
Buckfest #16 : même pas mort… de soif !
Publié le 22 Mar 2025 par Frosty Pat

Je ne connaissais pas l’histoire du Buckfest, ni de son fondateur StarBuck. J’allais simplement voir Défaillance et BALM Squad sans savoir à quel point ce festival allait m’interpeller. Plus centré sur le punk pur et dur qu’auparavant, l’événement met tout de même encore la diversité sous les projecteurs sans avoir peur de booker des groupes francophones. Cette fois-ci c’est Inside Crew Productions, Punk Nation Production et Punx Make Noise D.I.Y Productions qui travaillent main dans la main pour nous offrir ce BuckFest #16.



Le premier spectacle de l’histoire du Buckfest n’était qu’un simple party pour souligner l’anniversaire de Starbuck. En 2016, 15 ans plus tard, le festival comptait plus de 100 bands sur 30 soirs. Cette année, pour sa 16e mouture, le Buckfest se réinvente un peu. Débutant à l’Escogriffe de Montréal les 14 et 15 mars, le party continue le 21 et 22 mars au Bar Paradox à La Baie et se conclut les 28 et 29 mars à Québec au Scanner Bistro. Neuf formations annoncées sur six soirées dans trois villes. The Defamed, Vermine Kaos, Stoner Conspiracy, Jetsam, The Lookout, Vas-y Line et Guillotine s’ajoutent aux deux headliners. Mon collègue a d’ailleurs déjà fait un compte-rendu détaillé des bands présents. Il ne manquait que Gerbia. Que le diable consume leurs pauvres âmes déchues. R.I.P.

Si l’organisation peut se vanter d’avoir été une des dernières commandites de Labatt 50 dans le passé, c’est la Microbrasserie St-Pancrace et la Distillerie Québec North-Shore qui s’occupaient de la soif de tout le beau monde présent cette fois-ci. J’ai pu goûter plusieurs bières puisque Starbuck arrivait avec une consommation pour moi à chaque fois que je m’apprêtais à commander au bar. Je vous conseille la rousse « Super Sans-Plomb » pour agencer votre street punk.


