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Soirée hardcore @ La Nuit des Temps au son des Varukers

Publié le 17 Sep 2025 par

Le samedi 6 septembre dernier, les Varukers passaient en ville avec quelques invités. Cette soirée, au thème hardcore, se conjugue à merveille à mon envie de voir du monde. Mon partenaire et moi nous rendons donc à la Nuit des Temps, ayant pignon sur rue Racine, effervescente au début de cette nuit chaude. Au lineup de ce petit cabaret : Vermine Kaos, Défaillance, The Hacked et Varukers. Dehors, on fraternise, on jase… et on attend le début des festivités. On regarde curieusement des gens déguisés butinant parmi les groupes : ce sont  les initiations du collège ou de l’université puisque c’est aussi la rentrée. 

De fait, j’aime La Nuit des Temps, salle au cachet type cabaret, avec sa scène dégagée et ses banquettes sur les côtés. Le focus est absolument mis sur les artistes. Cette salle, dans toute son intimité, sonne vraiment bien. Finalement, le premier spectacle débute presque deux heures après l’ouverture initiale des portes. Par chance, nous ne sommes pas arrivés trop tôt quand même, on aurait pu prendre racine.

Vermine Kaos – Braise ardente

Je discute avec un autre membre du Bad Crew aux toilettes quand les premières notes de War résonnent. Tout de suite, l’ambiance monte d’un cran et on s’agite déjà fermement quand je reviens sur le dance floor. Au bout de quelques chansons, Rondeau s’adresse au public « à soir, on fait un marathon, on n’arrête jamais […] merci d’être là, on continue ». Puis, la foule reprend tranquillement son souffle au son de la distorsion. J’ai l’impression que Vermine joue en super accéléré : est-ce l’énergie dans l’air ou tentent-ils de rattraper un quelconque retard sur l’horaire ? 

Le crowd ne semble pas s’en formaliser et remue dans le pit au son de Faussaires de la science et de Corporation Destruction. Éventuellement, Rondeau descend même dans le trash avec son instrument et danse quelques pas, c’est un beau moment. Le set de Vermine se termine aussi rapidement qu’il a commencé, et on retourne presque tous sur le trottoir pour fraterniser dans l’attente de Défaillance.

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Défaillance – L’allumette dans le  brasier

Défaillance n’a plus besoin de présentation dans la région. Cette formation roule sa bosse depuis 25 ans, et se renouvelle constamment. Gagnon (voix) et sa troupe nous garrochent la tonne de briques de leur musique, nous percutant tout-de-go. Bref, c’est du Défaillance comme on en a l’habitude. 

Plus tard, Gagnon salue : « Bonsoir Chicout, ça fait longtemps. Aye cheers tout le monde ! », et le groupe continue sa lancée sur Se rendre malade (pour des malades) et DIY. L’ambiance est maintenant électrique; ça bouge sur un esti de temps dans la fosse, au son de Nazi pute Fuck off. Éventuellement, Gagnon remercie les bands et les organisateurs de l’événement,  « le temps de prendre son souffle un p’tit peu ». 

C’est là qu’on apprend que Défaillance a édité un album sur format 8 pistes. Ne les cherchez pas, les exemplaires de cette série se sont vendus comme des pains chauds. La soirée avance et le set s’achève. Finalement, on lance : “Il nous reste deux chansons avant de vous laisser avec The Hacked : Sans contrôle, Morts-Vivants pis on décâlisse”. Ces dernières sont jouées avec l’énergie restante mais intense de Défaillance. Par après, tout le monde sue et se rue presque dehors.

The Hacked – Le feu même

Durant l’entracte, je magasine aux tables de merch, et jase un peu avec Dan, la voix de The Hacked. Il me révèle que le band cuit présentement un album à feu doux, pour un résultat se voulant plus raffiné, plus mature. Cet EP en préparation sera à l’image de l’évolution du groupe, qui brûle les planches depuis maintenant six ou sept ans. J’ai hâte d’entendre ce nouvel opus ultra léché, car c’est bien connu, les bonnes choses prennent leur temps pour mariner. 

