Entrevue avec Janick Varning
Publié le 08 Sep 2022 par Dizz Hupé
Salut Janick. Premièrement, merci d’avoir accepté que Le Bad Crew aille chroniquer ton festival et d’avoir accepté cette petite entrevue. Cette année, c’est la 14e édition du VARNING FEST après une absence de deux ans. On sait tous que le covid est la raison du pourquoi les festivals n’ont pas eu lieu.
DIZZ: En ce qui concerne le VARNING FEST, 2 ans sans avoir eu lieu, le festival a t-il rasé de ne plus exister à cause de ces 2 ans-là ?
Janick: Non, je crois que ça a été la même chose pour tous les festivals dans le monde et donc, les gens attendaient patiemment que ça se tasse et qu’ils reviennent. Il est vrai que dû à la fermeture de notre salle Les Katacombes, j’étais plus anxieuse de continuer à tenir le festival, mais je me suis dit que j’allais y arriver et je pense que ça s’enligne pas mal bien.
DIZZ: La scène locale de Montréal est bien représentée dans le festival? Est-ce que c’est quelque chose de très important pour toi de mettre la scène québécoise de l’avant ?
Janick: Oui évidemment! Un des buts de ce festival est bien sûr de faire venir des groupes internationaux pour que les gens ici aussi découvrent de nouveaux groupes. Mais également le contraire, que les gens provenant des quatre coins du globe puissent voir et écouter la musique de nos artistes d’ici qui sont tout simplement excellent. Montréal a toujours été une des scènes punk les plus actives dans le monde et je trouve cela important de continuer à la promouvoir au travers de ce festival, d’où le nom: A Varning FROM Montreal haha!
DIZZ: En regardant le « lineup » du VARNING FEST, on voit beaucoup de bands du Québec, du Canada, des États-Unis mais aussi, un band du Portugal et de la France. Avoir tous ces band de l’extérieur du Québec, n’est-il pas un peu risqué financièrement avec la situation incertaine du covid ?
Janick: Oui. Je dois avouer que j’ai eu beaucoup de stress avec cette 14e édition. Premièrement, comme j’ai déjà dit, à cause de la fermeture de notre salle qui elle, facilitait l’organisation du festival et de sa gestion, mais aussi du fait que si ça advenait à ne pas couvrir les dépenses, c’est de ma poche que ça aurait sorti et c’est clair que je n’ai pas les moyens de payer des milliers de dollars de mon maigre compte en banque haha! Cependant, j’étais confiante que les gens allaient revenir après 2 ans d’absence, car cette année a été très occupée en terme de shows partout dans le monde et les gens étaient au rendez-vous puis en redemandent. Aussi, de par la vente de billets, je peux dire que je serai en mesure de couvrir toutes les dépenses. Je veux dire un gros merci à Nick Guérin du Piranha qui me fait un excellent « deal » avec la salle et qui, sans ça, je serai hyper stressé de ne pas arriver financièrement. Un merci aussi à Pétrick du Fermentor pour la commandite de bières. C’est bien apprécié.
DIZZ: Aussi avec le « lineup », on voit une belle grande difference dans les genres musicaux de la scène « underground ». On retrouve du Peace Punk, D-Beat, Oi!, Hardcore Punk, PostPunk et plusieurs autres. Y a-til une raison de mixer tous ces genre musicaux ?
Janick: J’aime bien des sortes de musique et de genre. Je trouve ça important que dans la scène punk, plusieurs genres y soient représentés et que l’on ne supporte pas seulement sa petite »clique ». Aussi, s’il y aurait 30 bands de D-beat, ça commencerait à être long haha! Non mais sérieusement, nous sommes choyés dans la scène punk d’avoir justement plein de styles et les bands que je choisis sont évidemment des bands que j’adore personnellement. Aussi, je pense que les gens vont aimer découvrir, s’ils ne les connaissent pas déjà et si c’est le cas, qu’ils aimeront les voir en »live ».
DIZZ: Quels sont les avantages de mélanger tous ces genre musicaux ensemble ?
Janick: À part ce que j’ai mentionné plus haut, je peux dire que ça attire différentes « crowds » et donc plus de gens, mais aussi que ces différentes « crowds » entre elles, puissent découvrir de nouveaux groupes et de nouveaux styles.
DIZZ: Pour l’édition de cette année, y a t-il un band en particulier que tu es fière d’avoir réussi a « booker » ?
Janick: J’ai eu quand même pas mal de misère cette année à confirmer les « headliners », surtout à cause que le Varning est le dernier festival de l’année. Donc, tous les autres festivals avaient déjà « bookés » les groupes que je voulais « booker ». Mais aussi à cause des horaires de certaines personnes et aussi du fait que les gens n’ont pas beaucoup d’argent après le 2 ans de pandémie et l’inflation qui règne depuis. Mais je suis super contente d’avoir pu « booker » Nukke et Bombardement ainsi que tous les autres, bien sûr 😉
DIZZ: Y a t-il un band avec qui tu as eu des discussions mais que malheureusement ils ont du annuler ou refuser ?
