Home Scène Internationale Le retour de Blink-182 au Centre Bell « Partie 2 » 

Le retour de Blink-182 au Centre Bell « Partie 2 » 

Publié le 27 Mai 2023 par

La nostalgie c’est bien mais à quel prix?

Mesdames, messieurs et lecteurs du webzine, je vous invite à attacher vos lunettes & eye patch avec de la broche. Comme promis, j’ai traîné avec moi, en ce 12 mai, un crayon mental à mine affûtée. J’ai, par ailleurs, sorti mon côté analytique aigu question de vous offrir mon tout honnête avis sur le retour de Blink-182 au Centre Bell.

Nous savons tous, par la bande, qu’Evenko s’est encore une fois organisé pour faire vivre à sa communauté l’expérience Hunger Game ce qui crinque d’un cran mon sens critique. Non seulement il va de soi que, quand on paie un prix exorbitant pour assister à un spectacle de ce genre, la qualité de celui-ci se doit d’être on top, et ce, dès la première partition jusqu’à la fin de la dernière portée musicale.

En tout premier lieu, si vous n’avez pas lu mon expérience d’achat complètement déraisonnable pour ce show, je vous invite à cliquer ici : Le retour de Blink-182 . Cela vous permettra de mieux comprendre mon point de vue pour la suite de l’article.

Notre arrivée sur le tapis rouge

Tout d’abord, il faut dire que même si le Centre Bell était aussi crowdy que lors d’une finale de coupe Stanley, il a été facile pour nous d’arriver sur le site puisque nous étions en avance. Il n’y avait aucun line up à l’entrée des bornes où nous avons pu remettre, à qui de droit, notre golden ticket privilégié en échange d’un bracelet platonique en plastique de couleur bleue nous donnant l’accès au parterre.

La conquête décevante de la merch

C’est par la suite que mon conjoint et moi avons entrepris la traversée de la foule en zigzag, à la conquête de la table de merch. Cela faisait quelques mois que nous rêvions d’acquérir une pièce supplémentaire de collection pour notre artillerie vestimentaire. Turnstile (le vieux stock) est l’un des bands fétiches de mon conjoint. Il n’était donc pas question de passer à côté de l’opportunité d’acheter un nouveau morceau si un item nous tombait dans l’œil.

Nous avons fait plusieurs arrêts compliqués à diverses tables de merch qui offraient seulement du Blink-182. C’est sur le point d’abandonner le projet que l’on a aperçu la maigre quantité de t-shirts/hoddies très ordinaires, à un prix d’hypothèque, au dernier stand de merch. La file était également aussi longue que le trafic du pont-tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine en pleine heure de pointe. Nous sommes donc repartis avec un léger pincement au cœur vers l’entrée du parterre.

Je dois cependant avouer que la sélection de t-shirts de Blink-182 était variée. Cependant, ayant déjà deux t-shirts du groupe dans ma garde-robe, je me suis abstenue. Je n’avais pas l’effet waouh pour celle-ci.

L’accès chaotique du parterre

Nous sommes donc repartis bredouilles de notre expédition vers l’accès d’entrée. Sitôt arrivés sur place, nous avons vite remarqué que l’endroit était divisé aux trois quarts et ne contenait que des places assises. Nous avons continué à marcher jusqu’à un autre point d’entrée qui donnait accès au vrai parterre. L’agent de sécurité nous a demandé de lui remontrer les billets et nous a donné un autre bracelet de couleur rose (!!).

Cela va sans dire que l’entrée devenait de plus en plus chaotique au fil du temps. Plusieurs spectateurs pensaient avoir acheté des places debout et ont dû rebrousser chemin avec mécontentement vers leurs sièges assignés. Même les acheteurs de billets de revente, qui se sont départis d’un rein pour avoir des places convenables, n’ont pas été sélectionnés pour faire partie de la grande bourgeoise du crowd punk rock. J’ai d’ailleurs un couple d’amis (Sam G., Sarah D.) qui ont vécu l’expérience, payant leurs billets autour de 200 $ pour se retrouver… assis sur un banc! Ils m’ont confié avoir tout de même grandement apprécié le spectacle.

