
Le Festival d’été de Québec
Publié le 23 Mar 2023 par Collabo
Un immense succès mais à quel prix ?
Texte corrigé par: Marie-Eve Landry

C’est en quelques heures après l’annonce de la programmation du Festival d’été de Québec que les 12 coups de minuit ont sonné sold out pour la vente de billet de l’édition 2023. Ayant appris beaucoup sur le processus d’achat depuis l’ouverture des billetteries online, mon conjoint et moi n’avons pas hésité à acheter nos billets en prévente, et ce, avant la sortie officielle du line up. Étant membre Desjardins, mon conjoint a eu accès à la prévente de justesse. Il siégeait dans les quelques 9 000 personnes en fil d’attente lors son arrivée à 11h55. Le FEQ avait relâché 20 000 billets disponibles pour la prévente de cette année.
La différence de prix n’était pas exagérée entre la prévente et la vente régulière. Le processus d’achat s’est également déroulé sans tracas informatique. Je sais de source sûre que l’entité du festival a tout mis en son pouvoir en investissant dans plusieurs méthodes, question de limiter les dégâts des robots et de protéger par le fait même les consommateurs. Malgré leurs tentatives, plusieurs festivaliers se sont retrouvés dans une fâcheuse situation n’ayant aucun accès au festival. Que s’est il donc passé cette fois pour que les festivaliers se fassent encore couper l’herbe sous le pied si les robots étaient tenus en laisse?
Deux poids, deux mesures
Je vais aborder ici un sujet qui reste délicat et qui est un peu hors norme. Année après année, plusieurs groupes de revente sont créés dans le but premier d’aider les festivaliers, qui n’ont pas pu acheter leur passeport à temps, à assister aux shows multiples du Festival d’été de Québec. Je suis d’opinion neutre sur ce sujet si le but premier est d’aider son prochain et que le prix de location ne tombe pas dans l’exagération. Il va de soi que le festival n’approuve pas ce genre de méthode et que c’est à l’encontre directement de leur réglementation. C’est donc à vos risques et périls.
Tandis que le FEQ célèbre une année record de vente, une nouvelle problématique remonte à la surface.
Cette année, les amateurs du festival n’ont eu aucune chance de survie contre l’achat de masse. La limite de 4 passeports par personne semble avoir été contournée. C’est facile de rejeter la faute sur les robots ainsi que sur l’organisation mais si la problématique venait, en cette édition 2023, des festivaliers eux-mêmes?
Quand l’industrie musicale s’autodigère elle-même chapitre #2
Tout d’abord, plusieurs entrepreneurs sociaux ont décidé de se partir en buissness et d’acheter des passeports dans l’unique but de les relouer au tierce partie entre 40$ et 100$ la soirée. Question de sécuriser le processus, les buissness man/woman demandent des dépôts de sécurité en plus du prix de location.
Encore une fois, je ne suis pas contre la pratique si le tout est fait de manière à aider son prochain et non dans le but de s’enrichir sur le dos des autres. En contrepartie, j’ai vu à multiples reprises passer sur les internets aujourd’hui (22 mars 2023), des achats de masse fait par monsieur et madame tout le monde, remis en location quelques heures directement après la fin de la prévente. Quand je parle d’achat de masse, je vise entre 10 et 12 passeports par individu. De plus, les petits génies qui ont vidé les boites numériques de passeports n’ont pas l’intention une seule seconde de profiter des festivités laissant les vrais amateurs du festival dans le néant.
Cette situation me laisse un goût particulièrement amer…
Un gros wake up call social s.v.p
Mesdames et messieurs de l’audience… un petit coup de réveil est de mise.
J’ai l’impression de revivre la folie du papier de toilette dans les épiceries lors de la pandémie mais en version numérique.
C’est déjà un foutu casse-tête de se battre contre les revendeurs web. S’il faut ajouter de la compétition entre particulier en plus, ça ira pas bien à la shop.
Bientôt, il ne restera que des salles à moitié vides avec une mention sold out.
Le problème avec votre nouvelle buissness les chums.. c’est qu’elle tue également l’industrie.
Elle tue le plaisir des fans d’aller voir performer leur musicien préféré live sans ajouter du stress supplémentaire au combien non nécessaire à la vie quotidienne.
Si la situation continue à déraper comme ça, elle va également tuer le petit musicien du coin qui essaie de survivre de sa passion et de vendre sa merch en paix à une salle réellement pleine. Je vous rappelle que ce musicien là est celui qui apparaitra sur le grand stage du festival de demain.
Il est grand temps d’arrêter de se regarder le nombril en forme de portefeuille.
À quand une solution ou une pénalité assez sévère pour empêcher ce genre de comportement?
Je pense que la société a besoin d’un méchant wake up call sinon notre belle industrie musicale est au bord du gouffre.
En passant, félicitation à l’organisation du Festival d’été de Québec qui, comme à chaque année, travaille d’arrache pied pour nous offrir un festival de qualité. Le line up est extra. Vous vous êtes surpassés encore une fois. Il est juste dommage que les festivaliers n’aient pas inclus le mot respect lors de l’achat de leur billet pour cette édition sur la grosse coche que vous nous avez livrée aujourd’hui.