Janick: Oui! PMS 84, Horrendous 3D, Sadist, Los Monjo, MESS…
DIZZ: Pour cette édition, les gens devront aller dans 4 endroits différents pour voir tous les « shows ». Est-ce voulu ou il y a un problème concernant les salles disponibles à Montréal pour la scène « underground » ?
Janick: C’est voulu. Personnellement, j’aime bien quand je vais dans un festival découvrir plus d’un endroit et même quand Les Katacombes existaient, j’organisais des « shows » dans plusieurs salles différentes. C’est aussi en terme de capacité que je décide quelle salle je prend pour quel « show ». Les « shows » en soirée seront plus fréquentés, donc j’ai besoin d’une plus grande salle. Aussi, je fais une matinée de « shows » à l’extérieur depuis que j’ai déplacé le festival en septembre et j’adore les « shows » extérieurs. Je veux aussi encourager plus d’une salle. Ayant été gestionnaire de salle pendant plus de 20 ans, je sais comment c’est difficile de gérer une salle « underground » et j’essaie le plus possible de « booker » des « shows » dans ces salles pour leur faire faire de l’argent, les punks ça boit en tabarnak haha!
DIZZ: Pour quelqu’un qui ne connait pas le Varning Fest et les bands qui vont y jouer, à quelle journée ces gens devraient-ils aller ? Et pour quelles raisons ?
Janick: Et bien, c’est difficile à dire. Cela dépend, je dirais, du style de bands qu’ils aiment car évidemment, les soirs sont un peu « bookés » en fonction des styles. Même si je mise un peu, je n’aime pas quand je vais voir un show que les bands soient complètement diversifiés au point où je n’ai pas le goût de les regarder lol. Mais il est clair que le jeudi est plus punk rock anarcho et donc, passe mieux que le vendredi et samedi qui sont quand même avec des groupes heavy/noisy pour ceux qui ne connaissent pas le D-beat/Crust/Mangel hehe!
DIZZ: Si tu avais des gens à remercier, pour leur implication, leur aide ou pour toute autre raison, ce serait qui ?
Janick: Pour cette année, j’ai réduit un peu l’équipe car je ne savais pas trop au niveau financier comment ça allait aller. Mais on est quand même une douzaine de personnes qui s’impliquent et veille à ce que tout se déroule bien. Mais j’aimerais faire un »shout out » et remercier tous mes amis(es) qui m’aident depuis le début à faire de ce festival ce qu’il est depuis 2007. Personnellement, je « booke » tous les bands et je gère la logistique (billets, vente, organisation de tous les shows) et le suivi de toute l’équipe qui s’implique. Dans cette équipe, il y a Karine qui s’occupe du buffet pour les bands avec Sarah et d’autres amies de filles (par le passé: Pam, Annie, Gaëlle, Evy). Mes super « techs » de son Oli, Carl, Marco et Hugo. Il y avait aussi aux Katacombes toute l’équipe de barmaid (Emma, Kathleen, Suzie, Jess, Michelle) et ma collègue Claudie. Il y a Jim Martin qui m’aide avec les billets d’avion (financement) et par le passé Matt Strong aussi. Il y a Spinach, qui, depuis quelques années m’aide avec le transport (bands, gear) et s’occupe du bon déroulement du « matinée show » à l’extérieur et y’a eu Joe Guimond et Matt Sachs par le passé. Il y a Dave cette année qui s’occupera du déroulement du show à la Casa et y’a eu JTA par le passé (et qui me souffle des suggestions de bands depuis des années). Pour les « main shows », il y a Nath, Fish, Morgan qui ont aidé souvent avec la billetterie ($ entrées) et mes super portiers des Katacombes: Dom, Dan, Mathieu qui assurent la sécurité. Il y a eu Marie-Ève, et cette année Jeslyn, pour la photographie, Louis pour les vidéos et cette année Trevor qui a monté le vidéo promo. Et toi Dizz qui viendra documenter le festival. Il est sûr que j’en oublie, désolé, vous savez qui vous êtes, en 14 ans ma petite mémoire me fait un peu défaut hehe! À vous tous un gros MERCI!
DIZZ: Tu as le mot de la fin, donc si tu as quelque chose a dire sur le Varning Fest de cette année, je te laisse le champ libre.
Janick: Je veux exprimer ma gratitude envers tous ceux et celles qui supportent le festival que ce soit depuis le début ou pas, vous êtes la raison du pourquoi il existe encore et sachez que sans vous tous et toutes, ces super bons groupes ne seraient peut-être jamais venu découvrir la scène ici au Québec et les gens d’ici n’auraient peut-être pas découvert tous ces excellents bands. Donc Merci! Merci aussi à tous les autres organisateurs et équipes de gestion des autres festivals dans le monde qui contribuent à garder la scène punk vivante et encore plus forte et solidaire que jamais, je vous lève mon chapeau! Merci à toi Dizz pour l’entrevue et pour ton implication dans la scène, il en faut toujours plus! Au plaisir de vous voir au Varning dans 3 semaines!!!
United we are strong! Cheers!
Janick
texte revu et corrigé par Julie Fortin