
Les Brain Eaters dévorent le Clocher !
Publié le 29 Jan 2024 par Julie Fortin
Quand j’ai vu le spectacle des Brain Eaters affiché au Café du Clocher, c’était clair dans ma tête que je ne manquais pas ça. Pour mon premier show de 2024, j’ai choisi la nostalgie : celle des vieux copains, dans un trash frénétique au cœur d’un endroit cozy… Le Clocher. Je ne vous cacherai pas que j’étais excitée comme une puce à l’idée de [re]voir mes potes et de faire une découverte musicale, avec Empire de Mu en ouverture. Ce samedi 20 janvier, j’suis encore souillée de ma semaine de travail, mais je remplis ma p’tite Golf d’amis, en direction d’Alma.
Le royaume onirique d’Empire de Mu
Empire de Mu finalise son installation sur scène, pendant que tous jasent en sirotant un drink. Lorsque je me retourne, une petite femme habite la scène. Ma curiosité est piquée. Sans être une grande fan de métal, je me sens tout de suite interpellée par les premiers accords d’Empire de Mu. Par contre, ce qui capte pleinement mon attention, c’est la voix d’opéra puissante qui sort du lot, à travers les riffs rapides; celle d’Arianne.
Ce band de Montréal regorge d’ADN d’ici, avec Michel (drums) du Saguenay et Arianne du Lac. “Je suis super contente d’être là! Moi, j’viens d’Alma, pis ça fait longtemps que je suis pas venue icitte. Je suis contente de jouer avec mon band Empire de Mu devant des vrais Jeannois !” Le public clame sa joie d’applaudissements retentissants. L’atmosphère à la fois onirique et épique des chansons au beat ultra-rapide est tout à fait hypnotique. La métalleuse à temps partiel en moi se laisse emporter par La Traversia et Death Lotus.
Arianne (voix) dans sa grande robe noire, double sa prestation vocale de mouvements lascifs, parfaitement agencés à la musique. Elle sort parfois de scène et visite le public; c’est très dynamique. Sa solide voix pleine de reverb’ résonne dans tout le Clocher. Je savoure ma découverte de la soirée et apprends même que le groupe chante en trois langues : français, anglais, espagnol. C’est super.




Un album en gestation
Empire de Mu profite évidemment de sa tribune pour faire l’annonce de son prochain album, Lotus Legacy, à 90% francophone. Je me sens de plus en plus interpellée par cette artiste féminine, défenderesse de la langue française, travaillant elle-même à faire connaître la scène. “Soyons riches!” lance Arianne, faisant référence à toute la solidarité caractéristique de la scène, désireuse de valoriser la langue. Le set se termine sur la même énergie et l’enthousiasme des membres transparaît “Vous êtes les meilleurs, Alma. J’ai fait le tour du Québec pis vous me prouvez que vous êtes les meilleurs, chez nous”.

Un petit plus concernant le groupe
Selon l’info que j’ai reçue, Empire de Mu, c’est de “l’extreme operatic brutal death metal”. En clair, ça garroche pas mal, tout en étant très mélodique. Empire de Mu “raconte l’histoire du continent de Mu, qui aurait existé en plein milieu de l’océan pacifique. […] Un cataclysme naturel entraîna la chute spirituelle et scientifique de l’être humain en plein cœur de son ascension, il y a 50 millions d’années.”
Vous êtes curieux ? Arianne Fleury co-anime Montréal Métal, à la radio CIBL101.5, le mardi à 20 heures. Encore mieux, allez donc les voir lors de leur passage au Plaza, à La Baie, le 11 mai prochain. Le détour vaudra bien la découverte.
Les Brain Eaters ont faim
Ma dernière fois en compagnie des Brain Eaters, c’était avant-Covid. Aussi bien dire une éternité. Pour moi, la délicieuse prestation à saveur Misfits de ce samedi-là avait le goût des retrouvailles. En effet, je connais le groupe depuis au moins 15 ans, depuis le Pub Xtrême à Jonquière. Pour les natifs hors SagLac, le PubX comme on l’appelait, était un bar à spectacles métal et punk. J’y travaillais, et c’est à cette époque (disons horizon 2008) que j’ai rencontré la gang des Brain Eaters. Au fil des années et des shows d’halloween au Saguenay, une belle amitié s’est tissée entre nous.
Les gars des Brain Eaters, évidemment maquillés pour l’occasion, montent sur scène et startent les premiers morceaux. Immédiatement, l’ambiance tourne à 180 degrés : une vague de gens déferle en un trash totalement fou. Tout le monde gueule les paroles, les poings levés. Deux chansons plus tard, il fait certainement 50 degrés dans la place. C’est dire à quel point le mercure du plaisir est à la hausse. Éric (voix) demande même qu’on ouvre une porte ou qu’on ferme des spots. À voir combien il fait chaud près du stage, je me dis que les gars doivent fondre, un pied plus haut.
Misfits revisité
En saluant le crowd, Éric fait référence à la longue relation qui lie les Brain Eaters et le Saguenay. Voyant les gens protester – parce que t’sais, le Saguenay ce n’est pas le Lac – il se rétracte en riant : “c’est pas dans mon intention de commencer une guerre”. Le public pardonne facilement; les Brain Eaters se sentent chez-eux ici [dans la région], et c’est tout ce qui compte.
Durant le show, tout le répertoire de Misfits est survolé, à la joie générale. Le pit s’agite ou se tranquillise sous les notes de Forbidden zone, de 20 eyes in my head, de Resurrection ou de Dig up her bones. On chante en chœur les paroles de Scream et de Saturday Night, ou encore celles de She et de We are 138. Je danse tellement que je dois parfois prendre des pauses pour reprendre mon souffle. Entourée de mes amis sur scène et dans la salle, je vis un moment, là. La fin du spectacle approche, quand j’entends qu’on m’interpelle. Éric tient à souligner notre amitié avec une “vieille tradition”, qui consiste à partager le micro sur Angelfuck. Je vous laisse deviner la suite et la fin de cette soirée tout à fait mémorable.







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Rédaction : Julie Fortin
Crédit-photo : Annie Dallaire
Correction : Josée Marcoux
Révision : Marie-Eve Landry