La morphologie de la scène

La scène était en formule 180 degrés. Il était donc possible de se promener sur les côtés de celle-ci. J’ai d’ailleurs parlé à l’un des agents de sécurité qui nous a raconté que, la soirée d’avant au show de Toronto, 3 spectateurs avaient réussi à monter sur la scène pour y faire du stage diving, au grand déplaisir du band . Il nous a aussi confié que la sécurité du band était un brin nerveuse qu’une situation de la sorte se reproduise à Montréal. D’ailleurs, plusieurs affiches disposées un peu partout, nous avisaient qu’il était interdit de mosher ou de crowd surf durant le spectacle.

De toute façon, un seul coup d’œil suffisait pour comprendre que nous n’étions pas dans un bon vieux crowd punk rock habituel, mais plutôt entourés de gens à saveur veston, cravate, talon haut et t-shirt fraîchement acheté du headliner de la soirée.

Affiche avisant la foule de ne pas mosher/crowd surf

Une première partie à température médium

Le premier band fit son entrée sur scène peu de temps après notre arrivée. J’écoutais attentivement les chansons s’aligner l’une après l’autre, n’ayant aucune connexion avec celles-ci. J’aurais pu découvrir cet orchestre en écoutant n’importe quelle chaîne de radio populaire en background. Beauty School Dropout est définitivement à une année-lumière de mes préférences musicales.

Le band provient de Los Angeles et est composé de 3 membres. C’est un groupe à saveur électro, rock qui fitterait plutôt bien dans un festival du style d’Osheaga. Je ne peux pas dire que Beauty School Dropout n’a pas de talent. Leur musique est juste vraiment loin de mes goûts personnels. Le crowd et mon engouement sont restés à température ambiante à l’exception de l’apparition de Mark Hoppus sur le stage lors de la troisième chanson qui a réveillé temporairement la foule présente.

Il faut quand même mentionner que les premières parties du Centre Bell donnent rarement une chance aux artistes émergents. Les sièges restent souvent à moitié vides jusqu’à quelques minutes de l’arrivée du headliner principal.

Setlist :

1- I loved you

2- See you in hell

3- YeahYeahYeahYeah

4- We made plans & god laughed ( avec la présence de Mark Hoppus)

5- Coming Down

6- Freak

7- Dying to be with you

8- Blow my high

9- A$$A$$IN

10- Fight Mode

Crédit : Mélo-Pirate

Les funérailles de Turnstile

Deuxièmement, Turnstile est un groupe de punk hardcore (?) américain originaire de Baltimore dans le Maryland. Ce band est LA raison pour laquelle mon chum a cédé à la pression de Ticketmaster et a pesé sur GO et retirez 800 $ de vos poches.

La nostalgie perdue de mon chum

Les deux derniers albums sont beaucoup plus soft et tirent plus sur du pop punk electro que sur du hardcore. Le nouveau son est bon, mais rien comparé aux masterpieces, Pressure to Succeed et Step 2 Rhythm, sortis en début de carrière. Quand un groupe ne vient pratiquement jamais, on s’attend quand même à entendre quelques succès antérieurs. Plus le band prend une autre direction au fil des albums, plus il devient quasi impossible de voir live le vieux stock original. Nous gardions quand même espoir comme le tournant pop Turnstile est arrivé récemment.

En définitive, mon conjoint et moi avions totalement manqué le train. Nous avons eu droit au nouvel album GLOW ON en intégralité, qui n’est pas mauvais en soi, mais il y a un mais. Turnstile a aussi offert à la foule une chanson bonus de leur deuxième album TIME & SPACE qui tirait un peu plus sur le hardcore. Le drummer a fait un solo de batterie interminable juste avant la portion plus hardcore du show question de donner un break au chanteur avant l’interprétation de BIG SMILE. Mon partenaire a vite entrepris un mouvement de two-step léger sur place, mais il a vite dérangé le crowd de bibliothécaires qui le regardait de travers.

En plus d’avoir vu notre rêve brisé, le chanteur manquait de voix. Le son était également mal tuné et l’énergie du band est probablement restée avec les crowd surfers torontois de la veille. Bref, nous avons pu faire nos adieux à Turnstile, nous résignant à apprécier l’ancien stock sur album seulement.

Setlist :

1 – Mystery

2 – T.L.C.

