
Buckfest 16 à La Baie : Bon jusqu’à la dernière note
Publié le 10 Avr 2025 par Julie Fortin
Le printemps semble sur pause lorsque je me rends au Plaz’n’dox pour assister au Buckfest, de passage à La Baie. Le soir du samedi 22 mars est donc l’occasion idéale pour se dégourdir les pattes et s’échauffer l’esprit. À l’affiche pour cette deuxième soirée : BALM Squad, The Defamed, Guillotine, Vas-y Line et Vermine Kaos. Une bonne p’tite gang de monde est au bar quand j’arrive avant les shows.
En guise de rappel, mentionnons que Punk Nation Production, Punx Make Noise Productions, Inside Crew Productions et Yan Lacombe ont uni leurs forces – et leurs talents – dans l’organisation de cet événement. La veille, plusieurs groupes tenaient le line-up, dont Chevrotine et Défaillance. Patrice Belley était présent et vous en parle dans son article.
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The Defamed
Ce soir, j’entends The Defamed pour la première fois. Séduite immédiatement par les riffs rapides et le gueulage de ce groupe montréalais, je bouge avec le crowd agité. Je me laisse séduire par le son « rentre-dedans » bien rapide et gueulé de ce band spécial, au duo de guitares.
Crêtes colorées, studs et vestes de cuir défilent à la volée dans le trash au son du street punk de The Defamed. Sara Blair (drums) se déchaîne totalement en donnant le beat, au même titre que Kevin Caustic (voix) et Sarcastic Will aux guit’. Entre deux tunes, une partie de la foule scande le nom de celle-ci en guise d’encouragement, mais surtout à cause de l’impression qu’elle laisse en piochant de même sans perdre une note. C’est vrai qu’elle est belle à voir aller.


Le show de The Defamed passe à la vitesse de la lumière. Bientôt, la phrase douce-amère « vous êtes une crisse de bonne gang ce soir merci […] trois autres […] après ça party ! » sonne le glas de la prestation. Quelle belle entrée en matière ! Je me procurerai certainement The secret of booze, dont l’extrait Malcontent est sorti début mars.
The Defamed sera présent au Punx Make Noise, en août prochain.
Vermine Kaos
Vermine Kaos n’est plus à présenter au Saguenay, puisque le band a roulé pas mal dans la dernière année. Après le break, le groupe débute quand même rapidement, avec le son percutant qu’on lui connaît. Le public, déjà motivé, contribue à faire monter le mercure d’au moins cinq degrés en dansant et sautant d’un bord à l’autre.
Faussaires de la science, Corporation destruction et Vermine Kaos, entre autres, résonnent avec une fluidité améliorée : le set coule bien. À un moment, l’enchaînement des tounes semble donner du fil à retordre à Fredo (drums). Au détour d’une conversation, j’ai su qu’il était plutôt question d’un verre de lunettes fugitif, un peu dur à retrouver une fois rendu sur le plancher…

Jusqu’à la fin du spectacle de Vermine, le pit est agité, les gens dansent en masse et lèvent le poing avec emphase lors des refrains des chansons. Vermine Kaos fera plusieurs apparitions prochainement. D’ailleurs, le groupe assurera la première partie de Tulaviok en juin au Café du Clocher.
Vas-y Line
Le temps d’en fumer un(e) et je redescends. Le band fait ses derniers ajustements : « Salut on s’appelle Vas-y Line pis on est en train de s’installer. On s’excuse d’avance si c’est d’la marde, mais c’est de la faute à Starbuck à l’entrée. » Cet esprit d’autodérision un peu crasse donne l’air de la suite : ce sera assurément irrévérencieux.
Tancrède (voix) râle gentiment contre le public pendant qu’il revêt ses accessoires – une perruque ainsi qu’un nez de clown, bien ancré dans sa face. Une touche de machine à fumée complète l’atmosphère : on est prêt. Les accords pleuvent bientôt, accompagnant les paroles colorées du band. L’énergie de Vas-y Line se ressent et contamine le crowd. Au bout d’un moment, la boucane s’épaissit ; la machine semble s’emballer.


Au début, c’est bien drôle. Puis, la salle se remplit de fumée et l’alarme d’incendie retentit. Qu’à cela ne tienne, le public continue de danser et Vas-y Line de jouer, aucunement dérangés par la cloche qui sonne en fond. Soyez sans crainte, personne ne fut incommodé et les pompiers sont restés à la caserne. L’alarme a fini par se taire, et la place a été aérée. Bref, une mésaventure cocasse qui s’est bien terminée.
Durant le set, j’ai découvert avec ravissement les rythmes et les paroles délicieusement connotées de Danseuses, La chatte à Gilbert et Parano Mario. La légèreté des membres du groupe, leur humour et leur p’tit côté baveux donnent le goût d’en découvrir plus.
Par ailleurs, ils reviendront à Jonquière le 18 avril et seront à Québec le jour d’après.
Guillotine
Que serait le punk sans cet esprit de rébellion qui le caractérise ? Guillotine personnifie à merveille ce trait de caractère, avec son hardcore aux paroles garrochées à tirs d’accords. Le band arrive sur scène et se présente en portant un toast. Entre les lignes de ses titres, Guillotine chante la réalité inhérente à l’existence humaine et vécue par ceux qui travaillent ou qui en arrachent. Ainsi, 1312 dénonce les «cochons sales», tandis que Punks not junk aborde certains aspects moins reluisants de la consommation.

Le pit chante en chœur la reprise de Pavillon 36 (Béru), et toute l’atmosphère bon enfant de la soirée transpire entre les chansons, quand résonnent les petites bitcheries taquines destinées aux autres musiciens de la soirée. Starbuck (voix) ne tarit pas d’éloges à propos de Vas-y Line. Il admet candidement que « Tancrède (voix), c’est un des meilleurs frontman de la scène ». Le set de Guillotine s’achève avec 50 nuances de gras. C’était une belle prestation très mouvementée, qui a crinqué la foule pour la finale de la soirée.
BALM Squad
C’est la cerise sur le sundae de ma soirée. J’attendais avec impatience cette partie du show. Clairement, le public attendait BALM Squad aussi, à voir l’intensité du trash dès la première note jouée : c’est juste fou.
La foule s’est amincie, mais le monde est doublement survolté. Ça remplit la salle d’une superbe vibe, qui ramasse tout le monde comme une grosse vague. Pendant son set, le band se donne à fond et occupe toute la scène. Des chansons endiablées comme Technotheocracy résonnent, d’autres titres sont agrémentés de sax et le trash s’emballe.

Il y a même des serpentins qui volent, vous savez ceux provenant de ces mini-canons en carton… tout ça combiné donne un effet magique. Sous la lumière des spots, ça crie, danse et chante avec le groupe. Enfin, malgré la température « arctique » d’ici, les gars disent avoir passé une belle soirée. BALM Squad termine sur Bootlick Fuckboi et conclut cette édition du Buckfest en beauté.
En avril et en mai, BALM Squad visitera l’Europe.
Rédaction : Julie Fortin
Photographie : Freska
Correction & révision : Val Girard