
Faisons du 4 juillet la journée internationale contre le fascisme !
Publié le 04 Juil 2025 par Charles Loco
À moins que vous soyez une huître du fond de l’océan, il est difficile d’ignorer les différentes sociétés occidentales qui sombrent dans un fascisme abyssal. Ce ne sont malheureusement plus des actions anecdotiques de groupuscules obscurs. On parle ici de la fin de l’État de droit de plusieurs états, dont les États-Unis. Qu’est-ce que ça veut dire : « la fin de l’État de droit » ? Plus personne ne peut renverser une décision présidentielle. Que cette décision soit anticonstitutionnelle, liberticide, contre les femmes, antidémocratique, homophobe, contre les travailleuses et travailleurs, contre toutes minorités marginales ou marginalisées, la Cour ne peut plus renverser ces décisions. Le fascisme s’exprime par la déshumanisation et l’intolérance d’autrui. Il est important de rappeler que le fascisme s’exprime et existe, entre autres, par la banalisation et la glorification de la violence. Faisons du 4 juillet la Journée internationale contre le fascisme.
Il est plus que primordial de souligner et d’afficher notre antifascisme, tant qu’il le faudra. Il est tout à notre avantage de ne pas tolérer l’intolérable. Bien que la musique soit un véhicule parfait pour dénoncer, il faut agir. Plusieurs groupes et artistes agissent activement dans différentes scènes.
PUNK / Oï
Avec tous ses variants, l’immense pieuvre qu’est le punk, regorge de bijoux antifas. L’un des cas d’école est sans l’ombre d’un doute les : Unions Thugs. Ils parcourent la province, de piquet de grève en manifestations pour appuyer les luttes ouvrières à coup de chants révolutionnaires.

Deux collectifs organisateurs de spectacles au Québec sont fortement actifs dans la sphère dite « Antifa » : Brasse-Ville dans la ville de Québec fait la promotion d’une culture de gauche qui côtoie la culture punk mariée à l’autogestion et l’autofinancement. Courez voir leurs événements.

À Montréal, un collectif se distingue par sa militance, et c’est : Dure Réalité, d’ailleurs, ils coorganisent un spectacle avec plusieurs acteurs importants de la scène, le 12 juillet prochain ! Bref, Dure Réalité c’est un groupe de militants qui autoproduisent, distribuent, organisent la scène. Parce que l’autodétermination est la clé, si on veut s’en sortir ! D’ailleurs, bon nombre du collectif sont membres de l’IWW – un syndicat révolutionnaire et farouchement antifasciste – et membre d’autres collectifs tout aussi taquins !

Ska/Reggae
Francbâtards – Qu’ont en commun : l’île Maurice, l’île de la Réunion et le Québec ? La lutte anticoloniale. Ces luttes convergent avec les luttes antifascistes et antiracistes. Pour eux, c’est depuis 2009 ! Le groupe rajoute à son arsenal les luttes contre l’homophobie et le sexisme. L’exemple parfait que les luttes anticoloniales peuvent rassembler et surtout se danser.

Kon-Fusion se présente comme un groupe fusion rebelle « ska–cumbia » et « rebelle de fiesta ». Ils s’affichent ouvertement contre les politiques des États-Unis qui ont tout pour rappeler le fascisme de Mussolini. Ils font des spectacles-bénéfice, appuient les mouvements antifascistes, syndicaux et anti-capitalistes.

Métal/Hardcore
Jetsam – Ce groupe de « powerviolence » a une esthétique très crust et anarchopunk. À commencer par leur logo : « total liberation ». Ils se positionnent pro-Palestine, et ont cette citation incroyable : « no one is free until we are all free ». Pour les plus philo geek, vous reconnaissez là l’essence de l’existentialisme. C’est-à-dire que chacun de nos choix engendre l’humanité. Ouvertement féministe, pro-choix. Elles ont même plusieurs références à Emma Goldman. Activement antifasciste, anarchiste, militant-e queer. Retenez bien une chose, la lutte contre le fascisme est d’abord une lutte intersectionnelle !

Ghun Twei se passe de présentation. Depuis la sortie de son album Capitale de l’arsenic, il a le vent dans les voiles. Le groupe dénonce les dérives du capitalisme décomplexé qui est prêt à sacrifier la santé et la vie humaine, si la capitalisation en vaut la chandelle. Rappelons-nous d’une chose, le milieu du travail n’est pas démocratique. Les multinationales n’hésitent pas une seule seconde à bafouer nos droits pour engraisser leurs capitaux au péril de notre peau. Exercer une répression violente, nous faire disparaître, être écocidaire pour arriver à leurs fins. Parce qu’à leurs yeux, notre main-d’œuvre est un produit comme un autre.

One Last Threat – Qu’est-ce qu’on ferait sans un peu d’autopro ? Le guitariste du groupe est sans contredit l’âme militante du groupe (coucou, je parle de moi à la 3e personne, c’est très étrange). Ouvertement antifasciste, on peut retrouver à leur table de merch, des pamphlets de l’IWW et d’antifa Montréal. Le groupe s’est produit dans un festival célébrant l’extrême gauche : Revolution Fest.

Deathnap, en plus de s’afficher ouvertement antifasciste et antinazi sur ses réseaux sociaux, ils ont fait, plus souvent qu’à leur tour, des spectacles-bénéfice contre la brutalité policière. Ça se reflète dans leurs textes. Un bon exemple de passer des paroles à l’action.

Folk
Après l’asphalte, ce groupe folk grunge est associé à la militance, depuis longtemps déjà. Il faut reculer à l’époque où le folk sale était roi et les groupes se multipliaient : Mise en demeure, Robert Fusil et les chiens fous, Tintamarre, Les chiens de ruelles, Slinky canif pour ne nommer que ceux-là. Certains membres du groupe étaient dès lors membres de Faudrait faire la vaisselle. Aujourd’hui, toujours militant, anar et queer. Leurs textes traitent d’émancipation du précariat et de notre asservissement qui côtoie l’aliénation.

Il est impossible de nommer tous les groupes antifas en un seul article. C’est pourquoi une playlist qui fait la promotion des différents groupes Queb ouvertement antifascistes a été créée, afin de mettre de l’avant les militants d’ici. D’ailleurs, créer ladite playlist a été plus ardu que prévu. Ce qui en dit long sur l’aisance à se positionner clairement contre le fascisme. Bref, courez les voir en spectacles. Après, dénoncez, il faut agir.
Mettons l’épaule à la roue, et rejoignez un groupe en lutte !
Voici une liste de groupes affinitaires avec lesquelles vous pouvez vous impliquer, parce que la lutte antifasciste est aussi une lutte intersectionnelle.
Militant Antifa
Organisation Révolutionnaire Anarchiste
Centre autogéré
Centre Social Anarchiste L’Achoppe
Syndicalisme de combat
Labels
Action communautaire
Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec
Répertoire des organismes communautaires – répertoire par région
Droit des migrants
Centre des travailleuses et travailleuses Immigrants (IWC-CTI)
Le Collectif – Organisme communautaire au service des personnes immigrantes
Droit au logement
Droit des femmes
Droit des trans et multiplicité des genres
Droit des personnes à l’aide sociale
Droit des personnes autochtones
Droit au chômage
Mouvement Action-Chômage de Montréal
Éditeurs et journaux
Contre la brutalité policière
Pro-Palestine
Justice climatique
Parce que la résistance passe par la mobilisation et par l’action, soyez du bon côté de l’histoire, soyez antifascistes.
Rédaction : Charles Loco
Correction : Val Girard
Révision : Julie Fortin