
Une soirée de plusieurs premières.
Publié le 24 Fév 2023 par Frosty Pat
Samedi le 18 Février 2023 était une journée spéciale pour plusieurs personnes présentes au Traxide. Working Class Production organisait son premier évènement de façon officielle et nous présentait deux groupes qui eux aussi en étaient à leurs premières montréalaise. On ne parle pas ici de nouveaux acteurs dans la scène, on parle de trois projets menés par des gens expérimentés qui gravitent dans les entrailles du streetpunk ou de la Oï depuis toujours. Si tu cherches la crème des événements punks underground, si t’es le genre à accrocher tes bottes de travail juste pour enfiler une paire de doc, les soirées de Working Class Production sont pour toi.
Il n’y a pas de meilleur endroit que le Traxide pour cette occasion. La place me rappelle mon adolescence à la salle de l’X, là ou les règles les plus élémentaires de notre mouvements s’appliquent. La relève est mise sous les projecteurs avec la même ardeur que les vétérans, les préjugés restent à la porte et nos valeurs communes qui font de nous des marginaux sont bienvenues. La comparaison ne s’arrête pas ici, ces deux salles, bien que 20 ans d’intervalle les séparent, nous ont été offertes dans ce format grâce au travail de deux femmes qui ont beaucoup fais avancer la scène.
Reaction, la tête d’affiche du mois de février au Bad Crew, ont été les premiers à ouvrir le bal. Le band entre dans la définition même du terme supergroupe avec à son bord, des membres issus de d’autres formations à avoir fortement marqué le paysage. On pouvait sentir la fébrilité des musiciens avant de monter sur scène, l’excitation d’offrir à Montréal leurs nouvelles chansons, que nous pourrons tous découvrir prochainement sur Pils Records puisque le groupe sort tout juste du studio. La foule était prête à exploser dès les premières notes. On pouvait sentir l’expérimentation des artistes derrière Reaction, les changements de tempo impromptus, les duos de guitares mélodiques sur fond de grosse caisse et de basse, les hymnes à chanter en chœur. Une première totalement réussie pour eux, l’énergie dans le pit laissait comprendre l’appréciation de la crowd. Je vous invite à constater le chaos par vous-même lors de la chanson Control!!.
Les deuxièmes à monter sur scène ont quelques points en commun avec la formation précédente. Ils ont eux aussi choisi Pils Records pour enregistrer leur EP sortit en janvier dernier et pour eux aussi la définition de supergroupe s’applique tout autant. Balm Squad ne réinventent rien, ils choisissent la tactique inverse, un retour en arrière. J’espérais retrouver le même son en performance que sur l’album et je n’ai pas été déçu. On peut reconnaitre le son brut et dénudé du punk d’autrefois, des airs de Subhumans, des voix parfois à la Sid Vicious tout en gardant la saturation des guitares et l’agressivité au goût d’aujourd’hui. L’énergie dans la fosse n’a pas diminuée d’un cran, le band frappe à la bonne place avec ce son qu’on aime tant. No Pride In Genocide est pour moi le titre qui les représente le mieux.
Unwanted Noise est ensuite venu achever le boulot et tout détruire ce qui restait. J’ai même vue quelques peureux partir, ce qui a envenimé le moshpit en créant plus d’espace. Le band qui flotte sur une vague de succès sera prochainement en ouverture de Copyright Chaos et The Ruffianz du côté sud de la frontière. Les Longueuillois ont choisi plusieurs titres de l’album Tonight We Die qui semble avoir fait plaisir à une majorité. Ils nous ont joué South Shore Chaos Punx et South Side en medley sans ralentir la cadence pour garder la foule sur le bord de mourir. Notre collaborateur était aussi sur place pour capter le moment en vidéo. Il faisait chaud autant sur scène que dans la foule, l’ambiance était parfaite. Le son est toujours bon au Traxide, les amplis au visage, la batterie quelques mètres devant, le streetpunk est livré comme il se doit, sans artifices.
Guttrot, un groupe que j’affectionne de tout cœur depuis très longtemps n’a pas pu performer ce soir-là. Ils auraient apporté une touche différente à cette soirée unilatéralement streetpunk et au moins un visage féminin sur les planches. L’organisateur à tout de même réussi à nous offrir une soirée fluide, nous faire découvrir deux bands qui n’avaient pas encore performés en ville et nous faire terminer la soirée totalement en sueur avec Unwanted Noise qu’on aime tous.