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Tête d’affiche du mois de novembre : Aarsen

Publié le 01 Nov 2024 par

Ce mois-ci, la tête d’affiche est le groupe de l’Outaouais, Aarsen.

Depuis vos débuts en 2008, comment diriez-vous que votre son a évolué ? Quelles sont vos principales influences ?



Au début, nous avions trois guitaristes, ce qui faisait en sorte qu’il y avait un gros focus sur les guitares. Nous étions inspirés au niveau du jeu de guitares ( trois harmonies de guit) par Iron Maiden et The Fully Down, un groupe emo-punk « technique » d’Ottawa. The Fully Down prenait d’ailleurs énormément de gallons, ayant signé avec Fearless Records et ayant roulé au Vans Warped Tour durant cette période. C’était motivant de les voir aller !

Depuis ce temps, on compose les chansons pour faire davantage de place aux voix pour que les chansons « respirent » un peu mieux. Le fait d’enregistrer les E.P. Home et Satellites avec le talentueux réalisateur Luc Tellier nous a beaucoup aidés à devenir plus efficaces au niveau de la structure des chansons. Quel homme accueillant et talentueux ce Luc ! 



Côté style musical, c’est resté sensiblement le même depuis les débuts. On adore mélanger le emo, pop punk, punk rock et metalcore. Des groupes comme Thrice, Silverstein et A Day To Remember ont eu une grosse influence depuis nos débuts.

Pour lire l’entrevue de la tête d’affiche du mois passé, c’est ici.

Pourquoi avoir choisi de sortir votre nouvel EP Hourglass chanson par chanson ? Vous avez eu quel genre de retour de la part de la scène ?



C’est la première fois que l’on sort nos chansons de cette façon. Avec la consommation ultra rapide des gens et surtout avec tous les efforts que nous avons mis pour enregistrer les six chansons du EP Hourglass, nous voulions que chacune d’entre elles ait le « spotlight » qu’elles méritent. On a passé beaucoup de temps à composer une douzaine de chansons pendant la pandémie et on a choisi les six meilleures.

On a enregistré le tout avec Vincent Côté, un gars ultra sympathique et hyper compétent. Ce fut vraiment une belle expérience d’enregistrer avec lui, on est vraiment choyés ! On a reçu énormément de bons commentaires sur le nouveau « stock », notamment que notre musique et nos vidéoclips faisaient très « pro » ce qui est flatteur, on va s’le dire !


Le clip de Sinners a été tourné dans une église centenaire. Qu’est-ce qui vous a inspiré ce lieu et quelle symbolique y voyez-vous ?

On avait eu la chance de faire un spectacle dans cette église en 2022 avec, entre autres, nos chums des Chiens Sales et Fractures and Outlines, une soirée spéciale. Sinners aborde l’hypocrisie de la religion et les conséquences qu’elle a eues sur tellement de gens, dont les populations autochtones. On trouvait cela symbolique et « punk » de tourner un clip qui la critique au sein même de l’institution. Jean-François Joanisse, le frère de notre chanteur, a réalisé le vidéoclip et il a fait un boulot remarquable. On était habitués de voir les terrains de cette église complètement envahis pendant les Rockfest, c’était un beau souvenir d’y retourner.

Votre single Voices a été diffusé à la radio commerciale pour la première fois en 2019. Comment avez-vous vécu cette étape importante dans votre carrière ?



Nous sommes de la « génération radio », c’est-à-dire que nous avons grandi en étant « planté » devant la radio, à attendre, prêts, avec notre cassette, à enregistrer nos chansons préférées. La radio n’a plus la même influence qu’avant, mais quand tu es dans ton véhicule et que tu entends ta propre chanson jouer, ça te rend extrêmement fier, c’est spécial comme « feeling ». Nos amis filmaient leur radio dans leur voiture quand la chanson passait et nous envoyaient les vidéos. Ça nous rendait vraiment heureux ! 



On profite de l’occasion pour faire un « shoutout » à Rebel Rock Radio 101.7FM qui donne une place à la scène locale sur sa prog !

Le style emo-punk a évolué au fil des ans. Comment vous positionnez-vous dans ce genre aujourd’hui et quelles sont vos réflexions sur son avenir ?

