
Pils Sessions Live #3 : The Ruffianz
Publié le 30 Jan 2025 par Frosty Pat
C’est le 17 janvier 2025 au fameux House of Targ d’Ottawa que Pils Records et le No Name Show tenaient leur Pils Sessions Live #3. Un évènement pour souligner la session d’enregistrement de The Ruffianz au No Man’s Land Studio de Gatineau. Quatre bands venaient s’ajouter au lineup : Forx, Jail, Random Assault et SkullNBone.

Arrivés au House Of Targ, on savoure la bière de la place en jouant au pinball. Les 50 premières personnes à franchir la porte recevaient une cassette de Ciggie Tarbox. Pendant ce temps, Pils Records sème la tentation chez les accros du vinyle avec sa table de merch. J’en profite pour me procurer le dernier de Défaillance encore tout chaud.
Forx
Le band d’Ottawa a joué les premières notes de ce Pils Sessions Live #3. Je suis immédiatement conquis par les riffs de guitare rapides et saccadés, dignes du meilleur punk rock à roulettes de mon adolescence. Il a suffi de trois morceaux pour dénouer les jambes du crowd.
Le timbre vocal et la posture de la chanteuse laissent transparaître une force tranquille. Les pick scrapes de guitare accompagnent à merveille cette petite voix démoniaque. La basse soutient la mélodie sans voler la vedette et remplit le vide lorsque la guitare fait ses solos. Il n’y avait pas de meilleure façon d’ouvrir l’événement. Le rythme effréné de Forx a retenu l’attention de tous.
Jail
Les membres de Jail ne se font pas prier pour prendre le relais sur scène. Cependant, les gens se sont repliés et le calme règne dans la fosse. Le chanteur a du coffre, sa voix porte jusqu’à l’extérieur de la salle. Les backvocals martèlent le message encore plus fort. L’assistance a eu besoin de quelques chansons pour réactiver le pit.
Les riffs sont simples. Les instruments à cordes jouent la plupart du temps à l’unisson sauf dans certaines parties où la guitare chug seule et la basse vient puncher avec le drum. Les codes de la Oï traditionnelle s’y retrouvent et les bouts plus robustes me font penser à du Slayer ou D.R.I..
Random Assault
Encore une fois, le moshpit est à l’arrêt pour accueillir le prochain groupe. Random Assault s’occupe de faire danser ce beau monde en moins de deux. Les airs accrocheurs joués à la guitare remplacent les hymnes oï que les gens fredonnent instinctivement comme une turlurette.
Les refrains sont instantanément attrayants et mémorables. Par contre, pour satisfaire mon appétit de distorsion, j’aurais apprécié qu’une deuxième guitare vienne soutenir la rythmique pendant les solos. L’aptitude phénoménale de Random Assault à écrire des vers d’oreille crée un lien fort avec la foule dès le deuxième refrain de chaque toune. Prenez-en bien note, ce band risque de marquer l’univers underground pour longtemps. Cliquez ici pour accéder à leur dernier projet, paru cet été.
SkullNBone
Si la distorsion était pesante et moderne depuis le début, dès les premiers accords de SkullNBone nous sommes nettement ailleurs. Un grain plus vintage et clair. Je leur décerne l’honneur du meilleur tone de guit award de la soirée. La basse ne s’en laisse pas imposer, saturée à fond la caisse pour capturer l’essence du rock n roll.
Malgré les efforts, il faut encore une fois quelques chansons pour délier le moshpit. L’ambiance est idyllique. On peut le mesurer en regardant les gens qui ne sont pas dans la fosse se dandiner. La voix grasse et rauque ainsi que la vive allure de la guitare frôlent parfois le hair métal. La deuxième performance de SkullNBone depuis leur réunion n’est pas passée inaperçue.
The Ruffianz
C’est au tour de notre tête d’affiche du mois de prendre le micro. Vous pouvez d’ailleurs consulter l’article écrit par ses membres en cliquant ici. On retourne à un son streetpunk plus moderne et enfin deux guitares se relancent. Le chanteur occupe le stage comme personne. Il partage son micro, yeux dans les yeux avec la foule, à chaque occasion. Celle-ci a encore eu besoin de quelques couplets pour attiser le trash.
Mis à part certains déraillements au niveau de la voix, la session d’enregistrement d’aujourd’hui n’a pas été ralentie d’une miette. Le setlist est fluide et couvre la discographie du groupe de belle façon. Nous pouvons ressentir l’implication profonde de chaque musicien derrière toutes les notes jouées. The Ruffianz ont été absents trop longtemps, alors que la scène avait besoin d’eux, mais ils ont repris le flambeau et sont montés au sommet en moins de deux. Certains spectateurs sont partis pendant le set, mais les plus endurcis ne pouvaient quitter avant Pissed And Proud.
Ce fut une autre réussite pour Pils Records, comme tout ce qu’ils entreprennent. Restez à l’affût de leurs réseaux pour ne pas manquer la sortie de ce fameux Pils Sessions #28 enregistré ce week-end.
Rédaction : Frosty Pat
Correction : Céline Montminy
Révision : Julie Fortin