Premier soir
Stoner Conspiracy
Le coup d’envoi s’est donné de belle façon avec Stoner Conspiracy qui nous ont précisé d’entrée de jeu, avec un sourire en coin, être un band métal. C’est certainement lourd, mais ça groove tout autant. La voix est si précise. Un fry scream à s’y méprendre avec les pneus qui crissent d’une voiture qui dérape. Les enchaînements instrumentaux sont magistralement planants. Le crowd commence à peine à arriver et ne retourne pas la moitié de l’énergie fournie par les musiciens. Stoner Conspiracy nous a donné la performance la plus juste du week-end.
Jetsam
Le « powerviolence » trio de Montréal prend la scène d’assaut. Leur dernière présence remonte au MadHouse de Montréal en janvier. Comme d’autres bands de l’histoire du punk, la guitare ne sera pas nécessaire pour passer le message. Une basse saturée à fond qui joue des accords pleins. Une voix qui prend toute la place courant de gauche à droite directement dans la fosse. Le groupe parle beaucoup entre les chansons et laisse redescendre l’atmosphère. La foule de son côté « dort encore au gaz », mais donne quand même toute son attention lorsque Jetsam défile ses riffs qui surprennent et sortent de l’ordinaire.
The Lookout
Le guitariste de The Lookout ramène le son original du punk avec son ampli Vox et sa vieille guitare Univox des années 70. Il s’agit de l’ingrédient magique qui fait toute la différence pour moi, mais que plusieurs n’auront pas remarqué. Il faut aussi prendre le temps d’apprécier notre troisième voix féminine de la soirée. Trois voix différentes qui « torchent » autant l’une que l’autre. Ça commence un festival du bon pied ! Le rock ’n’ roll s’agence au hardcore sans préjugés. Le band ne laisse aucune miette d’énergie pour demain. Les festivaliers arrivent lentement mais sûrement pendant le set. The Lookout n’a pas eu droit à son moshpit, mais laisse le crowd bien crinqué pour les headliners du vendredi.
Défaillance
Défaillance était occupé pour commencer l’année 2025. En janvier, ils nous présentaient un album intitulé Se rendre malade… (pour des malades), puis partaient tourner en Europe pour donner neuf shows dans neuf villes en février. Je peux vous dire qu’ils sont quand même arrivés au Buckfest disposés à tout déchirer comme à leurs habitudes. La chanson Défaillance Système reste la meilleure ouverture de show possible pour eux. La table est mise, nous avons même un mini trash devant la scène. Le band street punk saguenéen varie le setlist d’un album à l’autre et propose même des covers. Bien sûr, 1 Beu 3 Punks s’y retrouvait. La soirée s’est terminée de belle façon avec le plus gros moshpit que l’assistance pouvait offrir.
Deuxième soir
The Defamed
Pour débuter ce soir, nous aurons droit à un trio avec deux guitares et une batterie. Les deux amplis grondent le meilleur tone de street punk possible en ayant chacune leur signature distincte. Deux voix rocailleuses qui se relaient une phrase chacune comme le font si bien The Ruffianz dans Pissed and Proud. Le groupe revient d’une hibernation de 18 ans et nous promet un album sous peu. Entre-temps, je vous invite à écouter celui sorti en 2006 pour comprendre l’attitude et l’agressivité de The Defamed.
Vas-y Line
Vas-y Line n’a pas encore joué une note et les insultes se mettent à voler de partout. Le band fait comprendre au crowd à quel point il est insignifiant. La foule ne se gêne pas pour leur rappeler qu’ils jouent, de toute façon, de la musique de marde. De mon côté, je ne peux qu’être impressionné de voir à quel point les moments de malaises de leur setlist sont orchestrés à la perfection. Une chorégraphie d’injures, d’erreurs et d’accidents. La prestation de Vas-y Line déboule comme un Olivier Guimond dans des escaliers. On réfléchit, on rit aux éclats et on se laisse emporter par les riffs qui déchirent. Il reste neuf dates d’ici la fin de leur tournée, vous pouvez les consulter ICI.
Guillotine
Le quatuor de la Haute-Côte-Nord s’est fait accueillir en grand par les spectateurs. La gratitude se fait sentir, la foule veut faire entendre son appréciation à l’organisateur du Buckfest. Musicalement, nous sommes transportés dans un autre monde. Autant d’hymnes punk en français que de « whammy » de guitare tout en respectant les codes du hardcore. Le frontman donne tout un show, il est partout en même temps. Starbuck chante avec ses tripes et tout son langage corporel le démontre. Il déclenche, en laissant ses émotions sur les planches, le premier moshpit respectable soutenu du week-end. Par respect pour les headliners en tournée qui doivent jouer après, Guillotine a écourté son set. C’est punk en criss ça !
BALM Squad
Bien entendu, chaque membre était déjà bien expérimenté avant le projet BALM Squad. Cependant, leur aisance et leur chimie en tant qu’unité musicale ne cessent de croître. La différence entre leur première performance et celle d’aujourd’hui est majeure. Les améliorations entre l’enregistrement de l’album Point of no Return en 2022 et Dark Time en 2024 sont flagrantes. Le setlist ne surprend pas, à moins d’en être à son premier show de BALM Squad. Par contre, ils ont su me surprendre avec la présence d’un saxophoniste. Le chanteur utilise des canons à confettis à profusion pour alimenter la braise dans la fosse. La camaraderie est à son comble. Les punks d’Ottawa avaient la recette parfaite pour clôturer cet événement.
Ne manquez pas votre dernière chance d’assister au Buckfest au Scanner Bistro de Québec les 28 et 29 mars prochain pour la finale. Préparez votre foie !
Rédaction: Frosty Pat
Correction : Val Girard
Révision : Marie-Eve Landry