Home Scène Découverte Bellemort, Shapeless Matter & Mangrove, trio métalleux au CEM

Bellemort, Shapeless Matter & Mangrove, trio métalleux au CEM

Publié le 28 Déc 2024 par

BELLEMORT est prêt à briller sous les projecteurs pour le lancement de sa première création. En ce vendredi 13 décembre, n’ayant rien à mon agenda, je me suis décidé à répondre à l’invitation des ténèbres. Les autres têtes infernales sont Shapeless Matter et Mangrove.


Le CEM transpire le métal

Je me dirige vers mon voisin, le CEM qui accueille dans ses entrailles trois démons sortis des abysses de Chicoutimi-Nord.

Le Centre Expérimentation Musicale est un grand amateur de métal. La salle, résolument métallique, avait accueilli pas plus tard que la semaine dernière un autre trio de bands prêchant pour le même dieu.

Entrez en enfer

J’ai déjà la soif qui m’attire au bar. Pendant que je commande ma bière Tranquilo de la microbrasserie Pie Braque, je peux paisiblement tout surveiller à partir d’un téléviseur géant, savamment positionné, pour ne rien manquer de l’action. Ils prennent soin de leur clientèle; le diable est aussi dans les détails.

Je pars faire un tour d’horizon des tables de vente. Je me dégote un t-shirt de Mangrove ainsi qu’un autocollant. C’est la seule formation de la programmation que je connaissais d’avance.

Ce n’est pas très long que je me retrouve nez-à-nez avec des amis, passionnés de musique. Ils sont encore plus gourmands lorsqu’il est temps d’absorber du métal. De surcroît, le chum de la fille d’un de mes amis est le batteur de Mangrove. Je peux spotter une assistance de tous âges. Familles et proches des divers musiciens présents entre ces murs les accompagnent pour cet incontournable rendez-vous.

Entraide de région

Un aimable et généreux propriétaire d’une grange leur accorde l’accès à ses espaces, dans lesquels il a aménagé des locaux de pratique. Tout ce qu’ils leur restent à payer, c’est leur bill d’Hydro. BELLEMORT profite du même avantage. Soutenir la relève : nul meilleur exemple de la preuve d’un dévouement au futur de ces jeunes et de la scène musicale. Cette plaque tournante, il ne faut cesser de la faire spinner, sans relâche.

Mangrove, acte 2

Mangrove amène le métal à un autre niveau : leur niveau. Pour y arriver, cette nouvelle génération crée un son progressif. C’est la deuxième fois qu’ils font un show et que je les vois, car je les ai vus lors du dernier événement au Roco bar. Je vous invite à lire mon article sur ce spectacle. Je suis impatient que les quatre musiciens me servent leur groove-métal progressif dans yeule.

Un immense drum Tama armé de tambours de couleur blanche est ancré sur la scène. Les trois fesseux utiliseront la même bête ce soir. J’entends au loin retentir une musique d’ambiance. Mangrove, qui ouvre toujours la soirée, commence avec une intro renouvelée. Chacun des quatre membres fait son entrée, un par un, saluant gentiment l’attroupement qui s’est formé devant la scène.

Mon analyse détecte de nombreuses influences métal, dont Mr. Bungle, en particulier pour une toune. Je suis heureux de diagnostiquer que le chanteur ne s’est pas cassé le cou. C’est un headbanger intense, impossible à accoter.

Leurs instruments, surtout la batterie et la guitare, sonnent ben. Bien plus qu’au Roco bar lors de leur première offrande sur terre. Avec la croix à l’envers au cou du singer, ça nous rappelle le grand Ozzy.

Le batteur fait tournoyer ses baguettes à la façon Tommy Lee en plein parcours musical effréné, no stress.

Les jeunes s’amusent et ça paraît. Il y a Marc-Éric au drum. Charles-Antoine à la basse. Frédéric à la guit et Jérémy à la voix.

Le Sylvanian est à la guitare, nu bas, tel un arbre enraciné. Les riffs sont taillés au couteau, une précision à faire des jaloux.

Mission accomplie, la jeunesse a triomphé, recrutant au passage de nouveaux fans. Je fais une tournée pour remonter les gueules à terre, demeurées ouvertes.

Shapeless Matter, l’informité sonore

Avec Shapeless Matter, nous demeurons dans le métal progressif, pas nécessairement similaire à son prédécesseur. Ajustez votre appareil pour la présentation d’un théâtre ténébreux, également muni de couleurs. Une telle contradiction se représente grâce à leur musique.