On admire des groupes comme Silverstein qui n’ont tout simplement jamais arrêté depuis 25 ans. Tu vois qu’ils ont toujours fait ça pour les bonnes raisons. En ce moment, il y a beaucoup un côté nostalgique associé au style et certainement qu’il y a des retours « opportunistes ». Mais c’est comprenable, car on sait comment peu de groupes réussissent à vivre de leur musique dans ce milieu. On apprécie le côté mélodique du style, mais aussi son côté « pesant ». Il y a une belle liberté là-dedans !

L’intensité et l’originalité d’un groupe comme Thursday nous font capoter. On se dit « emo-punk », car on nous demande de nous catégoriser, mais réellement, on adore naviguer dans le pop punk, emo, metalcore et punk rock. Y’a rien de mieux qu’une soirée avec des groupes de styles différents !


Crédit photo : Facebook de Aarsen

Avec Hourglass et Sinners, quelles émotions cherchez-vous à transmettre?

L’indignation et la colère entre autres. Amener à se questionner sur la situation sociopolitique, les injustices et ce qui est arrivé dans le passé pour nous amener à la situation d’aujourd’hui. On souhaite voir des gens qui se tiennent les coudes et qui s’aident mutuellement. C’est en s’entraidant que du bon est créé et la scène musicale est un excellent vecteur pour cela !


Vous avez collaboré avec plusieurs artistes et groupes reconnus, comme Rémi Arsenault de Burn The Evidence. Comment ces collaborations influencent-elles votre processus créatif ?


Le riff d’intro d’Hourglass est un des premiers riffs que nous avons composés pour le nouvel EP. La toune a un son pesant et agressif et nous nous sommes tout de suite dit que ce serait vraiment cool d’inviter Rémi à venir chanter le 2e couplet. Son « scream » est débile et c’est un maudit bon jack. Son premier groupe Greta Knights a commencé pas mal au même moment que le nôtre et nous sommes instantanément devenus des amis. Le tout premier show d’Aarsen était avec Greta Knights.

Vous avez été nommés comme l’un des meilleurs événements culturels de 2023 par Le Droit. Qu’est-ce que cela représente pour vous et comment ressentez-vous cette reconnaissance ?


Ça nous a extrêmement fait chaud au cœur de recevoir cet honneur. L’article a été publié le 23 décembre. Y’a pas meilleure façon de terminer l’année et c’était un maudit beau cadeau de Noël. Nous levons d’ailleurs notre chapeau à la journaliste Claudia Blais-Thompson et toute l’équipe qui font un sublime travail pour mettre en lumière les groupes de l’Outaouais dans leurs reportages.



Dans l’article, on y mentionnait la qualité des chansons du EP Hourglass, mais aussi le spectacle extérieur que nous avions fait dans le centre-ville de Gatineau avec les légendaires Sainte-Catherines et les magiciens de Ska Sound System. Quelle soirée magnifique ! Quand t’as grandi avec l’émission 123 punk et que t’as la chance de jaser avec des Hugo Mudie et Franz Schuller de ce monde, c’est trippant ! 



La dernière fois qu’on avait partagé la scène avec les Sainte-Catherines remontait à 2010 à Montebello ! Fou !

Crédit photo : Facebook de Aarsen

On peut s’attendre à quoi pour la suite d’Aarsen ? De nouvelles dates de concert, un album en préparation ?

On travaille présentement sur un nouveau vidéoclip pour Sedation, le 4e single du EP Hourglass qui sortira sous peu. Nous lancerons par la suite deux autres chansons. Au total, le EP Hourglass comprendra six chansons. On travaille sur notre spectacle de lancement de EP. Nous bossons également pour faire des spectacles au printemps et espérons aussi pouvoir faire des festivals l’été prochain ! 



On veut terminer en prenant le temps de remercier Le Bad Crew pour le solide boulot que vous faites. Merci de faire rayonner la scène de si belle façon. Amitiés. 

Pour suivre Aarsen sur les différentes plateformes, c’est ici.

Rédaction : Claudia Bo et Aarsen

Correction : Val Girard

Révision : Marie-Eve Landry