3 – Endless

4 – Underwater boi

5 – Don’t Play

6 – Fly Again

7 – Big Smile

8 – Blackout

9 – Alien Love Call

10 – Holiday

Crédit : Mélo-Pirate

Le retour de Blink-182

C’est sur du Richard StraussAlso sprach Zarathustra, op. 30, entendu au début du film 2001 : L’Odyssée de l’espace, que le band pop-punk californien fit son entrée sur scène. En bref, le ton de la soirée était lancé. Les fans sont vite sortis de leur hibernation alors que le trio lança le coup d’envoi de la soirée avec Anthem Part Two.

Des blagues commanditées par la NASA

Derrière les musiciens, il y avait un écran géant projetant des images tout au long de la soirée. Le background faisait référence à l’espace et aux extraterrestres. Il y avait aussi des images classiques des divers albums sortis au cours de la carrière des vétérans du pop-punk commercial.

La soirée a vite pris une thématique galactique. Les autres membres du band ont ainsi dérivé sur le sujet à la blague. Par exemple, Tom Delonge a lancé à la foule, avant de partir le tempo d’Aliens Exist, « I was right about the Aliens ».

La compétition Montréal-Toronto

Le band semblait réellement content de revenir à Montréal. C’est donc quelque part dans la première partie du spectacle que Tom Delonge lança à la foule « You know what I like about Montreal? It’s not fucking Toronto ». Le band a également expliqué à la foule qu’il avait toujours eu le support des fans montréalais, et ce depuis le début de leur carrière. C’est dommage que, malgré tout le support que nous leur avons fourni, cela n’ait eu aucune répercussion sur le prix des billets (oopsie).

En somme, j’ai du voir Blink-182 six fois dans ma vie. Je crois que cette performance était l’une des meilleures offertes sur le sol québécois. La sonorisation a finalement été réajustée. Quant à l’énergie du band, elle était au rendez-vous. Travis Barker a également fait sonner plusieurs fois ses tambours sur un stage volant rotatif, au grand plaisir de ses admirateurs. Blink-182 a également gardé les gros hits pour la fin et a su alterner entre comédie et musique.

La prestation de Blink-182 était à la hauteur. Le pit, aussi immobile que des tuteurs de jardin, semblait enchanté par la performance du groupe. J’aurais pris plus d’action, mais j’ai laissé de côté mon petit trouble d’opposition en suivant les règles et en me concentrant sur le spectacle.

Crédit : Cédrik Vaudreuil

Setlist :

1 – Anthem Part Two

2 – The Rock Show

3 – Family Reunion

4 – Man Overboard

5 – Feeling This

6 – Reckless Abandon

7 – Violence

8 – Up All Night

9 – Dysentery Gary

10 – Dumpweed

11 – EDGING

12 – Aliens Exist

13 – Cynical

14 – Happy Holidays, You Bastard

15 – Stay together for the Kids

16 – Always

17 – Down

18 – Bored to Death

19 – I Miss You

20 – Adam’s Song

21- Ghost on the Dance Floor

22 – What’s My Age Again?

23 – First Date

24 – All the Small Things

25 – Dammit

Crédit : Cédrik Vaudreuil
Crédit : Cédrik Vaudreuil
Crédit : Cédrik Vaudreuil
Crédit : Cédrik Vaudreuil
Crédit : Cédrik Vaudreuil
Crédit : Cédrik Vaudreuil

Pour conclure sur une note mitigée

En fin de compte, j’ai passé une belle soirée en agréable compagnie. Est-ce que le show valait le prix dépensé initialement? Je dirais que non. Je compare cette soirée à une réservation dans un resto haut de gamme populaire qui offre un plan de trois services. L’entrée est sans saveur, le plat de résistance est frette, mais le dessert, lui, est excellent. Je suis cependant reconnaissante d’avoir été de la partie et de revivre la nostalgie de mon adolescence (merci mon chum).

En conclusion, j’aimerais vous poser la question suivante : la nostalgie c’est bien, mais à quel prix? J’attends impatiemment vos réponses en commentaires sur notre page Facebook.

Collaboratrice : Mélodie Martel

Correction : Céline Montminy

Révision : Marie-Eve Landry