé toute est dans toute. Bref, elle a joué du piano, pis ça m’a littéralement sciée.
Je l’ai gossée elle aussi (coudonc chu bin gosseuse hahaha) pendant vraiment longtemps. J’en ai parlé à Jenny. Elle s’est mise de la partie aussi quand elle la rencontrait dans des shows.
Pis, bin… on a fini par l’avoir à l’usure haha.
BC : Pouvez-vous nous parler des modèles féminins ou des autres artistes féminines qui vous ont inspirées en tant que groupe ?
LR : Steph– Dans mon cas, j’ai toujours côtoyé des musiciennes. J’ai toujours suivi la scène locale de près. Mon amoureux depuis 27 ans était dans les Vautours (pour ceux qui connaissent), c’est moi qui lui ai présenté Azure. Ce sont elles qui m’ont le plus donné le goût de faire de la musique.
J’avais tellement peur de me lancer. Le stress est encore un gros combat les soirs de show.
On en a beaucoup parlé hier et on dirait qu’on est pas mal influencées par la scène actuelle aussi. Les NOBRO et cie… Elles ont tellement l’air à avoir du fun.
Pour ce qui est des classiques, on te name drop une couple de femmes qu’on admire à l’international : Debby Harry, Siouxie, Cyndi Lauper, Rachel Nagy des Detroit Cobras, L7, Joan Jett. Pour ne nommer que celles-là.
BC : Vous êtes originaires du Saguenay. La scène semble bien vivante dans votre coin de pays. Comment voyez-vous la scène en ce moment, tant dans votre région qu’au Québec en général ?
Pour notre coin de pays la scène underground s’élargit pis on est un beau noyau de crinqués.es qui s’encourage le plus qu’ils peuvent. Mais, qui manquent de places pour jouer.
Il y a quatre bars, aucune place all ages… ça manque terriblement.
On dirait que c’est souvent les mêmes bands qui sont bookés même si ça ne fitte pas avec l’autre partie… Sinon bin faut payer pour jouer dans certains bars. Ça prend des moyens pour jouer de la musique pour le fun de nos jours. Pis ça prend des ressources qu’on a pas pour aller jouer ailleurs 😉
BC : Avez-vous remarqué des changements dans la perception des groupes de musique féminins au fil des ans ?
C’est certain qu’avec les réseaux sociaux etc.., les collectifs comme Les Insoumises, les radios internet avec des émissions qui passent des groupes undergrounds émergents, les podcasts et les webzines comme le vôtre qu’on en est plus consciente.
BC : Croyez-vous qu’il y ait plus ou moins de place pour les bands féminins dans la scène ?
Ces derniers nous donnent une belle visibilité. C’est vraiment trippant. Est-ce qu’on leur offre la place qu’elles méritent ? C’est sûr qu’on veut être sélectionnées parce que les gens aiment ce qu’on fait pas, parce qu’on est un band de filles pis que c’est de la diversité qui est recherchée… si c’est ça le sens de la question 😊
BC : Comment voyez-vous l’évolution de votre groupe dans les années à venir ? Vos projets à venir ?
Pour l’instant on voit ça un jam à la fois. On essaye de dealer avec nos jobs, nos familles, les bris d’ordis pis notre amour de la musique pour éventuellement enregistrer nos autres compos qui sont prêtes. On veut surtout que ce soit le plaisir qu’on a à être ensemble qui prime. C’est ce qu’on veut garder. C’est notre priorité.
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Rédaction : Claudia Bo
Correction : Josée Marcoux
Révision : Marie-Eve Landry