Zoo 8

Publié le 04 Jan 2024 par

Quand Antony de Slam Disques/Hell For Breakfast m’a écrit pour savoir si j’avais envie de chroniquer la dernière compilation Zoo 8, je n’ai même pas hésité et tout de suite j’ai dit oui.

La vérité est que j’étais quand même un peu en boisson perdue quelque part dans les tropiques. À ce moment-là, n’importe qui aurait pu me demander n’importe quoi à chroniquer et j’aurais dit oui. Tsé, quand tu nages dans le bonheur, t’as le oui facile. Le lendemain, j’ai réalisé la bourde que j’avais faite, mais puisque je suis une fille de parole, je ne pouvais plus reculer.

Des compilations de covers, bof!

Le problème étant que moi, les compilations, je n’en écoute pas ben ben. Pis encore moins une compilation de covers. Chaque année de sortie d’un album Zoo, je le survole, je m’y accroche les oreilles, mais je dois être honnête, je passe rapidement à autre chose. Pourquoi? Parce que je l’ai dit, moi, les covers, c’est un peu bof!

J’ai fini par dégriser pis rentrer au pays et, malgré mes égarements d’esprit, j’ai pesé sur play et j’ai pris le temps d’écouter. D’emblée, je dois l’avouer, qu’il y a quelques bands sur cette compilation qui ne sont pas dans mes cordes. Pas qu’ils ne sont pas bons ou qu’ils n’ont pas de talent… c’est juste que ce n’est pas dans mes cordes. Je suis capable d’assumer le fait que Céline Dion est une chanteuse remarquable avec un talent indéniable, ça ne veut pas dire pour autant que je m’éclate toute seule chez moi en écoutant My Heart Will Go On!

Objectif : un article objectif

J’ai donc décidé de l’écouter d’un point de vue objectif, d’un point de vue plus journalistique, plutôt que d’un point de vue émotionnel ou personnel. Pour la chroniqueuse en herbe que je suis, ça a été tout qu’un défi, mais j’ai adoré l’expérience. Sortir de ma zone de confort a été indéniablement une belle aventure.

Ainsi, pour éviter de tomber dans un négativisme subjectif qu’on évite au Crew, j’ai préféré me concentrer sur un résumé de ce qu’est le Zoo 8 et de faire le top 5 de mes coups de cœur. Mais attention, ce n’est pas parce que je limite à un top 5 de mes coups de cœur Zoo 8 que j’enlève quoi que ce soit aux onze autres titres.

D’emblée je dois l’avouer, le choix des artistes et des pistes choisies est éclectique, intéressant et intrigant. Réussir à bâtir un album compilation de punk sur des airs de Jean-Pierre Ferland ou Paul Young, c’est tout de même une mission qui sort de l’ordinaire. Bien que l’on y retrouve des reprises des Colocs, de Lisa Leblanc ou des Marmottes Aplaties, réussir à y intégrer des artistes de tout acabit, c’est du génie. Voici donc mes 5 coups de cœur, sans ordre précis :

L’Affaire Pélican – L’Amérique pleure (Cowboys fringants) :

Lorsque j’ai vu la publication passée sur la page de L’Affaire Pélican, j’ai tout de suite été intriguée. J’ai cliqué et j’ai été charmée, instantanément. Dans le contexte du départ pour l’éternité de Karl Tremblay, reprendre une pièce qui a conquis toute la province et qui a décroché des larmes à bien des p’tites madames comme moi, c’était tout qu’un pari. Et L’Affaire Pélican l’a accompli d’une main de maître. Je ne pourrais pas dire qu’elle est meilleure que l’originale… Ah pis fuck off!!

Oui, elle est meilleure que l’originale. Le rythme, les arrangements, les amalgames de voix. Clairement qu’il y a une coupe de punks qui se sont reconnus davantage sur ces airs, les replongeant dans des tournées où ils sont éloignés de leur famille, à ne pas faire une criss de cennes pis à se demander si ça en vaut vraiment la peine d’aller gueuler leurs trippes, perdus quelque part entre Montmagny pis l’Abitibi.

Crédit photo : Facebook de L’Affaire Pélican

Thick Glasses – Voyage, voyage (Desireless) :

S’il y a un band que je pouvais imaginer reprendre un classique de la pop française kitsch qu’est Voyage, voyage de Desireless, c’est bien Thick Glasses. Clairement un de mes bands chouchous des dernières années, ce quatuor de Montréal est l’esprit même de l’espérance de la relève assurée de la scène underground au Québec. Au niveau des arrangements, il n’y a pas grands coups d’éclat et les gars y ont été modérément, sans dénaturer le son de la pièce originale. Mais que dire de la voix! Réussir à monter quelque peu en soprano sur certains ponts, ce n’était pas réussi d’avance, mais Charles de Villers l’a fait avec brio!

Pour lire l’entrevue réalisée avec eux, cliquez ici.

Crédit photo : Karl Meury

Hipshot – Encore et encore (Francis Cabrel) : 

Confidence à toi qui me lis en ce moment : je suis une fan finie de Francis Cabrel. Je l’aime depuis ma plus tendre enfance. C’est un artiste que mes parents m’ont fait découvrir et qui me fait du bien. La qualité d’écriture et de composition de Francis Cabrel en font, selon moi, un des plus grands artistes de la francophonie, toutes époques confondues. Adolescente, j’ai même volé l’album Fragile à ma mère (ben oui maman! ton album est chez nous depuis plus de 25 ans).

Donc, quand j’ai vu ce titre dans la liste des reprises de Zoo 8, par Hipshot en plus, mes attentes étaient crissement hautes. C’est rock, ça coule, c’est rafraîchissant. C’est toujours un peu délicat de faire une reprise sans tomber dans la caricature ou bien de dénaturer la pièce originale. Mais chapeau à ce band que j’adore, et à Marie qui a une voix somptueuse, qui porte et qui nous traverse l’âme.

Crédit photo : André Beaupré, pour le Bad Crew

Nick! – Copilote (Fouki) :

Je vais être honnête, je n’aime pas particulièrement Fouki. Mais Copilote, c’est le genre de toune que t’entends à la radio pis que tu te mets à chanter sur-le-champ. C’est le genre de toune qui te rappelle les jours d’été et les road trips en amoureux. Pis je l’avoue, du beat un peu cu-cul de même, moi, j’en écoute. Complètement à l’image du style dans lequel Nick! excelle, cette reprise est légère, entraînante et pop punk à souhait. J’y aurais entendu quelques notes un peu plus rough, mais sinon, j’ai adoré.

Crédit photo : Dominic Gendron pour Punkrockradio.ca

Hate It Too – Le chat du café des artistes (Jean-Pierre Ferland) :

Une des raisons premières de faire un cover est sans aucun doute de rendre la pièce meilleure avec une touche bien personnelle. Et malheureusement c’est ce qui fait souvent défaut dans un cover. Dans le présent cas, c’est une réussite du début à la fin. C’est une excellente reprise d’un grand classique de la musique francophone, composé par un des génies de la langue française. On peut ne pas aimer (et pour se dire les vraies affaires, malgré son talent, je n’ai jamais été fan de Ferland). Mais Hate it Too ont réussi un coup de maître ici.

Crédit photo : Facebook

Déjà la fin!

Bref, ce fut un super moment auditif et je vais aller me remettre les oreilles sur les sept autres Zoo, histoire de me replonger dans nos grands souvenirs de la musique.

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Rédaction : Claudia Bo

Correction : Céline Montminy

Révision : Marie-Eve Landry