
Un vent de fraicheur signé Bucky Harris
Publié le 10 Sep 2022 par Collabo
Après une attente insoutenable pour que la formation montréalaise Bucky Harris sorte du nouveau matériel, mon souhait a finalement été exaucé le 29 juillet dernier. C’est avec plusieurs semaines d’écoutes intensives dans le corps que je peux enfin m’exprimer sur ce qui en ressort.

Suite à leur solide prestation lors du plus récent Pouzza Fest, la barre de mes attentes était si haute que l’engouement devint insupportable. Après une première écoute semi-attentive, je pouvais déjà me sentir charmé et enthousiaste face à ce nouvel album intitulé Livertalk. Et même si l’entrée en matière, avec ses trois premiers morceaux, est beaucoup plus punk rock classique que ce à quoi je m’attendais, l’album reste une belle évolution par rapport aux enregistrements précédents, tout en gardant la petite twist originale qui donne à Bucky Harris un son unique. Le deuxième LP du quintette est, malgré ce que j’ai mentionné plus haut, une des meilleures œuvres du genre sortie cette année.
Le Bucky-Harris-a-un-je-ne-sais-quoi se manifeste pour la première fois avec Boiler Room et son groove pouvant faire danser les plus coincés. Le mélange du punk et des rythmes exotiques donne une couleur rafraichissante à de nombreuses pièces tel que Dawn Treader et Capsized. Les festivités continuent par la suite, et ce, jusqu’à la toute fin. Devilspeak, se trouvant en plein milieu de ce petit bijou, offre une étonnante différence par son agressivité et une introduction originale.
Livertalk est une belle démonstration de l’ingéniosité du groupe. Leur force réside dans la façon de mettre de l’avant des structures de chansons différentes les unes aux autres, des styles musicaux variés ainsi que des petites touches ici et là étrangement sorties d’un sac à surprise. Les nombreux back-vocals accentuant un vocal déjà parfait ne fait que rehausser ce qui est déjà délicieux. La pièce The Gates comprend un refrain d’une ampleur plus grande que tout ce qu’on peut s’imaginer avec une dualité vocale superposée et hétérogène; un grand moment de musique à mon avis. Tout comme dans leurs précédents albums, l’envie de chanter les mélodies envoûtantes du chanteur n’est qu’une insoutenable tentation.
La vibrante exécution des musiciens hors-pairs est une belle preuve de leurs talents sans pour autant en beurrer trop épais, ou même faire de l’ombre sur ses comparses. Cinq talentueux musiciens en parfaite harmonie, en équilibre et bien balancés. On sent tout au long de notre écoute que le groupe a beaucoup de cœur au ventre et est extrêmement passionné par ce qu’il fait. Si je trouve que la force de Livertalk ne réside pas dans son ouverture ou bien sa conclusion, il reste, à mon avis, un excellent album surpassant de loin les attentes que j’avais envers la formation et un vent de fraicheur en cet été 2022.
Chanson préférée: The Gates
Marcan