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Un franc succès pour le Taverne Fest 2

Publié le 04 Juin 2024 par

Samedi soir est la deuxième et dernière soirée du Taverne Fest 2. On se transporte à la Baie, au Plaza, pour les spectacles du 25 mai. Il fait pas mal plus beau que la veille, et un vent tiède souffle sur le bord de la baie des Ha! Ha! Plusieurs essaims de gens discutent joyeusement dans le parking de l’Hôtel Plaza. Le Paradox fourmille déjà de punks en tous genres qui ont sans doute assisté aux spectacles d’avant-souper.  

Je n’étais pas à la Brasserie Port-Alfred pour voir les prestations de Jenny Woo et d’Alex Paquette. En revanche, j’ai dégoté cet extrait sur le profil de Michel Cantin (Productions Colimason). 

Les Banlieusards : plongeon vers le passé

Le parterre et le bar du Plaza sont remplis de gens venus voir Les Banlieusards, groupe hommage à Banlieue Rouge. Dès la première chanson, la foule, choriste, ne manque pas une réplique du célèbre groupe des années 90.  “La prochaine, va avoir 35 ans” est un indice certain à l’introduction du titre Tchernobyl. Dès lors, tout le monde danse, dans une joyeuse frénésie. 

Comme chacun, je suis absolument ravie de retrouver le son de Banlieue. L’énergie du pit est intense. Le crowd gueule et répond aux invectives d’Olaf. C’est une tune bien connue “qui parle de l’armée”, tout en disant “ce qu’on en pense”. Les succès du band jouent les uns après les autres : Kassandra, Le Serment, L’Auberge des trépassés, Au cœur de la tempête… Comme dirait l’autre, ça “rappelle des bons moments […] quand on mettait la cassette dans notre Walkman jaune”. Honnêtement, chaque chanson listée était comme un voyage, direction nostalgie. D’ailleurs, la prestation des Banlieusards était tout simplement débile. Ça donne le ton, le bon, aux festivités de la soirée. La punkette de 16 ans en moi trashe encore cet épisode “banlieusard” du Taverne Fest 2.

La forme d’enfer de Défaillance

Après un intermède agrémenté de conversations dans le stationnement ensoleillé, nous rentrons. Puis, quelques ajustements au son, et Défaillance garoche la première tune d’un set qui s’annonce de feu. Tout de suite, on est comme saisi par l’énergie et par la verve qui se catalysent dans ce premier tube. « Vous pouvez pas savoir comment qu’on est content d’être icitte après quasiment cinq mois pas de show” déclare Gagnon (chant). Il questionne la foule : “z’êtes-tu prêts?”, au départ de DIY. Ensuite, la magie du punk opère, le pit devient fou et s’enfle pour envahir toute la pièce… Malade. L’énergie galopante de la foule monte constamment au son de chansons telles que Se rendre Malade ou  Punk ‘79.

Un demi temps mort plus tard, Sam et son accordéon se retrouvent sur le stage pour Bêtise humaine. Aux dires de Pierre-Luc, c’est une chanson qui “n’a pas été jouée depuis bien longtemps”. On se régale. Durant la prestation de Défaillance, je ne quitte la fosse que pour aller me désaltérer, contaminée comme les autres par ce flot de musique. Finalement, Sans contrôle et Morts-vivants viennent mettre fin à un set pour le moins agité. C’est certainement le meilleur numéro de Défaillance que j’aie vu.

Barricade mentale et Out of Order captivent

Après une longue absence sur les planches de la région, les gars de Barricade Mentale embarquent sur scène. Les gars sont fébriles, comme teintés de l’énergie caractéristique de la soirée. Ils donnent une prestation agressive, où s’entremêlent les compos et les covers, tels que Bébé braillard – bébé broyé, Apparence jugée (Charge 69) et Les deux doigts dans la prise (Les Shériff). De ce fait, je me laisse emporter par l’euphorie du moment, et me mêle aux autres danseurs devant le stage. Je sors un peu avant la fin du set, fatiguée mais énergisée.

Le son du groupe Out of Order, que je n’avais jamais entendu jusqu’alors, m’attire en-dedans. Mes pas me portent automatiquement devant le stage; je suis comme hypnotisée par cette énergie musicale pure. Au début, le crowd semble prendre une pause et être plus tranquille, mais je me trompe. À l’image de l’œil d’un ouragan, l’accalmie laisse bientôt sa place à la fougue des pas, des poings dans les airs et des cris. 

Source : Page Facebook, Out of Order. Crédit-photo : François Thivierge

Durant sa performance enflammée, Out of Order joue plusieurs titres de son plus récent album Under the knife, comme Saints and sinners, Valley of the wolves  and Stay with me. D’autres tunes plus anciennes comme Berlin Wall et Saint James agrémentent aussi le set de ce band au son retentissant. Quand la musique finit, je suis médusée de ne pas les avoir découverts avant. Out of Order est clairement mon must en cette deuxième soirée. 

Lire aussi

Entrevue avec Barricade Mentale et Interview with Out of Order

Ripcordz, coup de grâce du Taverne Fest 2

La réputation de Ripcordz n’est plus à faire depuis longtemps. Voir leur nom, en tête d’affiche est la garantie d’un spectacle de qualité. Paul Gott (voix) est un être généreux et passionné et roule sa bosse dans le punk depuis plus de 40 ans. Durant les shows, il jase abondamment avec le public entre les tunes, faisant des blagues ou situant le contexte des pièces jouées par Ripcordz

Ce soir, Paul lance, entre autres, une dédicace hilarante qui déride la foule : “Thanks to Donald Trump […] for being such a good inspiration for punk bands”. Blague à part, c’est quand même une vérité : la musique punk s’inspire d’aspects de la société qu’elle dénonce dans sa musique.

Durant Tear it down, Riot ou All gods must die, quelques enthousiastes s’amusent dans le pit, trashant avec un entrain certain. Ripcordz se donne à fond pendant la dernière partie du show, où résonnent d’excellents titres tels que Punk Nation, Girls in the pit et Youth war. Par après, le Taverne Fest 2 se clôt sur un bar encore rempli de gens; la fête s’éternisera certainement un peu… Je ne sais pas s’il y aura une troisième édition du Taverne Fest. On m’a laissée entendre que si tel est le cas, l’événement pourrait fort bien se centraliser à Chicoutimi. Qui vivra verra.

Rédaction : Julie Fortin

Photographie : Jerry-Cherry et Annie Freska Blackburn

Correction et révision : Marie-Eve Landry

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé la musique, le style punk et les crêtes dressées. J'suis une intello finie, un peu geek et un peu pirate. J'évolue régulièrement dans les shows et dans le événements. Tu m'y verras souvent en retrait, mais toujours à l'écoute. J'ai parfois l'air sauvage parce que je dis pas un mot ou si peu. En fait, j'suis dans ma bulle, à penser à toutes sortes d'affaires ou à juste vivre le moment présent. Viens me parler, j'suis ben smatte, bien que j'aie plus de mots sur papier que dans la vraie vie. Correctrice, rédactrice et admin au sein du Bad Crew, j'ai pour objectif de faire rayonner la scène du SagLac, qui est vivante, accueillante et remplie de trésors de toutes sortes!