Je ne sais pas ce qui se passe avec les équipements et le son ce soir. En effet, le son et les drums appellent à l’aide et des ajustements sont requis. Enfin, la langueur d’un break musical intense nous émoustille, et puis ça commence. Deux secondes après, la fosse est garnie de gens dansants et criants. Entre deux, on scande « plus de vocal” à la fois sur scène et dans la foule, mais Endless Games joue quand même, et le pit s’excite, laissant fuser les acclamations. 

Dan lance “Salut Chicoutimi !” Tous répondent avec la même énergie avant de se déchaîner autant que les musiciens de The Hacked sur Heads Up. On entend encore mal la voix, mais ça importe peu, le jeu des musiciens explose littéralement. Par terre, tout le monde saute d’un bord pis de l’autre, as they should. Puis, nous voilà gâtés d’un titre neuf, Poison, qui se retrouvera sur le nouvel album mentionné plus haut. Le public aime, c’est un bon test. Enfin, Time goes Fast est dédiée à une certaine Jennifer, dont c’est l’anniversaire. Tout le monde la célèbre avant que la musique ravive le trash, qui recrache parfois des gens sur le stage. Magnifique.

Entracte et découverte

De retour sur le trottoir, au cœur du night life. La rue bouillonne. Des gens, de la musique, des échos en tous genres alimentent la cacophonie ambiante. Puis, passe un dude assis sur une chaise de bureau, poussé par un autre. C’est vrai, ça me revient, c’est la rentrée qui partage ses rites de passage. Ça rappelle de bons souvenirs, et alimente les discussions sur ces belles années.

Je ne connais les Varukers que de nom, et avec ce que j’ai entendu sur le net, j’ai hâte de voir leur prestation. De ce que j’en ai lu, Varukers est un band de punk hardcore britannique, formé en 1979. D’abord connu sous le nom de Veruccas (les Verrues), le groupe a changé l’orthographe de son nom en Varukers pour mettre d’avant une facette plus agressive. Intéressant.

Le groupe, très productif dans les années 80, est proche du D-beat, le style musical de Discharge. Tout comme ces derniers, les paroles des Varukers sont empreintes d’anarchisme. Ils ont notamment partagé la scène avec des groupes tels Broken Bones, The Adicts, Vice Squad et GBH

Varukers – L’explosion du hardcore

Varukers entonne sa première tune sur un snare assez soutenu, jusqu’à ce que la foule soit assez crinquée pour que ça décolle. Elle s’excite sous les encouragements d’Anthony “Rat” (voix), le show peut commencer. Dès lors, ça bouge dans le pit et un peu partout. C’est du costaud, ce dont j’avais exactement besoin. The Varukers assène sa musique à grandes frappes d’accords ressentis profondément par tous. 

Décidément, l’équipement pose problème ce soir, puisqu’on effectue plusieurs ajustements entre les chansons. Pendant ce temps, Rat jase avec le public, parlant un peu de la tournée et des chansons du band. Puis, la musique reprend, hurlante et vivante. Dans le trash, on s’énarve tellement que les gens tombent parfois comme des dominos. Ils sont vite relevés et repartent, boostés par l’énergie de la prestation.

Un autre moment, Anthony s’enquiert : “ Are you having a good time? We have as well”. Une explosion de cris lui répond, tout le monde aime sa soirée.  D’autres titres tels Damned and Defiant et No Master no Slaves s’en suivent, et je crois même entendre l’annonce de la parution de nouvelles pistes sous peu (?). La fin du spectacle me laisse vidée mais ravie, c’était une soirée atomique. 

Rédaction : Julie Fortin

Crédit-photo : Annie Freska Blackburn.

Correction et révision : Marie-Eve Landry

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé la musique, le style punk et les crêtes dressées. J'suis une intello finie, un peu geek et un peu pirate. J'évolue régulièrement dans les shows et dans le événements. Tu m'y verras souvent en retrait, mais toujours à l'écoute. J'ai parfois l'air sauvage parce que je dis pas un mot ou si peu. En fait, j'suis dans ma bulle, à penser à toutes sortes d'affaires ou à juste vivre le moment présent. Viens me parler, j'suis ben smatte, bien que j'aie plus de mots sur papier que dans la vraie vie. Correctrice, rédactrice et admin au sein du Bad Crew, j'ai pour objectif de faire rayonner la scène du SagLac, qui est vivante, accueillante et remplie de trésors de toutes sortes!