Des excentriques

Le chanteur barbu aux cheveux longs arrive vêtu d’un complet rouge de style pingouin avec du frou-frou blanc su l’chest. Sur sa tête, un chapeau est posé. À sa gauche, son guitariste est habillé de façon semblable. Son chapeau est ceinturé de lunettes d’aviateur à la Dédé Fortin, appuyé sur ses espadrilles rouges fittant avec son coat.

À sa droite, est juchée sa bassiste au rouge à lèvres noir, surplombée de deux boudins sur son cuir chevelu. Elle est remarquable de par son talent, mise en valeur avec sa basse or, à motif de léopard noir et blanc. Je vois ses bracelets de frou-frou rouges virevoltant à la vitesse de son jeu. La basse se fait plus lourde que tout à l’heure, omniprésente.

Le chapelier

Vocal à géométrie variable, tantôt plus grave, death ensuite plus criard, trash. Il arrive que le pendule du son s’ajuste en plein centre pour un entre-deux. Je perçois un effet d’écho dans sa voix. Ses yeux sont assombris par un maquillage noir formant un bandeau, sa peinture de guerre. Son chapeau est lancé en bas du stage.

J’assiste à une performance scénique différente, plus théâtrale. Le drum sonne creux, une résonance telle le tonnerre. Le pouilleux de la gang rend justice à ses baguettes par le biais du mal, essence du métal. Il est droit et fiable. Je remarque que c’est effectivement encore la même batterie qui se fait battre.

Première impression couronnée de succès

J’entends des similarités avec le nu métal. On souffle à mon attention que Michel Gagné-Bouchard joue aussi dans les formations Acetone et Necronomicon.

Shapeless Matter annonce terminer avec une berceuse. Ça débute avec beaucoup de basse, en saturation. Le guitariste enchaîne avec un solo phénoménal me faisant penser à Mick Mars de Motley Crue, ayant un goût commun pour les chapeaux de forme. C’est une brute de la guit.

Je sors prendre l’air en attendant l’arrivée de BELLEMORT. Je me tape un brin de jasette avec la sympathique bassiste de Shapeless Matter qui me révèle qu’un album s’en vient. Ils ont interprété neuf titres pour cette soirée dont quatre tounes ont déjà été enregistrées.

Bellemort, conteurs hors du commun

BELLEMORT, c’est quatre campagnards qui forment un groupe de power folk death metalcore. Ils hantent le Saguenay, racontant leurs mythes et légendes. Leur style est pêché dans des groupes tels que Gojira, Mastodon, Alice in Chains, etc.

Lancement d’album amorcé pour ce groupe prometteur. Zut ! Problème technique pratiquement dès le début, immédiatement une fois la première interprétation passée. Difficile à starter, mais par la suite la machine est décollée. Préparez-vous à brasser, il va y avoir un trash dans pas long. Voilà la prémisse émise par le chanteur.

Effectivement, Bellemort ça rentre au poste, ça déménage. Ils ont dernièrement mis sur le marché un single intitulé The Witch, considéré comme le premier chapitre.

Quatro

Basse blanche, guitare noire et la fidèle batterie qui a mangé une volée pendant les deux derniers bands. Elle n’est pas tuable la Tama, même P-O ne passera pas au travers. Le chanteur dégage un vocal ultrapuissant et précis.

VEJ Clothing

Le leader de la bande, Jacob Bellemare, procède au tirage d’un t-shirt. Il est conçu par VEJ Clothing qui se spécialise dans les vêtements pour groupes de musique. Jusqu’à maintenant, ils concentrent leur distribution au Québec uniquement, mais l’entreprise ne cesse de prendre de l’expansion.

Une guitare lourde d’une finesse de pointe, de haut calibre. Le trash se métamorphose en circle pit, l’agressivité est palpable.

Friday the 13th

En cette date tant redoutée, étant un vendredi 13, même Jason lui-même n’aurait pas pu mieux livrer la marchandise. La trinité métal a frappé l’histoire en y gravant leur nom à jamais. Tellement solides qu’au final, les groupes se partageaient tous la tête d’affiche.

Trois types de métal différents, joués avec leur propre personnalité. Chacun son métal, tout fan y a trouvé son compte. Surveillez de près ces trois noms forgeant leur contribution à l’avenir du métal.

Rédacteur : Patrice Belley

Crédit-photo : Patrice Belley

Correction : Jessica Peach

Révision : Julie Fortin