Home Scène Internationale Music4Cancer : XIIe édition

Music4Cancer : XIIe édition

Publié le 18 Sep 2024 par

La douzième édition du Music4Cancer s’est terminée hier soir. Sous le coup de 22 h 30, cela marquait la fin de « l’été festival ». C’est donc dans un profond vide émotionnel, le corps engourdi et la tête qui bourdonne, que je vous fais ma critique du M4C.

Pour lire d’autres articles similaires : ici

La cause

Ma première présence au M4C remonte à 2017. À cette époque, je travaillais chez Barricade punk et je ne connaissais pas beaucoup de gens de la scène. La proximité du festival de chez moi et l’importance de la cause qu’il cautionne, font en sorte que c’est rapidement devenu un de mes festivals préférés. Je ne connais personne, heureusement, qui soit décédé du cancer. Mais nous connaissons tous quelqu’un qui a mené ou qui mènera ce combat : une voisine, une tante, un collègue.

Pour ma part, ce poison qu’est le cancer et qui impacte la vie de tellement de gens est venu me visiter à deux reprises dans ma vie. En 1997, on m’a enlevé une petite tumeur au niveau de l’utérus à laquelle on a dû brûler et enlever une toute petite partie. Cela allait avoir inévitablement un impact sur ma capacité à avoir des enfants, surtout si la tumeur revenait. Plusieurs fausses couches, mais trois beaux enfants plus tard, cet épisode de ma vie est bien loin derrière, mais je me rappelle à quel point ce fut angoissant.

En 2001, de nouveau sous le bistouri, on m’a enlevé une masse à la gorge de la taille d’un gros pamplemousse. La masse, qui appuyait sur la veine jugulaire interne, devait être enlevée rapidement. Une biopsie révéla par la suite que des lésions cancéreuses s’y trouvaient. Ce n’était qu’une question de temps avant que ça ne dégénère. Loin de moi de vouloir attirer une pitié malsaine de votre part, mais c’est peu dire pourquoi le Music4Cancer m’est cher, ainsi qu’à nombreux de mes bons amis.

Depuis 2007, plus de 150 000 $ ont été remis à différentes causes en lien avec le cancer. Cette année, la générosité des festivaliers ira à la Fondation Charles Bruneau.

Crédit photo : Dom Robert

Le festival, les points forts

Chaque année, plusieurs milliers de festivaliers prennent la route, direction Sainte-Thérèse, pour ce week-end qui, depuis plusieurs années, est devenu un rendez-vous annuel de chums. Si, plusieurs bands appartenant à la grande famille du M4C reviennent incessamment chaque année ou presque (je pense entre autres à Chaser, Colorsfade, Karl Bullets), force est d’admettre que j’apprécie particulièrement la place offerte aux bands de la relève comme La Dérape.

Crédit photo : Dom Robert

Si, habituellement le M4C consacre ses scènes à des bands plus skatepunk, mélodique ou ska, l’annonce de bands hardcore comme Raised Fist et H20, en a rendu plus d’un très heureux cette année. Je continue de croire qu’il manque de présence féminine sur scène. Mais après en avoir débattu par le passé avec l’organisation, mon amour pour ce festival est beaucoup plus grand que ce combat que je ne peux mener seule. Mea Culpa à Jay, s’il lit ces lignes, sache que c’est sans rancune. Ma présence sur le site cette année en tant que média me confirme que ce dossier est loin derrière nous. Longue vie au M4C, je comprends mieux maintenant les enjeux qui en découlent.

N’ayant pas assisté à la soirée du jeudi ni aux afters, je ne peux pas vous en dire plus. D’ailleurs, j’ignore comment les vieux comme moi font pour se faire trois jours de festivals. Moi, je suis littéralement vidée et je n’ai assisté qu’au vendredi et samedi.

Ainsi, nous arrivons sur le site autour de 19 h le vendredi, les obligations familiales ne me permettant pas d’y être avant. Une nouveauté aussi cette année, ma fille Mya s’est jointe à l’équipe du Crew afin d’alimenter nos réseaux sociaux et être la traductrice pour les entrevues en anglais. L’équipe de bénévoles qui s’occupaient des médias était réellement à l’écoute et on a été chaleureusement accueilli. Merci à Davey Bravo et son équipe. Votre travail est sur la coche.

Crédit photo : Dom Robert

L’équipe

La sécurité était cordiale, on n’avait pas l’impression d’être dans une fouille d’un pénitencier à sécurité maximale et l’entrée sur le site était rapide. Nous sommes arrivés juste à temps pour aller voir Roller Starter et nos bons vieux chums de Fast Food Fairies. Déjà, la foule était survoltée et l’espace du site bien saturé. Raised Fist a continué le bal puis les légendaires Dropkick Murphys ont pris d’assaut la scène Tony Sly. Pour avoir vu les DM plusieurs fois dans ma vie, ce fut la moins bonne prestation qu’il m’a été donné de voir de leur part.

Crédit photo : Dom Robert

Le samedi, nous sommes arrivés tôt. Trop tôt. Beaucoup trop tôt. Le but étant d’aider Mélissa avec les entrevues. Ces dernières ont finalement débuté trop tard dans la journée. Nous avons donc profité des prestations et aussi, pour ceux qui me connaissent, de mon petit coin de trottoir habituel. La foule était bien présente et très tôt aussi. Même scénario que la veille, des bons bands, des chums, de l’alcool (mention spéciale à la gang de la Distillerie du Quai, qui, outre que de mettre du beau dans notre visuel, mette du bon dans notre bedon) de la musique pis du bonheur.

Les artistes

Une des choses particulièrement appréciées des festivaliers dans le cadre du M4C est la proximité avec les artistes. Chaque année, il est possible de rencontrer aux tables de merch des artistes aimés de notre communauté. Si l’année dernière les p’tites madames se sont extasiées sur Mike Herrera, cette année c’est Steve Caballero qui a rendu beaucoup de gens heureux. Pour ma part, c’est ma rencontre (un peu planifiée) avec Greg Attonito qui m’a jetée par terre. Je ne vous en parle pas plus, je crois que j’ai fait le tour du sujet.

Crédit photo : Dom Robert

Le festival, les points faibles

Bien que je trouve l’emplacement de ce festival totalement magique (au cœur du centre-ville de Sainte-Thérèse), sa configuration est vraiment problématique. Les files pour les bars qui nous poussent dans la crowd rendent l’accès au bar, et par le fait même, au parterre compliqué. Il manque réellement de bars.

Si, les toilettes sur le site étaient en quantité suffisante et très propres, que dire de la toilette à l’entrée du site. Nous pouvions sentir ses effluves sur plusieurs mètres. Ceux qui savent savent.

Les points d’eau étaient adéquats, mais on a quand même manqué d’eau à la fin de la dernière journée.

J’ai déjà abordé ce point dans d’autres critiques de shows et festivals. Mais je le dis, le redis et je le redirai toujours, quand je vois des p’tits bouts se promener dans la crowd, près des speakers, sans coquilles protectrices pour les oreilles, pour vrai les parents, je vous juge en criss. Protégez vos enfants !

Merci à Jay, à Hugues et à toute l’organisation et ses bénévoles. Ce fut une fois de plus, une édition dont je vais me rappeler longtemps.

Crédit photo : Dom Robert

Rédaction : Claudia Bo

Correction : Val Girard

Révision : Marie-Eve Landry